Dans le cadre de son engagement dans la Stratégie nationale pour la biodiversité, le Ministère en charge de l’Agriculture a lancé en 2009 l’Observatoire Agricole de la Biodiversité (OAB). Ce projet est coordonné scientifiquement par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) en partenariat avec l’Université de Rennes 1 et un laboratoire du CNRS, le LADYSS. L’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) intervient en appui pour l’animation nationale.

Quatre protocoles ont été développés pour cet observatoire, et proposés aux agriculteurs, afin de mieux connaître la biodiversité ordinaire en milieu agricole, son évolution et ses liens avec les pratiques culturales. Ces protocoles concernent des taxons choisis pour leur lien avec l’agriculture :
- La pollinisation est abordée à travers les protocoles « abeilles solitaires » et « papillons », également indicateurs de l’état d’un milieu à l’échelle du paysage
- La problématique de la fertilité des sols est concernée par le protocole « vers de terre »
- La question de la lutte contre les ravageurs par celui des « invertébrés terrestres », dont les limaces et les carabes

L’OAB est le premier projet national qui implique des agriculteurs dans l'observation et la création de références sur la biodiversité en milieu agricole.
Les agriculteurs observent et qualifient la biodiversité de leurs propres parcelles et alimentent une base de données nationale permettant de tracer les tendances d’évolution des populations observées.
Lors de leurs observations, les 400 agriculteurs déjà impliqués sur 43 départements lient ces observations, à la qualité de leurs sols, à l’état du milieu et à la présence de pollinisateurs dans leurs exploitations. L’OAB leur permet à la fois de s’approprier les enjeux de biodiversité sur leur exploitation et de bénéficier d’un support de discussion avec les autres acteurs impliqués.

Le 21 septembre dernier, s’est tenue la première journée technique de l’OAB, organisée par le Ministère de l’Agriculture, le MNHN et l’APCA. Cette journée qui a réuni une centaine d’acteurs (nouveaux arrivants ou participants à l’OAB) a été riche en échanges et a permis de construire collectivement les perspectives de l’observatoire.

Projet de sciences participatives, l’OAB dépend fortement du nombre de données collectées, qui permettent d’assurer la robustesse des indicateurs de biodiversité qui en seront issus. Outre les agriculteurs déjà inscrits au programme, il est nécessaire de poursuivre la mobilisation de toutes les bonnes volontés, des animateurs et des agriculteurs, notamment sur les secteurs les moins bien représentés comme l’arboriculture et le maraîchage, pour que l’OAB atteigne ses objectifs.

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Le site internet de l'OAB