Reméandrage de la Lemme dans les marais du Châtelet et de la Savine à Saint-Laurent-en-Grandvaux
Page mise à jour le 01/12/2017
Créée le 23/11/2017
Créée le 23/11/2017
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Reméandrage |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de tête de Bassin |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Bon état des habitats Continuité écologique |
Début des travaux Fin des travaux |
juillet 2012 juillet 2015 |
Linéaire concerné par les travaux | 7500 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | La Lemme |
Distance à la source | 0.20 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
3.00 m
7.00 m
|
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
0.50 m
1.60 m
|
Pente moyenne | 1.30 ‰ |
Débit moyen | 0.80 m3/s |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres | Listes 1 L. 214-17 |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDR505 |
Référence du site Natura 2000 |
FR4301313
|
Code ROE |
11699
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Département(s) |
JURA (39) |
Communes(s) |
CHAUMUSSE (LA) (39126) FORT-DU-PLASNE (39232) LAC-DES-ROUGES-TRUITES (39271) SAINT-LAURENT-EN-GRANDVAUX (39487) |
Région | BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Restaurer le fonctionnement du cours d'eau et des zones humides alluviales en lien avec les objectifs de concervation du site natura 2000
Associer la population locale au projet de restauration écologique
Le milieu et les pressions
<p style="text-align: justify;">Affluent de la Saine en rive gauche et sous-affluent de l’Ain, la Lemme est un petit cours d’eau de moyenne mon­tagne long de 17 km. Son bassin versant couvre 148 km2. Depuis sa source jusqu’à son confluent, la Lemme traverse, sur le plateau du Grandvaux, deux vastes zones humides, les marais du Chatelet et de la Savine, puis s’enfonce dans des gorges. Le bassin versant est occupé par des forêts mais aussi des prairies où se pratique l’élevage de vaches laitières pour la production du comté et du morbier.</p><p style="text-align: justify;">Le cours de la Lemme est aménagé dès le Moyen-Âge. Au début des années 1970, de gros travaux sont entrepris dans le cadre d’un plan de drainage. Afin de gagner des terrains agricoles sur les marais, des travaux de rectification et de recalibrages affectent la Lemme et ses affluents. Ces travaux n’ont pas l’effet escompté et l’ex­ploitation du marais est peu à peu abandonnée tandis que les saules le colonisent. Seules les par­celles en périphérie du marais restent exploitées (fauche, pâture). Les travaux conduisent à l’inci­sion du lit, amplifiée par le déficit en apport so­lide résultant des curages, à l’homogénéisation des écoulements, des profondeurs et des subs­trats, à l’appauvrissement en habitats piscicoles, au drainage des nappes d’accompagnement et à l’assèchement d’une partie du marais.</p><p style="text-align: justify;">De plus, la continuité écologique entre les marais du Chatelet et de la Savine est rompue par la présence sur la Lemme de trois seuils (de hauteur de chute de 0,6 à 1,3 m) infranchissables pour les poissons des têtes de bassin (truite fario et chabot).</p><p style="text-align: justify;">Malgré ces aménagements passés, les marais et les cours d’eau gardent un fort intérêt du fait de la pré­sence d’espèces végétales et animales protégées et/ ou patrimoniales et d’habitats d’intérêt communau­taire inscrit dans le site Natura 2000 « Grandvaux ».</p><p style="text-align: justify;">La Lemme est classée comme réservoir biologique (article L. 214-17 liste 1).</p>
Les opportunités d'intervention
<p style="text-align: justify;">À partir des années 1990, les acteurs locaux, notam­ment le monde de la pêche, prennent conscience des dommages occasionnés par les plans de drainage à l’intérêt écologique des marais et du cours d’eau.</p><p style="text-align: justify;">Le reméandrage de la Lemme est une des actions prioritaires du document d’objectifs du site Natura 2000 de Grandvaux (2009), et s’inscrit dans un vaste plan de reconquête du fonctionnement des zones humides. L’absence d’usages forts sur les marais et la proportion de parcelles communales (un tiers) comptent parmi les facteurs facilitateurs du projet.</p><p style="text-align: justify;">Après dix années nécessaires au montage du projet (étude préalable, phase de conception, démarches réglementaires, etc.), le projet, porté par le Parc na­turel régional du Haut-Jura (PNR) et soutenu finan­cièrement par de nombreux partenaires, voit le jour en 2011. Il se décompose en deux grandes phases : la restauration de la Lemme au niveau du marais du Chatelet, et la restauration de la Lemme au niveau du marais de la Savine.</p>
Les travaux et aménagements
<p style="text-align: justify;">L’objectif premier de ces travaux est de remettre la Lemme et ses affluents dans leurs lits d’origine. L’ancien tracé est retrouvé grâce aux données ca­dastrales, aux relevés topographiques de terrain, ainsi qu’à l’utilisation de télédétection aéroportée de haute précision. Lorsque le tracé originel n’était plus visible, un nouveau tracé a pu être dessiné sur certains tronçons.</p><p style="text-align: justify;">Le tracé du nouveau lit est creusé volontairement sous-dimensionné. Les berges sont façonnées de fa­çon verticale, l’érosion naturelle devant permettre de retrouver un profil naturel. Des matériaux miné­raux grossiers sont introduits au fond du lit du cours d’eau pour stabiliser les jonctions entre le nouveau tracé et le chenal conservé. Après la réalisation de pêches électriques de sauvegarde, les fossés de drai­nages et l’ancien cours sont comblés. Des bouchons de marne sont installés afin d’éviter une captation</p><p style="text-align: justify;">En complément de ces travaux de reméandrage, les quatre ouvrages infranchissables, situés sur la Lemme entre les marais du Chatelet et de la Savine, sont traités : trois sont effacés, un est amé­nagé pour permettre la libre circulation.</p><p style="text-align: justify;">Au total, 4,8 km de nouveaux lits ont été créés. Après la restauration du marais du Chatelet, la deuxième phase de travaux (restauration du ma­rais de la Savine) est effectuée en 2014, aboutis­sant au reméandrage de 2,5 km.</p>
La démarche réglementaire
Déclaration d’Intérêt Général
Dossier d'autorisation au titre de la loi sur l'eau :
Nomenclatures s'appliquant sur le site :
3.1.1.0 (A) Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d’un cours d’eau, constituant
3.1.2.0 (A) Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau
3.1.5.0 (A) Destruction de frayère
3.2.2.0 (A) Installations, ouvrages ou remblais dans le lit majeur d'un cours d'eau
La gestion
<p>Aucune mesure de gestion n’est mise en place. Le site est laissé libre d’évoluer.</p>
Le suivi
<p style="text-align: justify;">Les mesures de suivi concernent la Lemme et ses affluents. Des expertises biologiques sont réalisées avant travaux via des inventaires piscicoles en 2009 et macroinvertébrés en 2004. Des inventaires d’habitats, de faune et de flore sont réalisés dans les marais du Chatelet et de la Savine. Des piézomètres sont installés avant les travaux pour suivre les effets de la restauration sur la nappe alluviale. Enfin, des mesures de température des eaux sont effectuées en continu dans les marais du Châtelet et de la Savine. Il est prévu de suivre l’évolution du milieu en 2017, soit n + 5 pour le Châtelet et n + 3 pour la Savine. De nouveaux inventaires seront réalisés sur les mêmes compartiments et selon les mêmes protocoles que lors de l’état initial.</p>
Le bilan et les perspectives
