Gestion concertée et participative des Marais du Verdier avec les habitants du Sambuc (Arles/Camargue).
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 30/04/2010
Créée le 30/04/2010
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Gouvernance |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Continuité écologique |
Début des travaux Fin des travaux |
mai 2003 novembre 2008 |
Surface concernée par les travaux | 120.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | Sp - Mares/marais salins/saumâtres/alcalins permanents |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Gestion concertée et participative des Marais du Verdier avec les habitants du Sambuc (Arles/Camargue). |
Contexte réglementaire | Parc Naturel Régional |
Autres | non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Rattachement à une Masse d'eau |
Non concerné |
Référence du site Natura 2000 |
FR9310019
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR |
Département(s) |
BOUCHES-DU-RHONE (13) |
Communes(s) |
ARLES (13004) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
<p> Le but ultime était de mettre en place les activités arrêtées lors du processus de concertation avec les villageois dans le respect du cahier des charges (précisé dans le contexte)<br>Dans ce cadre les objectifs sont :<br>- la conservation et la valorisation de cet espace naturel jusqu’alors propriété agricole privée et de fait inaccessible<br>- faire bénéficier les riverains d’un nouveau lieu pour développer des activités exemplaires et démonstratives de multi-usage et de développement durable,<br>- capitaliser sur le processus de concertation et les autres résultats pour rendre le projet transférable</p>
Le milieu et les pressions
<p>Jusque dans les années 1960, les Marais du Verdier faisaient partie d'un grand ensemble de sansouires et de marais temporaires. Dès 1960, 120 ha furent endigués pour créer les bassins nécessaires à la pisciculture. L'activité s'est pérennisée jusqu'en mars 2003. En juin de la même année, La Tour du Valat (Centre de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes) et déjà propriétaire de terrains mitoyens acquiert le site avec l'avis favorable de la population locale. Dès lors les habitats sont invités à se prononcer sur le devenir du site par l'intermédiaire d'un questionnaire. Il leur sera ensuite proposé de participer à la gestion du site sous quatre conditions :<br>- conserver la valeur écologique du site<br>- développer des activités de multi-usages<br>- donner priorité aux projets collectifs <br>- que le site serve avant tout aux habitants du hameau voisin.<br> </p>
Les opportunités d'intervention
<p> Les opportunités pour développer ce projet de gestion participative sont multiples :<br>- l'acquisition foncière par un propriétaire privé puis mise à disposition du site était le point de départ<br>- la volonté du propriétaire de mettre à disposition pour la bonne réussite du projet de moyens financiers et humains pour animer le projets<br>- pour le propriétaire c'est l'occasion de tester certains principes de gestion intégrée appliqués aux zones humides à un niveau local<br>- pour les habitants c'est le libre accès sur un espace naturel à proximité immédiate du hameau <br>- une demande locale forte tant des villageois que de certains acteurs locaux (chasseurs, éleveurs, exploitant de roseaux) pour développer certaines activités<br>- une forte mobilisation et une appropriation rapide du projet par certains volontaires/habitants</p>
Les travaux et aménagements
<p style="text-align: justify;">En accord avec les villageois et grâce à leur participation, de nombreuses actions ont été mises en œuvre :</p><p style="text-align: justify;">- l'aménagement de structures lourdes comme une passerelle d'accès au site, la construction d’un observatoire ou d'une plate-forme paysagère en co-construction (chantiers organisés par l'animateur avec un artisan auxquels participent les bénévoles),</p><p style="text-align: justify;">- développement d'un marais permanent (renforcement des digues, mise en fonction des ouvrages hydrauliques) rapidement colonisée par la roselière. Cette dernière sera ensuite exploitée par une sagneur de 2005 à 2008 (activité contractualisée).</p><p style="text-align: justify;">- mise à disposition du site pour les propriétaires de chevaux qui souhaitent y faire pâturer leurs montures (une convention par propriétaire);</p><p style="text-align: justify;">- mise en place d'une activité cynégétique "exemplaire" et accueil d’un troupeau de vaches camarguaises sur un marais temporaire (clôture de 50 ha, abreuvoir, clos de triage, embarcadère).</p><p style="text-align: justify;">- réhabilitation du local de pompage en lieu de vie pouvant accueillir les bénévoles (installation toilettes sèches, tables, bancs, abris).</p><p style="text-align: justify;">- sécurisation et mise en conformité de l'ensemble des installations afin de garantir les consignes de sécurité.</p>
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
<p style="text-align: justify;">Le processus de concertation initié en 2003 se décompose en trois phases: <br>- Une phase préliminaire d’identification des acteurs, du contexte, des problématiques, des atouts et des contraintes. Parallèlement, un diagnostic écologique était réalisé par la Tour du Valat, complété ensuite par un diagnostic socio-économique. Les villageois mobilisés durant cette phase au travers d’activités d'échanges ont permis de retracer la mémoire collective du site..<br>- Une phase de préparation et d'élaboration des objectifs. Trois groupes de travail ont ainsi formulé des propositions d'activités (récréatives, pédagogiques, exploitation des ressources naturelles) puis ont décliné les opérations à mettre en place en tenant compte des atouts et des contraintes du site ainsi que du cahier des charges initial. L'ensemble de ces actions est repris dans le plan de gestion du site (2005-2008). Dès lors une structure de gestion propre au site a été créée : l’Association des marais du verdier. Ce nouveau statut responsabilise les membres et affirme leur réelle détermination à s’approprier et à prendre en main la gestion des marais.<br>- Enfin une phase de mise en œuvre des activités qui comprend le montage des micro-projets, la recherche de fonds, l'initiation d'études et de suivis. Pour chacune des activités développées, un cahier des charges est rédigé par l’association. Les bénévoles prendront également part aux suivis d'indicateurs et des paramètres du milieu, de la faune et la flore du site. Ces données seront essentielles pour évaluer le niveau de réalisation des objectifs.</p><p> </p>
