Mise en place d’une gestion hydraulique concertée de l’étang de Vendres
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 16/05/2011
Créée le 16/05/2011
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Préservation et gestion |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Qualité de l’eau Continuité écologique |
Début des travaux Fin des travaux |
décembre 2000 novembre 2010 |
Surface concernée par les travaux |
Non renseigné |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Mise en place d’une gestion hydraulique concertée de l’étang de Vendres |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDT08 |
Référence du site Natura 2000 |
FR9101435
FR9110108
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
LANGUEDOC-ROUSSILLON |
Département(s) |
HERAULT (34) |
Communes(s) |
VENDRES (34329) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
<p>Amélioration de la gestion des échanges d’eau entre l’étang et la mer </p>
<p>Amélioration des apports en eau douce et de la circulation des masses d’eau (désalinisation de la masse d’eau), plus particulièrement dans la partie Nord de l’étang</p>
<p>Régénération de la roselière</p>
<p>Réduction des apports en nutriments</p>
Le milieu et les pressions
<p>L’étang de Vendres fait partie d’un ensemble de trois étangs situés dans la Basse Plaine de l’Aude. Son bassin versant mesure 65 km². La surface de l’étang varie selon les saisons entre 500 et 1000 ha. Cependant, la surface de l’étang, couplé à sa zone humide, atteint 1 800 ha. Le volume d’eau varie entre 2 et 8 Mm3. La profondeur fluctue, en moyenne, entre 50 et 80 cm et peut atteindre au maximum 1,5m de profondeur. <br> L’étang est principalement occupé par des marais, des terrains agricoles et des élevages. L’étang de Vendres possède une roselière très importante (deuxième plus grande roselière de France après la Camargue) qui est fortement dégradée. Une forte eutrophisation est observée sur l’étang.<br> L’étang communique avec la mer par un grau équipé d’une vanne-clapet (vanne du Chichoulet), les échanges d’eau sont donc régulés par l’homme.<br> Une centaine d’hectares de l’étang est la propriété du Conservatoire du Littoral et un site Natura 2000 (Basse Vallée de l’Aude) a été créé par arrêté Ministériel du 26/10/04.</p>
Les opportunités d'intervention
<p><br>Avant 2001, les étangs de la Basse Vallée de l’Aude avaient été peu étudiés, on disposait donc de peu de diagnostics sur l’état de santé de ces étangs. De plus, cette zone n’avait pas de démarche de gestion entreprise avant 2001, contrairement aux autres étangs du Languedoc-Roussillon.<br>La roselière, lieu très important d’accueil pour l’avifaune, était fortement dégradée. Il était nécessaire d’agir pour sa réhabilitation.<br>L’étang de Vendres fait l’objet d’un suivi dans le cadre du Réseau de Suivi Lagunaire car un important confinement et une forte eutrophisation sont observés sur l’étang. De plus, c’est le réceptacle des eaux du fleuve de l’Aude et des lagunages de la commune de Vendres. Afin de régler les problèmes observés, il était nécessaire d’intervenir au niveau de la gestion de l’eau des ouvrages hydrauliques du site et des canaux de prises d’eau.</p>
Les travaux et aménagements
<div>La gestion de l’eau était le thème central du plan de gestion des zones humides de la Basse Vallée de l’Aude.<br>Le SMBVA (Syndicat Mixte de la Basse Vallée de l’Aude) a donc entrepris en 2004, une expertise du fonctionnement hydraulique de l’ensemble des zones humides du territoire. Cette expertise s’est achevée en 2005. Elle a permis de mieux appréhender un fonctionnement complexe, de poursuivre la concertation puis de proposer des solutions techniques pour la gestion de ces milieux.