<div style="text-align: justify;">Cette opération permet de restaurer la fonctionnali­té hydraulique et écologique des 60 ha du marais du Chatelet et de 30 ha de celui de la Savine.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">L’état des lieux initial montre une dégradation hydro­morphologique de la Lemme et de ses affluents (ho­mogénéité des substrats, des profondeurs et des écoulements), impactant la qualité hydrobiologique, avec un peuplement d’invertébrés benthiques de faible variété taxonomique. Les résultats des pêches électriques montrent un peuplement déséquilibré dû à la mauvaise qualité des habitats aquatiques et à la faiblesse de la lame d’eau. En aval du marais notamment, le peuplement observé est très éloigné du peuplement attendu en raison de la faiblesse des effectifs de la truite fario et de ses espèces d’accom­pagnement, la loche franche et le vairon.</div><p style="text-align: justify;">Le suivi post-travaux devra permettre de mesurer l’évo­lution des conditions d’accueil du milieu aquatique. La fréquentation inédite du site par la marouette ponc­tuée et la bécassine des marais est un signe probable de l’amélioration du fonctionnement du marais.</p><div style="text-align: justify;">Les objectifs techniques (diversification des habitats aquatiques, connectivité avec le marais, reconstitu­tion des phénomènes hydrologiques avec soutien des débits d’étiage) sont atteints, malgré les contre­temps survenus lors de la phase de chantier (diffi­cultés liées à la topographie locale et aux conditions météorologiques). Les ponts de franchissement des cours d’eau, installés pour le chantier et maintenus, facilitent désormais l’accès aux parcelles agricoles.</div><div style="text-align: justify;">Ce projet a nécessité un très grand investissement de la part des chargés de mission du PNR du Haut-Jura. L’émergence du projet a été longue, avec une phase préparatoire complexe.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Au niveau local, aucun des propriétaires concernés ne s’est opposé au projet. Il s’agissait plus d’interroga­tions sur le devenir des pratiques agricoles.</div><div style="text-align: justify;">Les résultats du diagnostic ont permis de motiver la démarche de restauration de la Lemme. Le succès du projet repose sur la volonté commune de restauration des marais (acteurs locaux, acteurs insti­tutionnels) et sur l’importante communication à desti­nation des élus, riverains, scolaires pendant et après la phase de chantier. La forte implication de l’associa­tion de pêche de la Lemme (AAPPMA) est également une des clés du succès via son rôle de porteur de projet et de médiateur sur le terrain.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Le travail de communication engagé pour la pre­mière phase de travaux a porté ses fruits : l’accepta­tion du projet de restauration du marais de la Savine a été beaucoup plus rapide.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">In fine, cet ambitieux programme de restauration globale de la Lemme sur le plateau de Grandvaux a permis la restauration de la moitié amont de la rivière (7,5 km) et de 130 ha de marais, l’effacement de quatre seuils et le comblement de 6 km de fossés.</div><div style="text-align: justify;">Des actions similaires sont menées sur le ruisseau de Gavalo et des travaux sont prévus dans les vallées de la Bienne, de l’Ain et de l’Orbe jusqu’en 2018.</div>
La valorisation de l'opération
<p style="text-align: justify;">Un important projet d’accompagnement pédagogique est réalisé par la Maison de la réserve naturelle du lac de Remoray. Durant les travaux, ce programme concernait deux écoles primaires et un collège.</p><p style="text-align: justify;">Une exposition itinérante, incluant les travaux des scolaires, clôture ce projet pédagogique. La préparation du chantier, en 2011, sert aussi de support pédagogique à des étudiants en BTS.</p><p style="text-align: justify;">Un film sur le projet de restauration, réalisé pour restituer au grand public l’ensemble de la démarche, est à disposition sur le site internet du PNR du Haut-Jura.</p><p style="text-align: justify;">Enfin, le parc a mis en place deux panneaux informatifs sur la Lemme et les travaux de restauration.</p><p style="text-align: justify;"> </p>
Médias
Sentiers pédagogiques
Sentiers pédagogiques
Témoignages sur la restauration de la Lemme et de ses zones humides
Coûts
Coût des études préalables | 78 000 € HT |
Coût des acquisitions | 0 € HT |
Coût des travaux et aménagement |
527 300 € HT
soit, au mètre linéaire : Non renseigné |
Coût de la valorisation | 34 000 € HT |
Coût du suivi | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 639 300 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (43,3 %), Département du Jura (26,2 %), EDF (11,7 %), - ministère de l’Écologie du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE) via un appel à projet (8,6 %), - Fédération départementale de pêche 39 et AAPPMA de la Lemme (5,9%), - PNR du Haut- Jura via les cotisations des communes du bassin versant (4,3%). |
Partenaires techniques du projet | - Office national de l’eau des milieux aquatiques, Fédération départementale de pêche 39, bureau d’études Téléos. |
Maître d'ouvrage |
Syndicat mixte du parc naturel régional du Haut-Jura
|
Contacts | Pierre Durlet |
PNR du Haut-Jura
p.durlet@parc-haut-jura.fr |
Maître d'ouvrage |
Syndicat mixte du parc naturel régional du Haut-Jura
|
Contacts |
Pierre Durlet PNR du Haut-Jura p.durlet@parc-haut-jura.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
<p>• Diagnose écologique des cours d’eau de la zone humide du Pont de Lemme en vue de sa réhabilitation. Téléos H Décourcière, F. Degiorgi, M Goguilly, J.P. Grandmottet. Août 2004, 66 pages.<br />• Réhabilitation de la Lemme et de son Marais au niveau de Pont de Lemme. Communes de Fort-du-Plasne et de la Chaumusse (39) - Document d’incidence au titre de la Loi sur l’Eau - Avril 2010 - Teleos, Hydrobiome. 147 pages.<br />• Restauration de la Lemme, de ses affluents et du marais du Chatelet - Bilan des travaux et de l’accompagnement pédagogique 2012-2014. Pierre Durlet (PNR du Haut-Jura), Maison de la réserve du lac de Remoray. 17 pages.<br />• Retour d’expérience - Restauration des milieux tourbeux - Restauration hydraulique d’un marais tourbeux par reméandrement d’un cours d’eau et de ses affluents, l’exemple de la Lemme (39). Pôle-relai Tourbières http://www.pole-tourbieres.org/IMG/UserFiles/Files/rexpe%20Lemme.pdf<br />• Site internet du PNR du Haut-Jura - pages consacrées au projetet film du projet : http://www.parc-haut-jura.fr/fr/site-habitant/gestion-environnement/restauration-des-milieux/restauration-en-riviere-et-milieux-humides.263-280-333__1302.php</p>
Restauration du champ d’expansion des crues de l’Orbiel par suppression des contraintes latérales, à Limousis
Page mise à jour le 01/12/2017
Créée le 13/11/2017
Créée le 13/11/2017
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Suppression des contraintes latérales |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de zone intermédiaire |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Réduction des risques d’inondation |
Début des travaux Fin des travaux |
mai 2004 mai 2009 |
Linéaire concerné par les travaux | 1000 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | L'orbiel |
Distance à la source | 20.00 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
8.00 m
|
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
15.00 m
|
Pente moyenne |
Non renseigné |
Débit moyen |
Non renseigné |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDR185 |
Référence du site Natura 2000 |
Non concerné |
Code ROE |
Non renseigné |
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
LANGUEDOC-ROUSSILLON |
Département(s) |
AUDE (11) |
Communes(s) |
LIMOUSIS (11205) |
Région | OCCITANIE |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Protéger les populations contre les risques d’inondation.