Le suivi
<p style="text-align: justify;">Les suivis initiés ont pour objet de fournir des données quantitatives et qualitatives sur l'impact des modes de gestion et des activités mis en œuvre. Ils sont de natures diverses : </p><p style="text-align: justify;">- Pour l'avifaune : Suivi mensuel du nombre d'espèces et dénombrement annuel des oiseaux nicheurs (couples/jeunes)<br>- Suivi bimensuel des niveaux d'eau dans les bassins<br>- Suivi annuel du recouvrement/espèce de la végétation sur tout le site<br>- En 2005 et 2006 : suivi des peuplements de poissons (espèces, abondance) dans le bassin nord <br>- Suivi annuel de la roselière du bassin nord (hauteur, diamètre, densité)<br>- En 2006 et 2007 : suivi d'espèces et du recouvrement de la végétation aquatique dans le marais ouest (herbier et thypha)<br>- Suivi annuel du nombre de pieds de tamaris dans le marais ouest et sud<br>- Suivi annuel du nombre de pieds d'espèces invasives<br>- Captures des passereaux en migration à l'automne (évaluation du nombre et des espèces capturées)<br>- Suivi des tableaux de chasse de septembre à janvier (espèces, nombre, nombre de chasseurs, nombre de visites)<br>- Suivi permanent de la fréquentation et du nombre de visiteurs<br>- Suivi ponctuel du périmètre de certains habitats (roselière, tamaris)</p><p style="text-align: justify;">- Enregistrement des données naturalistes dans une base de données permanente espèces, nombres, observateurs<br>- Compte-rendu des réunions mensuelles</p><p style="text-align: justify;">Ces informations sont utilisées pour l'évaluation du plan de gestion (en cours) et la définition du prochain document de planification.</p><p> </p><p style="text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: "Arial","sans-serif";"><o:p></o:p></span></p> <p> </p>
Le bilan et les perspectives
<p style="text-align: justify;">Alors que les tentatives d’intégration des populations locales aux projets de conservation et de gestion d’espaces naturels se soldent trop souvent par un échec, la Tour du Valat est en passe de réussir le pari de la gestion participative en plaçant les habitants du Sambuc au cœur du processus décisionnel et pratique. En tenant compte de leurs orientations, en les associant au suivi scientifique, en favorisant les multi-usages à travers diverses activités traditionnelles, elle permet, dans un esprit constructif d’équipe, la gestion durable de cet espace naturel par ses utilisateurs.</p><p style="text-align: justify;">A l’heure actuelle, l’objectif d’exploitation rationnelle des marais du Verdier par une volonté d’action commune et sans pour autant en appauvrir le patrimoine naturel, semble être atteint.<br>Ces richesses naturelles en font un lieu de plus en plus fréquenté par les naturalistes et les touristes tout en profitant aux habitants du Sambuc au travers des activités qu'ils y développent.</p><p style="text-align: justify;">Cependant, le projet nécessite encore une forte implication de l’animateur et responsable du projet. <br>Cette mobilisation de l’animateur ne facilite pas le transfert des responsabilités aux habitants du Sambuc qui ont tendance à se reposer sur ses diverses compétences.</p><p style="text-align: justify;">Zones humides parmi d’autres, cet exemple de gestion participative à l’échelle locale demeure une expérience transposable ailleurs, néanmoins sa pérennité dépend de l’implication des usagers sur le long terme.<br> </p>
La valorisation de l'opération
<p><a href="http://www.pole-lagunes.org/ftp/LettreLagunes/2009/LL_HS_mars2009/plan%20de%20gestion%20verdier.PDF">- Plan de gestion du Marais du Verdier</a></p><p><a href="http://www.tourduvalat.org/actualites/la_lettre_de_la_tour_du_valat_n_11/dossier_gestion_partagee_d_un_marais_en_camargue">- Dossier "Gestion partagée d’un marais en Camargue"</a></p><p>- <a href="http://www.tourduvalat.org/actualites/la_lettre_de_la_tour_du_valat_n_11/questions_a">Interview de Jean-Yves Mondain-Monval</a></p><p> </p>
Medias
Coûts
<p>Dès 2003 le projet mobilise un chef de projet et un animateur, tous deux à temp partiel. <br>Le temps de l'animateur va doubler la seconde année, puis va baisser progressivement les années suivantes. Pour le chef de projet et les autres missions, l'investissement baissent également progressivement dès la troisième année.<br> </p><p> </p>
Coût des études | 35000 |
Coût des acquisitions | 600000 |
Coût des travaux et aménagement |
30000
soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 431422 |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Tour du Valat - Membre de l'association (cotisation) - Conseil général des Bouches-du-Rhône - Conseil régional de PACA - Ville d'Arles |
Partenaires techniques du projet | - Tour du Valat (équipe scientifiques: techniciens) - Parc Naturel Régional de Camargue |
Maître d'ouvrage | Tour du Valat
|
Contacts | Nicolas Beck |
Tour du Valat
Le Sambuc
13200 Arles
beck@tourduvalat.org |
Référence(s) bibliographique(s)
<p>BECK N. & HERMELOUP C., 2011. Gestion partagée d'un marais en Camargue. Tour du Valat Arles (FRA) 36p il. <a href="http://www.tourduvalat.org/content/download/16024/154947/version/3/file/Guide+Verdier_web.pdf"><em>Télécharger</em></a></p>