<br>Concernant l’étang de Vendres, les actions mises en place concernaient d’une part la gestion de l’eau et d’autre part un certain nombre de travaux de réhabilitation.<br><u>Gestion de l’eau</u> <br>L’objectif majeur de la gestion était de garantir la compatibilité entre usages et préservation du milieu naturel. <br>Un règlement d’eau global pour tous les ouvrages hydrauliques situés sur l’étang de Vendres a été défini, indiquant pour chaque milieu, les niveaux d’eau optimum tout au long de l’année et les modalités de gestion des principaux ouvrages hydrauliques. Ce règlement est un travail issu de plusieurs années de concertation dans le cadre des comités de gestion, ayant pour objectif la gestion harmonieuse de l’eau et ainsi parvenir à un équilibre entre activités humaines et préservation de la biodiversité.<br>La gestion des niveaux d’eau est fixée par la mise en place de cahiers des charges (arrêté interpréfectoral du 20 juillet 2007).</div><div><u>Travaux de réhabilitation</u><br>Des travaux de réhabilitation de canaux de prises d’eau douce sur l’Aude et de désenclavement de zones profondes très eutrophisées ont été réalisés en 2005. Ils consistaient en la réhabilitation de deux prises d’eau sur l’Aude. La gestion mise en place sur ces prises d’eau est opérationnelle depuis 2006.<br>Au cours de l’année 2006, s’est achevée la première phase de travaux de réhabilitation du fonctionnement hydraulique de l’étang de Vendres avec l’équipement de la vanne du Chichoulet d’un système de télésurveillance et le curage de canaux d’alimentation en eau douce de l’étang de Vendres dont les prises d’eau sont situées en amont du barrage anti sel.<br>En 2007, un canal de ceinture dans la zone du grand Clair a été créé afin de favoriser la vidange de cette zone confinée et d’améliorer la circulation hydraulique.<br>Une seconde intervention de modernisation de la vanne sur Chichoulet en vue d’optimiser la gestion des échanges mer-étang a été menée en 2008. Par ailleurs, cette même année, une opération de curage d’entretien des canaux d’alimentation en eau douce a été entreprise.<br>La dernière étape des travaux de réhabilitation concernait les deux stations d’épuration du village de Vendres (bourg et littoral) qui ont été mises aux normes et les points de rejets optimisés afin de favoriser une meilleure circulation des eaux résiduaires dans les roselières et d’en réduire l’impact sur les plans d’eau.<br>Les travaux (curage, enrochements…) se poursuivent tous les ans, pour un montant par an d’environ 20000 euros, sur fonds propres du SMBVA.</div><p> </p>
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
<p>Le SMBVA en charge de définir la gestion, la protection et la mise en valeur des zones humides de la Basse Plaine de l’Aude ainsi que de réaliser les travaux et les équipements en lien avec les programmes menés, fixe les actions à mettre en œuvre sur l’étang de Vendres en concertation avec le comité de gestion qui réunit l’ensemble des acteurs.<br>L’étang de Vendres fait partie du complexe des zones humides de la Basse Plaine de l’Aude. Cet ensemble lagunaire du Languedoc-Roussillon était le dernier à n’être doté d’aucune démarche de gestion et de concertation. L’élaboration d’un plan de gestion concertée des zones humides de la Basse Plaine de l’Aude a ainsi été engagée en 2001. La Basse Plaine de l’Aude se caractérisait alors par la multiplication de conflits d’usages qui se traduisait par des tensions vives entre acteurs locaux et entraînait la dégradation spectaculaire de la roselière de l’étang de Vendres, l’une des plus importantes de Méditerranée française.<br>Le plan de gestion présenté et approuvé en juillet 2003 par les représentants des services et des Etablissements Publics de l’Etat, des collectivités locales, des représentants d’usagers et de propriétaires se déclinait en une quarantaine d’actions à mettre en oeuvre à l’échéance de 10 à 15 ans.