Le milieu et les pressions
<p style="text-align: justify;">L’Orbiel est un affluent rive gauche de l’Aude. Long de 41 km, il prend sa source dans la Montagne Noire, à 900 m d’altitude. Son bassin versant, situé sur la partie méridionale de ce massif, s’étend sur 250 km2. L’occupa­tion des sols est de type élevage et polycultures. En raison de la richesse de son sous-sol (présence d’or notamment), la vallée de l’Orbiel a connu une forte activité minière et métallurgique, responsable d’une importante pollution des eaux aux métaux lourds (dont l’arsenic).</p><p style="text-align: justify;">L’Orbiel est une rivière salmonicole, dont l’espèce repère est la truite fario. On note également la présence du barbeau méridional, du toxostome, du goujon, du vairon et de la loche de rivière.</p><p style="text-align: justify;">Le bassin versant est soumis aux entrées maritimes et aux épisodes cévenols : les pluies intenses, associées à un temps de réponse du bassin versant très court et à l’étroi­tesse de la vallée, provoquent des crues fulgurantes et souvent dévastatrices. Des digues ont été construites en aval de Sindilla afin de contenir les inondations dans la vallée de l’Orbiel. Ces ouvrages longitu­dinaux ont favorisé l’appauvrissement des habi­tats aquatiques, l’absence d’une végétation de berge adaptée et l’existence d’un risque d’inci­sion du lit.</p>
Les opportunités d'intervention
<p style="text-align: justify;">Les 12 et 13 novembre 1999, des pluies torren­tielles s’abattent sur les départements des Pyré­nées-Orientales, du Tarn, de l’Hérault et surtout de l’Aude. Suite à l’ampleur des précipitations (185 à 250 mm cumulés en 48 heures), le bassin versant de l’Orbiel connait une crue très violente (crue cinquantennale humide sur l’aval du bassin versant). La commune de Conques-sur-Orbiel est inondée, et plus particulièrement un quartier situé dans le lit majeur de la rivière : 15 maisons sont touchées et la lame d’eau atteint jusqu’à 1,2 m. On dénombre, sur l’ensemble des territoires touchés, 35 morts et un disparu.</p><p style="text-align: justify;">Les digues édifiées le long de l’Orbiel, qui concentrent les écoulements et intensifient la violence des crues, montrent leur inefficacité. La restauration des champs d’expansion des crues de cette rivière s’avère nécessaire.</p><p style="text-align: justify;">Le Syndicat mixte des milieux aquatiques et des ri­vières (SMMAR) recherche alors des sites d’expansion pouvant être restitués au cours d’eau. En 2003, le sec­teur de Sindilla, situé à l’aval immédiat des gorges de l’Orbiel, est identifié comme site d’expansion de crue remarquable mais il est déconnecté de la rivière par une digue d’un kilomètre de long.</p><p style="text-align: justify;">La liquidation financière de la Société d’exploitation pyrométallurgique de Salsigne, propriétaire des ter­rains, apparait comme une opportunité d’acquisition à moindre coût. Une partie de la rive droite, soit 15 ha de friches et de peupleraies protégés par une digue, est acquise en 2003 par le Syndicat intercom­munal d’aménagement hydraulique des bassins de la Clamoux, de l’Orbiel et du Trapel (SBCOT), à l’aide du reliquat de subvention accordée par le ministère de l’Agriculture dans le cadre d’un projet de restaura­tion des berges et de travaux sur la ripisylve le long des berges de l’Orbiel et du Trapel.</p><p style="text-align: justify;">Le programme de restauration des champs d’expan­sion des crues de l’Orbiel est engagé en 2004. En 2009, le SBCOT acquiert 2 ha supplémentaires, cette fois en rive gauche.</p><p style="text-align: justify;">Cette opération visant la suppression de contraintes latérales (dont la digue) permet également de re­donner de l’espace au cours d’eau (dynamique la­térale) et restaurer une zone d’expansion pour les crues fréquentes.</p><p style="text-align: justify;"> </p>
Les travaux et aménagements
<p>Les travaux comportent :</p><ul><li>l’abattage de la peupleraie ;</li><li>l’arasement de la digue ;</li><li>le terrassement des berges en pente douce ;</li><li>l’édification d’un merlon compacté perpendicu­laire au cours d’eau, en aval du champ d’expansion ;</li><li>l’ouverture de pistes forestières d’entretien ;</li><li>le reboisement du site avec des essences forestières adaptées (5 000 arbres).</li></ul>
La démarche réglementaire
Non concerné
La gestion
<p style="text-align: justify;">La première et la troisième année après restauration, les lignes de plantations sont dégagées. Les inter­lignes de plantation sont entretenues tous les deux ans, les pistes forestières le sont deux fois par an.</p>
Le suivi
<p>Aucun suivi n’est mis en place.</p>
Le bilan et les perspectives
<p style="text-align: justify;">La suppression de la digue latérale a permis la restau­ration d’une zone d’expansion des crues de 17 ha, dont la capacité de rétention transitoire est estimée à 150 000 m3 au pic de crue. L’édification d’une digue perpendiculaire au lit en aval du site augmente arti­ficiellement la capacité de stockage du site. Ces tra­vaux redonnent une mobilité au lit de l’Orbiel sur un kilomètre.</p><p style="text-align: justify;">La restauration du site contribue à réduire significa­tivement l’impact des crues sur le bourg de Conques­-sur-Orbiel. La crue de mars 2011, d’intensité et de débit similaires à celle de novembre 1999 sur cette partie du bassin versant, atteste de l’efficacité de la restauration du champ d’expansion des crues avec un net abaissement de la ligne d’eau dans le quartier résidentiel (0,6 m en 2011 contre 1,2 m en 1999).</p><p style="text-align: justify;">La forêt alluviale piège les embâcles et contribue à la limitation des dégâts sur les ouvrages civils et les zones urbanisées. Enfin, la végétation herbacée et arbustive ralentit efficacement les écoulements et le piégeage des sédiments, limitant le dépôt de boues en zones urbanisées (et les contraintes de nettoyage associées). La forêt alluviale participe également à l’épuration des eaux lors des périodes de crues.</p><p style="text-align: justify;">La restitution à la rivière de ses champs d’expansion des crues sécurise également les biens et les per­sonnes, en supprimant les digues latérales dont le risque de rupture est possible.</p><p style="text-align: justify;">La suppression des contraintes latérales a également permis la reconstitution d’une forêt alluviale (rare dans la région), la restauration du lit mineur (dont les faciès d’écoulement et la diversité granulométrique) et la création de zones humides annexes alimentées notamment par des bras secondaires de l’Orbiel.</p><p style="text-align: justify;">Les coûts d’investissement, de maintenance et d’en­tretien du site sont faibles, comparé aux bénéfices apportés à la réduction du risque inondation. Globa­lement, ce type de travaux (hydraulique douce) pré­sente l’avantage d’un gain écologique significatif, en restaurant l’hydromorphologie et les processus natu­rels, sans avoir recours à des travaux de génie civil.</p><p style="text-align: justify;">Suite à cette action, le syndicat à réouvert un champ d’expansion des crues sur la Clamoux, au niveau de parcelles viticoles régulièrement détruites par les crues. Il poursuit ces projets de recréation de zones d’expansion des crues, au niveau des zones straté­giques de son territoire (sorties de gorges, milieux urbains).</p><p style="text-align: justify;">Le point fort de ce projet est le faible coût d’acquisi­tion et d’entretien et la maîtrise foncière.</p>
La valorisation de l'opération
<p style="text-align: justify;">Le site sert, chaque année, de lieu de formation pour AgroParisTech. L’Office national des forêts y a organisé des for­mations de ses techniciens. Une présentation des tra­vaux et une visite du site ont eu lieu en septembre 2015, dans le cadre d’une journée technique sur le thème de la « Nouvelle gestion des rivières : les solu­tions à l’heure de la Gemapi », organisé par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse.</p><p style="text-align: justify;">Le syndicat a rédigé une plaquette, diffu­sée sur le site de l’agence.</p>
Document de communications
Prix ou récompense
Prix ou récompense
Coûts
Coût des études préalables | Non renseigné |
Coût des acquisitions | 23 700 € HT |
Coût des travaux et aménagement |
60 150 € HT
soit, au mètre linéaire : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût du suivi | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 83 850 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - État (50 %), Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (30 %), - Syndicat intercommunal d’aménagement hydraulique des bassins de la Clamoux, de l’Orbiel et du Trapel (20 %). |
Partenaires techniques du projet | - Direction départementale de l’agriculture et de la forêt de l’Aude. |
Maître d'ouvrage |
Syndicat intercommunal d'aménagement hydraulique des bassins de la Clamoux, de l'Orbiel et du Trapel (SBCOT)
|
Contacts | Mathieu Dupuis |
Syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières (SMMAR), Département de l'Aude 11855 Carcassonne Cedex 9
mathieu.dupuis@smmar.fr |
Maître d'ouvrage | |
Contacts |
|
Référence(s) bibliographique(s)
<p>• Plaquette de présentation du projet du site de Sindilla :<br />http://www.eaurmc.fr/fileadmin/documentation/colloque/Journee_GEMAPI_MTP/Plaquette_SindillaVfinal_avec_plan.pdf<br />• Présentation de la visite de terrain du site de Sindillasur l’Orbiel, journée technique du 17 septembre 2015 :<br />http://www.eaurmc.fr/fileadmin/documentation/colloque/Journee_GEMAPI_MTP/8.Jacques_CHAMBAUD_SMAR_Presentation_de_la_visite_de_terrain.pdf</p>
Restauration du lit du Drac par élargissement et recharge sédimentaire à Saint-Bonnet-en-Champsaur
Page mise à jour le 01/12/2017
Créée le 13/11/2017
Créée le 13/11/2017
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Reconstitution du matelas alluvial |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de zone intermédiaire |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Hydromorphologie |
Début des travaux Fin des travaux |
novembre 2013 juin 2014 |
Linéaire concerné par les travaux | 3600 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | Le Drac |
Distance à la source | 36.00 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
30.00 m
40.00 m
|
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
80.00 m
120.00 m
|
Pente moyenne | 10.00 ‰ |
Débit moyen | 9.00 m3/s |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres | Zone périphérique du parc national des Ecrins |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDR353b |
Référence du site Natura 2000 |
Non concerné |
Code ROE |
49613
49609
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR |
Département(s) |
HAUTES-ALPES (05) |
Communes(s) |
FARE-EN-CHAMPSAUR (LA) (05054) LAYE (05072) SAINT-BONNET-EN-CHAMPSAUR (05132) SAINT-JULIEN-EN-CHAMPSAUR (05147) SAINT-LAURENT-DU-CROS (05148) |
Région | PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Retrouver la dynamique morphologique d’un lit en tresse originelle du Drac.