<br>Le SMBVA a accepté de porter les premières actions d’urgence dès 2002, avec l’appui technique du Conseil Général de l’Hérault, puis d’animer la mise en oeuvre de cette démarche en mettant en place, à compter de 2005, une équipe de gestion. Par ailleurs, une partie du territoire est la propriété du conservatoire du littoral dont la gestion a été confiée au SMBVA.<br>Le DOCOB a pris le relais du plan de gestion à partir de 2008, reprenant les actions qui n’étaient pas encore réalisées, et ajoutant des actions plus spécifiques à Natura 2000.<br>De même, l’étang de Vendres est inclus dans le périmètre du SAGE Basse Vallée de l’Aude qui reprend les objectifs définis dans le plan de gestion de 2003.</p>
Le suivi
<div style="text-align: justify;">L’objectif principal de l’étang de Vendres est la réhabilitation de la roselière. Le seuil de tolérance à la salinité du roseau est de 15g/L. Le Capel est le secteur le plus problématique avec des pics de salinité atteignant 26g/L (résultats du suivi de 2009). Ces pics s’expliquent principalement par des entrées d’eau salée non maîtrisées et coïncident avec les dates d’ouverture de la chasse aux gibiers d’eau. De plus, étant donné les faibles niveaux d’eau à cette période, ces entrées d’eau impactent l’ensemble de l’étang et posent donc problème pour le développement de la roselière.<br><u>Le réseau ROZO</u> mesure différents paramètres dans les roselières. La qualité de l’eau souterraine est mesurée tous les 15 jours (salinité et hauteur d’eau). Tandis que les mesures concernant la roselière en elle-même, interviennent tous les deux ans. Elles évaluent la croissance de la végétation par la méthode dite des transects : mesures statistiques de hauteurs des tiges, floraison, densité, etc.<br><u>Suivis de l’état vis-à-vis de l’eutrophisation dans le cadre du Réseau de Suivi Lagunaire (RSL)</u>, (cf. bilan 2009)<br>Dans le cadre du RSL, un diagnostic de la qualité de l’eau (paramètres classiques et nutriments) et du phytoplancton est réalisé. En été l’étang de Vendres affiche un mauvais état vis-à-vis de l’eutrophisation. Les diagnostics font état d’un milieu fortement eutrophisé, dominé par la production phytoplanctonique consommant la totalité des éléments nutritifs apportés à la lagune.<u><br>Suivis hydrologiques assurés par le SMBVA dans le cadre du Forum Interrégional des Lagunes Méditerranéennes (FIL MED)</u><br>Le SMBVA assure depuis 2004 les mesures hydrologiques au niveau de 8 stations, concernant la température de l’eau, la salinité et l’oxygène dissous.</div><p style="text-align: justify;"><u>Le réseau de suivi des passereaux paludicoles</u>, réalise annuellement des points d’écoute à proximité et au sein des roselières afin de caractériser l’évolution des populations de passereaux, véritables indicateurs de la qualité du milieu.<br><u>Le réseau de suivi Hérons pourprés</u> compte les nids au cœur de la roselière par prise de vues aériennes.<br><u>Le recensement de Butors étoilés</u> est réalisé chaque printemps (comptage des mâles chanteurs lors de sorties ponctuelles).</p><p style="text-align: justify;"> </p>
Le bilan et les perspectives
<div>L’objectif prioritaire sur l'étang de Vendres est le bon développement de la roselière (par un contrôle de la salinité dans l’étang). L’optimisation des échanges mer-lagune et une meilleure gestion hydraulique ont permis de mieux maîtriser la salinité ces dernières années. Des niveaux de salinité élevée sont toujours constatés en fin d’été. Cependant, les actions réalisées sur l’étang de Vendres ont permis l’amélioration très sensible de l’état de la roselière. En effet, les relevés effectués montrent de bons résultats. On observe depuis 2004 une augmentation de la densité et de la hauteur des roseaux.