Rétablir la continuité sédimentaire et stopper l’incision du lit.
Rétablir les connexions latérales avec les affluents, bras secondaires et zones humides.
Maintenir l’activité touristique et économique du plan d’eau et des abords du Drac.
Sécuriser les abords du Drac face aux risques d’inondation et glissement de terrain.
Le milieu et les pressions
<p class="western" style="text-align: justify;">Le Drac Blanc et le Drac Noir prennent leur source à plus de 2 500 m d’altitude dans le massif des Écrins et confluent pour former le Drac à Orcières. Caractérisé par un fort transport sédimentaire, le Drac conserve des secteurs en tresse sur sa partie amont. Il s’écoule au coeur d’une vallée où alternent verrous et ombilics dans un contexte montagneux alpin à caractère rural. Ce bassin est un haut lieu touristique, en été comme en hiver, avec de nombreuses activités aquatiques (pêche, sport d’eau vive, baignade) pratiquées dans le Drac et sur le plan d’eau du Champsaur. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Une étude menée en 2000 met en évidence un problème d’incision du lit du Drac, dans le substratum argileux en amont de la commune de Saint-Bonneten-Champsaur, résultant des extractions massives de matériaux réalisées depuis les années 1960 et ayant pris fin en 2012. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Avec les crues importantes de 2006 et 2008, le phénomène s’aggrave. Le constat est sans appel : l’incision s’étend sur un linéaire de plus de 3,5 km entre l’ancien seuil du plan d’eau du Champsaur (en amont) et le seuil de la déchèterie à Saint-Bonnet (en aval). Le lit et la nappe alluviale s’enfoncent de trois mètres.<br />Cette incision du lit menace la stabilité des infrastructures proches, notamment la digue du plan d’eau du Champsaur, affecte les activités économiques (comme le dénoiement des captages) et altère le fonctionnement des écosystèmes attenants (assèchement<br />des adoux ou déconnection des affluents), ce qui entraine des conséquences sur les activités de loisirs et sur la sécurité publique. </p>
Les opportunités d'intervention
<p class="western" style="text-align: justify;">Le SAGE Drac amont est élaboré en 1999. Un second SAGE, accompagné d’un contrat de rivière et de son programme d’actions, voit le jour en 2011-2012. Ils sont tous deux portés par la Communauté locale de l’eau du Drac Amont (CLEDA), représentante des<br />communautés de communes du bassin versant. La restauration physique du lit du Drac en amont de Saint-Bonnet est l’une des priorités du contrat de rivière du Drac amont signé en 2011. Il prévoit, entre autres, une opération d’envergure de restauration physique du lit du Drac en amont de Saint-Bonnet : élargissement du lit par décaissement des berges et recharge alluvionnaire par remobilisation des matériaux grossiers des berges. </p><p class="western" style="text-align: justify;">La CLEDA ayant su convaincre ses différents partenaires financiers, les appels d’offre, les études de travaux et l’ensemble des dossiers d’autorisation sont lancés dès 2012. </p>
Les travaux et aménagements
<p class="western" style="text-align: justify;">Ces travaux se déroulent au cours de l’hiver 2013-2014, pendant la période d’étiage. Ils mobilisent plus de 80 personnes et 60 engins de chantier sur une période de six mois. Dans un premier temps, les anciennes terrasses alluviales du Drac sont déboisées et dessouchées sur 3,6 km soit une surface défrichée de 27 ha. La bande active du lit du Drac est ainsi considérablement élargie et les bancs alluvionnaires fixés sont de nouveaux remobilisables. Certains îlots végétalisés sont conservés pour permettre la formation d’annexes hydrauliques, de bras secondaires et de lieux de nidification. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Débute alors une vaste opération de recharge sédimentaire du lit avec environ 450 000 m3 de matériaux alluvionnaires décaissés dans les anciennes terrasses du Drac et complétés par des prélèvements provenant de zones d’accumulation de sédiments d’autres cours d’eau du bassin. Ces nouveaux matériaux sont compactés et terrassés pour recréer un méandrage longitudinal respectant les cotes altimétriques du profil en long d’équilibre avant extraction. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Dans un troisième temps, après remise en eau du lit du Drac, les nouvelles berges sont stabilisées par des géogrilles et des fascines, ensemencées et replantées avec plus de 6 400 boutures de saules et 500 pieds d’hélophytes, notamment le long de la piste d’entretien et de promenade implantée en rive droite. En parallèle, 13 ha de zones humides et d’adoux sont créés notamment dans la partie aval du tronçon. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Dans le cadre de la mise en conformité des ouvrages transversaux en faveur de la continuité écologique prévue à l’article L. 214-17 du Code de l’environnement, les seuils du pont des Baraques et de la déchèterie, situés en aval de la zone de recharge, font l’objet de travaux d’aménagement l’année précédant les travaux de recharge (allongement du coursier pour réduire la pente, construction d’une passe à macro-rugosités ciblée pour la truite et d’une passe à canoë). </p><p class="western" style="text-align: justify;">Les travaux de recharge sédimentaire nécessitent la rehausse de 1,65 m du seuil de la déchèterie, en aval de la zone de recharge, afin de stabiliser la nouvelle pente d’équilibre et le niveau de recharge amont. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Enfin, le seuil du plan d’eau de Saint-Bonnet est conservé mais noyé sous la recharge sédimentaire permettant de conserver un point dur tout en supprimant un obstacle difficilement franchissable. </p>
La démarche réglementaire
Déclaration d’Utilité Publique
DUP, avec accords amiables de rachat de parcelles riveraines.