<br>Le suivi du ROZO est donc très important puisqu’il permet de vérifier la pertinence des actions de gestion mises en œuvre dans le cadre du plan de gestion et de pouvoir quantifier précisément ces résultats.</div><div>La qualité de l’eau et du phytoplancton vis-à-vis de l’eutrophisation demeure mauvaise dans l’étang de Vendres. Les travaux menés sur les stations d’épuration se rejetant dans la lagune, et donc la réduction des apports en azote et phosphore conséquents semblent se refléter dans l’évolution de la production primaire. Ainsi, la diminution significative des teneurs en chlorophylle a depuis 2 ans suggère que la production primaire évolue vers une dominance de la production régénérée (utilisant des flux de nutriments endogènes) au détriment d’une production nouvelle (alimentée par des flux exogènes). Cependant, les apports en provenance de l’Aude demeurent et les stocks endogènes de nutriments (sédiments) sont de nature à retarder et à ralentir la restauration.</div><div>Les travaux de mise aux normes réalisés sur les 2 stations d’épuration de Vendres Village et Littoral permettront certainement une amélioration de l’eutrophisation.</div>
La valorisation de l'opération
<p>Le SMBVA a organisé un certain nombre de manifestations, chaque année sont organisées les Journées mondiales des zones humides, l’opération Fréquence Grenouille et la Fête de la Transhumance (2007-2011). En période estivale, des animations nature sont proposées.<br>Enfin, des panneaux de sensibilisation ont été réalisés pour informer le grand public (<em>cf. documents téléchargeables : panneau de sensibilisation sur la roselière et panneau de vulgarisation sur la gestion de l’eau</em>).</p><p> </p>
Document de communications
Coûts
Coût des études | 17212 |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
459804
soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 477016 |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Région Languedoc-Roussillon - Agence de l'eau |
Partenaires techniques du projet | - BRL Ingénierie - Lavoye SA - MF Terrassement - Entech - Hydro 3000 - Guintoli |
Maître d'ouvrage | SMBVA (Syndicat Mixte de la Basse Vallée de l'Aude)
|
Contacts | Lucie LABBE, Boris CRESPO |
Domaine de Bayssan
Route de Vendres
34500 Béziers
l.labbe@smbva.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
<p>SMBVA. (2002). Plan de gestion des zones humides de l’embouchure de l’Aude. Partie 1 : Diagnostic, enjeux et objectifs. SMBVA : 111.<br><a href="http://www.pole-lagunes.org/ftp/web/fiches-lagunes/LR/Basse_Valle_Aude/08-plan_gestion_1.pdf">http://www.pole-lagunes.org/ftp/web/fiches-lagunes/LR/Basse_Valle_Aude/08-plan_gestion_1.pdf</a></p>
<p>SMBVA. (2002). Plan de gestion des zones humides de l’embouchure de l’Aude. Partie 2 : Plan d’actions. SMBVA : 95.<br><a href="http://www.pole-lagunes.org/ftp/web/fiches-lagunes/LR/Basse_Valle_Aude/09-plan_gestion_2.pdf">http://www.pole-lagunes.org/ftp/web/fiches-lagunes/LR/Basse_Valle_Aude/09-plan_gestion_2.pdf</a></p>
<p>SMBVA. (2008). Gestion des espaces naturels de la basse vallée de l’Aude. Bilan d’activités 2005-2008. SMBVA : 69.</p>
<p>SALASSE, OULADMIMOUN. (2008). Plan de gestion de la roselière au niveau des rejets de la future station d’épuration. SMBVA, SATESE, Conservatoire du littoral, SMNLR : 20.</p>
<p>GADOULLET, C. (2010). Recherche, compilation et synthèse de données relatives aux actions de restauration de milieux lagunaires. Mémoire de mission de fin d'études AgroParis Tech-ENGREF, GIPREB : 299.<br><a href="http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?aloId=5059&page=alo&cid=23368">http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?aloId=5059&page=alo&cid=23368</a></p>
<p>Carte de localisation des habitats naturels d'intérêt communautaire sur Vendres</p>