Nomenclatures s'appliquant sur le site :
2.2.3.0 (A) Rejet dans les eaux de surface
2.2.3.0 (D) Rejet dans les eaux de surface
3.1.1.0 (A) Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d’un cours d’eau, constituant
3.1.2.0 (A) Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau
3.1.4.0 (A) Consolidation ou protection des berges
3.1.5.0 (A) Destruction de frayère
3.2.1.0 (A) Entretien de cours d'eau
3.3.1.0 (A) Assèchement, mise en eau, imperméabilisation, remblais de zones humides ou de marais
3.3.2.0 (D) Réalisation de réseaux de drainage
La gestion
<p class="western" style="text-align: justify;">Dans un premier temps, il est décidé de laisser le cours d’eau et la végétation rivulaire reprendre une dynamique naturelle. En cas de découvrement de zones argileuses, la CLEDA pourra éventuellement procéder à des recharges ponctuelles et localisées. </p>
Le suivi
<p style="text-align: justify;">Dans le cadre du réseau des sites de démonstration, l’Agence de l’eau a mis en place les suivis de l’état initial et post travaux sur la biologie (poissons, macroinvertébrés, diatomées) et l’hydromorphologie jusqu’à n+5. Ce suivi est complété par un inventaire exhaustif des zones de frayères à truite actives et potentielles dans le cours principal et les bras secondaires reconnectés. Il est réalisé par le service départemental de l’Onema. Un plan de suivi multi-partenarial (CLEDA, Agence de l’eau, Onema, département des Hautes-Alpes, IRSTEA, parc des Écrins, bureaux d’études) est mis en place pour compléter le programme européen ALPeril, qui avait permis un levé topographique LIDAR en 2009 et 2015. En complément, une thèse Onema/CNRS/Université de Paris 7 est en cours, relative à l’évaluation de l’efficacité des travaux de restauration de cours d’eau à fort transport solide, avec pour objectif d’étudier la dynamique du transport sédimentaire.</p>
Le bilan et les perspectives
<p class="western" style="text-align: justify;">Malgré l’absence de crue significative, l’apparition d’un lit multi-bras en tresse est déjà observée sur l’ensemble de la bande active élargie. Le suivi en cours permettra de déterminer l’évolution du lit dans la zone de recharge. </p><p class="western" style="text-align: justify;">Ces travaux ont permis de gérer de manière durable des problèmes d’usage qui étaient apparus au cours de l’incision et de pérenniser l’attrait touristique de la vallée qui était menacé (sécurisation du plan d’eau du Champsaur, création d’un sentier piéton au bord du Drac, aménagement pour les sports d’eau vive, dynamisation de l’intérêt halieutique, etc.). </p><p class="western" style="text-align: justify;">D’un point de vue écologique, la rehausse sédimentaire du lit du Drac et de sa nappe d’accompagnement a permis la reconnexion de six affluents et la remise en eau de zones latérales d’intérêts biologiques. Le retour d’espèces emblématiques du Drac, tel le martin-pêcheur, ont été rapidement observées. Les zones de reproduction et de vie pour les espèces aquatiques qui avaient déserté les secteurs les plus incisés ont été reconstituées et le colmatage a été réduit. Durant l’hiver 2015-2016, l’Onema a recensé une trentaine de frayères à salmonidés sur les 4 km du projet de restauration contre seulement cinq<br />avant travaux. </p><p class="western" style="text-align: justify;">La restauration physique du Drac a nécessité le déploiement de moyens d’envergure et s’est avérée très coûteuse. Un tel projet aurait pu être considérablement limité si des mesures avaient pu être prises dès les premières observations d’incision.</p>
La valorisation de l'opération
<p class="western" style="text-align: justify;">La CLEDA a réalisé une grande campagne de communication avant et après travaux.<br />Plusieurs films de sensibilisation ont été réalisés, avant travaux en automne 2013 par la CLEDA et en septembre 2015 par l’IFORE, incluant des animations 3D des risques d’érosion si le lit du Drac continuait à s’enfoncer.<br />Des panneaux d’information ont été mis en place avant la réalisation des travaux aux extrémités du futur tronçon restauré. De plus, la piste piétonne créée le long du Drac en rive droite a permis de mettre en valeur le lit du cours d’eau et son environnement écologique auprès des riverains et des touristes.<br />Ce projet a été candidat au Grand prix national du génie écologique, dans la catégorie « Le génie écologique au service de la préservation des écosystèmes aquatiques continentaux ». </p><p class="western" style="text-align: justify;"> </p><p> </p>
Médias
Sentiers pédagogiques
Document de communications
Sentiers pédagogiques
Document de communications
Coûts
Coût des études préalables | 174 850 € HT |
Coût des acquisitions | 210 000 € HT |
Coût des travaux et aménagement |
4 142 920 € HT
soit, au mètre linéaire : Non renseigné |
Coût de la valorisation | 50 000 € HT |
Coût du suivi | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 4 802 010 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse : 47,25 % - Communauté de communes du Champsaur : 20 % - Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : 14,25 % - Conseil départemental des Hautes Alpes : 10 % - Union européenne (FEDER) : 8,5 % |
Partenaires techniques du projet | - Onema, assistance à maîtrise d’ouvrage : ETRM, maîtrise d’oeuvre : Burgeap et Geolithe. |
Maître d'ouvrage |
Communauté locale de l’eau du Drac amont (CLEDA)
|
Contacts | Bertrand Breilh, chargé de mission Cleda |
Syndicat mixte - Place Waldems
05500 Saint-Bonnet-en-Champsaur
Tél. 04 92 24 02 05 - 06 70 72 42 64
bertrand.breilh@cleda.fr |
Maître d'ouvrage | |
Contacts |
|
Référence(s) bibliographique(s)
<p class="western" style="text-align: justify;">• La restauration écologique du Drac : un projet de territoire, Films IFORE, septembre 2015, 14’37.</p><p class="western" style="text-align: justify;">https://www.youtube.com/watch?v=HHLnsfWbF5Q</p><p class="western" style="text-align: justify;"><br />• Les travaux de restauration du lit du Drac pour éviter une catastrophe écologique et humaine, Film CLEDA, oct 2013, 4’38.</p><p class="western" style="text-align: justify;">https://www.youtube.com/watch?v=VsanyriLOC4 </p>
Recul stratégique : réaménagement du Lido du Petit et Grand Travers (34)
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 06/11/2017
Créée le 06/11/2017
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Elévation du niveau de la mer Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales |
Début des travaux Fin des travaux |
février 2014 août 2015 |
Surface concernée par les travaux | 38.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Recul stratégique : réaménagement du Lido du Petit et Grand Travers (34) |
Contexte réglementaire | Site du CELRL |
Autres | ZNIEFF |
Loi |
Loi littoral |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDT11a |
Référence du site Natura 2000 |
FR9112017
FR9101408
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Département(s) |
HERAULT (34) |
Communes(s) |
GRANDE-MOTTE (LA) (34344) MAUGUIO (34154) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Meilleure protection de la dune blanche
Gestion des zones humides et des boisements
Restauration de la continuité naturelle du site
Création d’accès aménagés et d’un sentier d’interprétation
Le milieu et les pressions
Le lido du Petit et du Grand Travers, cordon dunaire entre la mer et l’étang de l’Or, propriété du Conservatoire du littoral, constitue une coupure d’urbanisation entre les stations touristiques de Carnon et de la Grande Motte. Outre son fort attrait touristique, le site présente un grand intérêt écologique, paysager, culturel et historique, en bordure de l’étang de l’Or, site Ramsar depuis 1996. Zone Natura 2000 et inventorié comme ZNIEFF de type 1, environ 65% de ce site appartient au Conservatoire du littoral. Le lido accueille une succession d’habitats (dunes, prés salés méditerranéens, espaces boisés, zones humides et plage) où de nombreuses espèces emblématiques et inféodées à ces milieux sont présentes. Parmi elles, on dénombre au moins 10 espèces animales (Pélobate cultripède, Pipit rousseline,…) et 21 espèces végétales patrimoniales dont deux espèces d’orchidées protégées (Anacamptis fragans, Spiranthes aestivalis,…). Cet espace naturel subit cependant de fortes pressions naturelles et anthropiques. La première est l’érosion de la plage et le déchaussement du front de dune et des arrières dunes. Le secteur du Petit Travers a connu un recul du trait de côte de 30m entre 1992 et 2002. Cette érosion naturelle, liée aux vagues, au vent et au courant est accentuée non seulement par la perturbation du transfert sédimentaire causée par les épis protégeant les zones habitées mais aussi par la coupure que constituait l’ancienne route littorale (RD 59) au sein du système dunaire, empêchant l’apport et les échanges naturels de sable entre la plage et la bande dunaire en retrait de la plage. Elle était donc indirectement accentuée par l’attrait touristique que représentent les plages du Petit et Grand Travers. Lors des pics de fréquentation en période estivale, ce sont environ 2 000 véhicules par jour garés le long de la plage et 7 000 personnes qui traversaient et contribuaient à la dégradation des dunes. Ajouté à cela, certaines plantes exotiques envahissantes, telles que le Faux-indigo, ont commencé à se développer et des zones de feux et des détritus détruisaient encore ce site. La problématique est multiple : Comment répondre aux exigences de gestion de cet espace naturel remarquable en intégrant la mobilité du trait de côte et la forte fréquentation touristique sans sanctuariser ce milieu ?
Les opportunités d'intervention
Face à cette dégradation progressive, un Comité de pilotage se met en place en 2003 (services de l’Etat, CD34, du Conservatoire du littoral et communes de la communauté d’agglomération du Pays de l’Or : Mauguio - Carnon et La Grande Motte). En 2006, une charte pour la Protection et l’Aménagement durable du lido est signée et conduit à déclarer ce projet d’utilité publique. En 2007, les acteurs du projet souhaitant élargir le processus de concertation ont créé un organe de réflexion annexe : le groupe projet qui se compose alors des acteurs de la vie civile (associations de préservation du littoral, commerçants, usagers). En 2011, avec l’impulsion du comité de pilotage et du groupe projet, la charte de 2006 est actualisée et la phase de conception/réalisation de l’aménagement est lancée. Etant déjà gestionnaire des propriétés du Conservatoire du littoral, Pays de l’Or Agglomération rejoint le comité de pilotage et devient début 2012 le maître d’ouvrage délégué pour la mise en œuvre du projet. La maîtrise d’oeuvre est ensuite attribuée par l’intermédiaire d’un concours au paysagiste Alfred Peter, en partenariat avec le cabinet Ingerop et les écologistes de l’Euzière. Le projet retenu, comprenait le recul stratégique de la route RD59, avec une suppression totale de ses infrastructures et son remplacement par une piste éloignée de plus de 300 mètres de la côte, afin de recréer un large espace dunaire en continuité avec la plage et présentant une pente optimale calculée à 2 %. La nouvelle piste délimite des stationnements en dehors des zones sensibles et aménage des sentiers doux, rejoignant la plage, équipés de panneaux d’information sur les milieux traversés. Le maître d’œuvre a également prévu la création de pièges à sable à partir de ganivelles pour engraisser et renforcer le cordon dunaire. La protection des arrières dunes, en les fermant à toute fréquentation et en éliminant les plantes envahissantes permettra leur régénération. Enfin, la création d’équipements (sanitaire, conteneurs enterrés de tri sélectif) et la mise en place d’une piste cyclable suivant le même tracé que la voie des véhicules participent à un accueil touristique dans de bonnes conditions tout en facilitant un maintien de l’afflux important des utilisateurs au sein de la dizaine d’accès traversant l’espace protégé.
Les travaux et aménagements
Les travaux d’aménagement du lido du Petit et Grand Travers se sont échelonnés sur plusieurs années et ont été planifiés selon trois phases de travaux dont la plus importante est celle menant à la réhabilitation du lido.
Les premiers travaux ont débuté en 2008 avec une opération de ré-ensablement de la plage sur le secteur du Petit Travers, avec 400 000m3 de sable ajouté sous maîtrise d’ouvrage du SIVOM du Golfe d’Aigues-Mortes.
La seconde phase (également lancée en 2008), sous l’impulsion du Conseil Départemental, préparait les travaux d’aménagement du lido (phase 3). Elle a notamment consisté à :
- La mise en retrait du giratoire au niveau de la bretelle d’accès du Petit Travers ;
- L’aménagement d’une aire de stationnement de 550 places, situé au même niveau que le giratoire du Petit Travers ;
- La mise en sens unique de la RD 59, qui a permis de réduire la circulation le long du cordon dunaire ;
- La mise en place de la piste cyclable et le développement de navettes et autres calèches afin de privilégier les déplacements doux.
A partir de février 2014 et jusqu’à l’été 2015 (avec une coupure en période estivale 2014), s’est déroulée la dernière et la plus conséquente phase de travaux, sous maîtrise d’ouvrage de l’Agglomération du Pays de l’Or et sous maîtrise d’œuvre de l’Atelier d’architecture d’Alfred Peter.
Cette phase comprend la démolition de la route RD59 qui longeait le lido et en contrepartie la création d’une piste de circulation jouxtant la RD62 sur une longueur de 2km, située plus en retrait des dunes. Bordée de 1 000 places de stationnement, cette piste répond aux besoins de la fréquentation estivale du site.
Partant de la piste, neufs chemins piétons, délimités grâce à la pose de ganivelles, traversent les dunes. Ces chemins protègent les habitats naturels des piétinements et protègent les espèces végétales et animales du dérangement. Certains d’entre eux ont été conçus pour accueillir un public à mobilité réduite grâce à des rampes d’accès et de platelage en bois. Ils sont également agrémentés de signalisation pédagogique afin de sensibiliser les utilisateurs de la plage et les promeneurs.
Un cheminement cycliste (voie verte) implanté à travers le sous-bois a également été conçu. Interconnectés avec la piste et les cheminements piétons, il permet l’accessibilité à la route et à la plage sur toute la longueur du site.
Jouxtant les espaces boisés, les zones humides initialement présentes ont été réhabilitées et une nouvelle mare a été créée pour augmenter les zones d’accueil de la biodiversité et notamment l’accueil des amphibiens pour leur reproduction.
Le cordon dunaire, une fois la route enlevée, a été reprofilé, les brèches du cordon dunaire comblées et environ 2 500m² de la zone a été nettoyée de ses clôtures métalliques, cabanes et déchets.
7 500m² de prés salés se sont vus débarrassés de leurs ronces et plantes envahissantes et à l’automne 2015, des plants et des semis ont été plantés pour favoriser la reconquête de l’espace par la végétation. Sur cet espace, des casiers servant à retenir le sable, tout en permettant sa circulation pour ré-engraisser la plage et les dunes, ont été construits en ganivelles.
Pour garantir aux populations locales un accès à la plage, le service de bus a été renforcé et une aire de stationnement/retournement a été imaginée du côté du Grand Travers.
Enfin, des structures et des aménagements pour l’accueil des touristes ont été installés.
La démarche réglementaire
Déclaration d’Utilité Publique
La gestion
La gestion et les suivis du site sont confiés aujourd’hui à deux structures :
- l’Agglomération du pays de l’Or pour la gestion des espaces naturels, l’entretien des toilettes sèches ou encore la collecte des déchets sur la zone de stationnement ainsi que sur la plage,
- la commune de Mauguio-Carnon pour la partie infrastructures (voie verte, zone de stationnement, accès plage et ganivelles).
Cette articulation rend compte à la fois des compétences portées par chacun, et de la double vocation de ce site, la préservation de son espace naturel remarquable et le maintien d’usages balnéaires et touristiques ancrés depuis plusieurs décennies.
Concernant la gestion des espaces naturels, un plan de gestion a été établi. Il définit les travaux, les suivis scientifiques et la fonction de police de la nature mise en place sur le site. Cette gestion est assurée au quotidien par deux gardes du littoral de l’Agglomération du Pays de l’Or.
Le lido du Petit Travers fait également partie du périmètre Natura 2000 de l’étang de l’Or dont l’animation est portée par le Symbo.
Enfin, le Conservatoire du littoral reste le propriétaire du site dont la gestion a été confiée depuis 2008 à l’Agglomération du Pays de l’Or, suite à la signature d’une convention cadre portant délégation sur tous les terrains situés au nord de l’étang de l’Or et sur le littoral.
Le suivi
L’ensemble des travaux de réhabilitation du Petit et Grand Travers laisse envisager nombre d’effets positifs sur la biodiversité du site. Le projet d’aménagement du Lido, comprenant le dossier d’autorisation au titre des articles R.214-1 et suivants, du Code de l’Environnement, prévoit la mise en place d’un protocole de suivis scientifiques qui doit permettre de vérifier l’efficacité des aménagements. Ce suivi portera sur les cinq thématiques suivantes.
- Suivi de la végétation de la dune nouvelle : le suivi est réalisé sur 6 quadras d’environ 10 m2 de part et d’autre des cheminements piétons transversaux. Il permettra de connaître le recouvrement du sol par la végétation, la réussite des plantations et des semis et d’attester de la conformité des plantes présentes par rapport à la flore dunaire.
- Suivi de la zone humide créée : Trois passages par an permettront d’inventorier la flore et la faune (amphibiens et libellules) présentes, les niveaux d’eau étant suivis toute l’année.
- Suivi des populations d’espèces protégées : Les espèces d’orchidées protégées et le Pélobate cultripède feront l’objet d’un suivi quantitatif sur l’ensemble du site.
- Suivi de l’évolution de la restauration des prés salés : Pour s’assurer que la flore présente dans les prés salés soit typique de ces milieux, un inventaire avec détermination des coefficients d’abondance/dominance sera fait la deuxième et troisième année après les travaux.
- Evaluation de l’efficacité des cheminements transversaux : Des séances de comptage du public se rendant à la plage seront effectués sur 3 des 9 cheminements sur des durées de 4 heures et à 3 époques différentes (juin, juillet, août) afin d’évaluer l’utilisation des cheminements par les estivants.
Le bilan et les perspectives
L’aménagement étant relativement récent, il n’est pas possible d’en tirer un réel bilan. Des tendances sont néanmoins observées. Les premiers suivis au niveau de l’ancienne route départementale indiquent une végétalisation avec l’apparition d’espèces pionnières. Par ailleurs, il est à noter l’apparition du scirpe en jonc, caractéristique des milieux dunaires embryonnaires et le développement entre autre de l’euphorbe et de la malcomie, caractéristiques des milieux dunaires. Ces éléments témoignent d’une dynamique de renaturation du site. En outre, un développement de la peupleraie est constaté, ce qui devrait permettre une stabilisation du cordon dunaire à l’avenir et un rechargement plus important en sable. La réouverture de milieux au niveau des zones humides est encore difficile à évaluer à ce stade. Le débroussaillage des prés salés semble porter ses fruits avec une reconquête de la végétation plantée. D’autres éléments sont moins positifs, comme un développement d’espèces invasives plus important que prévu et obligeant à des campagnes d’arrachage plus soutenues. La poussière. Des trouées au niveau des ganivelles sont constatées de façons répétées, témoignant d’intrusions en espaces naturels, obligeant à un remplacement régulier des ganivelles détruites et à une surveillance accrue du site par les gardes du littoral. Enfin, au niveau de l’aire naturelle de stationnement, en arrière de la dune, de nombreuses incivilités sont constatées comme par exemple des stationnements anarchiques y compris en espaces naturels.
Dans les 5 ans de réalisation du plan de gestion, nous espérons avoir des résultats positifs quant à l’amélioration des potentialités d’accueil d’espèces protégés, la restauration des habitats sur le site tout en accueillant un fort public en période estivale.
La valorisation de l'opération
La valorisation des travaux et aménagements commence par le panneautage situé au niveau des accès de franchissement dunaire qui sensibilise le public sur l’intérêt de préserver le cordon dunaire. Des sorties natures organisées sur le lido de l’étang de l’Or permettent également de faire découvrir et de valoriser ce patrimoine naturel.
Le réseau de bus, mis en place par l’Agglomération du Pays de l’Or et par Hérault Transport, assure le transport des estivants jusqu’à la plage et limite l’utilisation des voitures sur ce site fragile.
Cette opération est valorisée par le projet national Ad’Apto. Lancé en 2015, ce programme met en lumière une dizaine de démarches locales d’adaptation, associant des sites du Conservatoire du littoral et des territoires soumis aux aléas d’érosions ou de submersion marines.
L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié une fiche « exemple à suivre » sur l’aménagement du lido entre Carnon et La Grande-Motte dans le cadre de sa campagne « Adaptation au changement climatique en Méditerranée », lancé à l’occasion de la COP 21 / Paris Climat 2015.
Septembre 2015 : Sélection du projet de réaménagement du Lido de l’Étang de l’Or pour le prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes qui valorise l’action exemplaire d’un acteur local sur un territoire lagunaire. En 2015, le prix ciblait des initiatives innovantes de nature technique, de sensibilisation ou de concertation, montrant l’adaptation au changement climatique en territoire lagunaire.
19 novembre 2013 : Le projet termine lauréat du prix « Infrastructures pour la Mobilité et Biodiversité" organisé par l’institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (IDRRIM), pour la catégorie « Paysage et biodiversité ». Le jury a souhaité récompenser le caractère particulièrement ambitieux de cet aménagement et la renaturation de ce site naturel remarquable, en dépit des nombreuses difficultés liées notamment aux questions de transport, de stationnement, de restauration et de concertation.
Prix 2013 "Infrastructures pour la Mobilité et Biodiversité" - catégorie 'Paysage et biodiversité' IDRRIM – INGEROP
Medias
Sentier
Document de communications
Prix
Sentier
Document de communications
Prix
Pays de l’Or Agglomération - Aménagement du lido
Article du Pôle-relais lagunes méditerranéennes - Recul stratégique : réaménagement du Lido du Petit et Grand Travers (34)
Alfred Peter Paysagiste - Lido du Petit et du Grand Travers
Article du Pôle-relais lagunes méditerranéennes – Programme Ad’Apto
Article du Pôle-relais lagunes méditerranéennes – Prix 2015
Prix 2013 "Infrastructures pour la Mobilité et Biodiversité"
Département de l'Hérault - Aménagement du lido
Article du Pôle-relais lagunes méditerranéennes - Recul stratégique : réaménagement du Lido du Petit et Grand Travers (34)
Alfred Peter Paysagiste - Lido du Petit et du Grand Travers
Article du Pôle-relais lagunes méditerranéennes – Programme Ad’Apto
Article du Pôle-relais lagunes méditerranéennes – Prix 2015
Prix 2013 "Infrastructures pour la Mobilité et Biodiversité"
Département de l'Hérault - Aménagement du lido
Coûts
Coût des études | 825000 |
Coût des acquisitions | 60000 |
Coût des travaux et aménagement |
3520000
soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 4400000 |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Etat/Régions/FEDER 63% - Département de l’Hérault 17% - Conservatoire du littoral 10% - Pays de l’Or Agglomération 5% - CommuneS de Mauguio-Carnon et de La Grande-Motte 5% |
Partenaires techniques du projet | - EIFFAGE - GUINTOLI - EHTP - CSD INGENIEURS - PHILIP FRERES |
Maître d'ouvrage | Pays de l’Or Agglomération
|
Contacts | Sylvain Ribeyre, directeur du pôle eau et milieux aquatiques |
Boulevard de la Démocratie, 34130 Mauguio
|
Référence(s) bibliographique(s)
Communauté d'Agglomération du Pays de l'Or. (2014). Dossier de presse « Visite de chantier le 25/04/2014 ». 11.
Département de l’Hérault. (2015). Dossier de presse « Inauguration des travaux le 17/09/2015 ». 9.
Gazette des communes. (2015). "Effacer la route littorale pour sauver la plage". 8 juin 2015. 42-43.
ADEME. (2015). Le Pays de l’Or aménage le lido entre Carnon et la Grande-Motte (Hérault). Exemples à suivre. 2.
Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon. ZNIEFF- 910010752, Lido du Grand et du Petit Travers. INPN, SPN-MNHN Paris. 9. https://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/910010752.pdf
SMGEO. (2008). Document d’objectifs des sites Natura 2000 « Étang de Mauguio » (Hérault) - SIC FR 9101408 et ZPS FR 9112017. Tome 1. 456.
SMGEO. (2008). Document d’objectifs des sites Natura 2000 « Étang de Mauguio » (Hérault) - SIC FR 9101408 et ZPS FR 9112017. Tome 2. 292.
Restauration d’une connexion maritime au grau des étangs de Villepey et à l’embouchure de l’Argens au profit des habitats lagunaires et de la sécurité du site
Page mise à jour le 07/05/2018
Créée le 20/03/2017
Créée le 20/03/2017
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Qualité de l’eau Continuité écologique Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales Elévation du niveau de la mer |
Début des travaux Fin des travaux |
décembre 2011 novembre 2016 |
Surface concernée par les travaux | 1380.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Restauration d’une connexion maritime au grau des étangs de Villepey et à l’embouchure de l’Argens au profit des habitats lagunaires et de la sécurité du site |
Contexte réglementaire | Site du CELRL |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
Non renseigné |
Référence du site Natura 2000 |
FR9301627
FR9301626
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
Polissia Mires |
Les objectifs du maître d'ouvrage
- Assurer la connexion hydraulique entre mer et lagune à la faveur du maintien des habitats naturels côtiers et de la faune piscicole (objectifs du DOCOB).
- Assurer la connexion hydraulique cours d’eau-mer et éviter l’ensablement de l’embouchure de l’Argens à des fins sécuritaires (action n°6 du PAPI de l’Argens).
Le milieu et les pressions
Situés entre les massifs des Maures et de l’Estérel, les étangs de Villepey occupent une vaste zone humide de 271 ha sur la commune de Fréjus. S’étendant entre le fleuve « Argens » et le village de St-Aygulf, les étangs étaient fortement menacés par l’urbanisation grandissante de son bassin versant. C’est pour cela que le Conservatoire du Littoral acquiert 260 ha de zone humide entre 1982 et 1997, puis 11 hectares en 2016. De plus, le site des Etangs de Villepey est signataire de la convention RAMSAR depuis le 2 février 2015, lui apportant une légitimité et une reconnaissance internationale pour la valeur de ses zones humides.
Ces étangs résultent à la fois de processus naturels (divagations du delta de l’Argens au fil des siècles, formation de la lagune) et des activités humaines (exploitation de sablières/gravières à partir des années 50). Les échanges continus entre eaux douces et marines ont induit une forte diversité de milieux naturels. Inventorié comme ZNIEFF et ZSC au titre de la Directive Habitat (FR 9301627), le site est remarquable de part ses habitats naturels aquatiques lagunaire, dunaires, de milieux humides doux et salés, le tout en étroite relation avec des milieux plus secs. L’Argens est quant à lui un corridor écologique remarquable permettant le déplacement de la faune piscicole et abritant plusieurs espèces protégées de chiroptères. Il héberge également près de 40% de l’herpétofaune varoise, d’où l’intérêt de maintenir et préserver le réseau hydrologique, à la faveur d’espèces d’intérêt communautaire piscicoles et aquatiques telles que la Cistude d’Europe, l’Anguille européenne, le Bardeau méridionale et l’Alose feinte du Rhône.
Suite aux inondations de juin 2010, l'ouverture du grau, a favorisé les milieux saumâtres, halophiles et dunaires au détriment de milieux plus doux situés en amont des étangs dans lesquels vivait une partie de la population de Cistude d’Europe. La recherche de points d'eau plus douce en amont ont conduit les individus sur les axes routiers bordant ces étangs, ce qui eut pour conséquence une surmortalité causée par la circulation. Cette salinisation des milieux doux a conduit le gestionnaire à réfléchir à une solution pour sauver le restant de cette population.
Le rétablissement des échanges continus avec la mer a conduit la lagune méditerranéenne a retrouvé un optimum écologique, avec un retour des espèces halophiles qui s’est fait naturellement et suite à la salinisation des eaux et du sol.
Cependant du point de vue qualitatif, l’état écologique de l’Argens de sa confluence avec la Nartuby jusqu’à la mer a été jugé « médiocre » au titre de la DCE (source : agence de l’eau). Le maintien d’une connexion permanente avec la mer limite, d’une part l’eutrophisation des eaux au niveau des étangs et de l’embouchure de l’Argens, d’autre part la pollution engendrée sur les milieux aquatiques par les produits phytosanitaires venant du bassin versant.
Enfin sur le plan humain, ce territoire est particulièrement exposé aux risques d’inondations, amplifiés notamment par la forte urbanisation du bassin versant comme en témoigne les crues récentes et régulières. La basse vallée de l’Argens fait actuellement l’objet d’une étude dans le cadre d’un atelier national sur les territoires en mutation exposés aux risques. Ces Ateliers ont fait émerger une volonté partagée de conforter l’activité agricole de la vallée, tout en diminuant la vulnérabilité du site. La stratégie de gestion du risque inondation se traduit alors par un projet agricole global à mettre en relation avec les aménagements futurs du lit majeur. En s’appuyant sur la conception de nouvelles accessibilités, le projet imagine des pratiques inédites en offrant des lieux de loisir et de tourisme au milieu d’un parc agricole. La proposition crée ainsi l’occasion de renforcer un lien social nécessaire entre monde agricole et monde urbain. Les Ateliers ont initié de nouvelles relations entre aménagement, agriculture, nature et risque. Les mutations urbaines sont également prises en compte. (source Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie).
Les opportunités d'intervention
Pour leur rôle épurateur, leurs forts enjeux écologiques ainsi que leur rôle de zone tampon dans le cas d’importantes inondations, les zones humides de la plaine de l’Argens sont identifiées comme des zones prioritaires d’intervention du Conservatoire du littoral et de l’Agence de l’eau Rhône, Méditerranée, Corse, dans le cadre d’un accord-cadre signé par les deux établissements.
Au regard des enjeux écologiques, les objectifs de conservation du DOCOB du site « Embouchure de l’Argens » donnent la priorité au maintien et à la préservation des habitats et des espèces propres aux milieux halophiles, milieux dunaires et côtiers. Par conséquent les échanges hydrauliques mer-lagune sont à privilégier pour conserver les habitats d’intérêt communautaire lagunaires ainsi que les espèces qui en dépendent pour tout ou une partie de leur cycle de vie. Egalement, à l’embouchure de l’Argens, l’une des actions prioritaires du DOCOB est de la désensabler régulièrement afin de maintenir le bon échange entre les eaux douces et salées.
En revanche, la population de Cistude d’Europe ayant été mise à mal suite aux inondations (perte d’au moins 24 individus sur les axes routiers et 5 par noyade), il s’est avéré nécessaire d’intervenir pour maintenir cette espèce au sein du site Natura 2000 et de lui reconstituer des habitats favorables plus en amont des étangs de Villepey. L’équipe de gestion a donc saisi l’opportunité de creuser une mare, déconnectée des étangs salés.
Suite aux inondations de juin 2010 et de novembre 2011, les dégâts provoqués, à la fois sur les plans humains, économiques et environnementaux, ont conduit la commune et le département à prendre certaines mesures. Le Département du Var en partenariat avec le bureau d’étude Artélia ont étudié la conjugaison entre les inondations et les crues/coups de mer pouvant influer sur le degré d’ensablement de l’embouchure de l’Argens. Cette étude a été inscrite à l’action n°6 du programme d'aménagements de prévention des inondations (PAPI) d’intention de la basse vallée de l’Argens.
Depuis fin 2014, la création du Syndicat Mixte de l'Argens (SMA) prend la tête des opérations pour le lancement d'un PAPI complet. Le Préfet du Var a permis la mise en place d'une procédure d'urgence (prévue par l'article R214.44 du Code de l'Environnement) pour effectuer des travaux sur l'ensemble du bassin versant de l'Argens. Le but étant d'éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent à l'avenir.
Par conséquent, les connexions hydrauliques mer-lagune au grau des étangs de Villepey et mer-cours d’eau à l’embouchure de l’Argens, devront d’autant plus être suivies et entretenues régulièrement à des fins sécuritaires et en raison du caractère vulnérable du site face aux crues, phénomènes naturels et récurrents.
Les travaux et aménagements
Palier à la salinistation des espaces occupés par la population de Cistude d’Europe : Creusement d’une mare sur le site des étangs de Villepey.
Cette action a été initiée et réalisée en novembre 2013 dans le cadre du contrat Natura 2000 « Embouchure de l’Argens ». Une mare d'une surface importante (960 m²) a été aménagée en pente douce avec une profondeur maximale de 1m80. La terre extraite par creusement à la pelle mécanique a été utilisée pour former une butte sur le pourtour de la mare, celle-ci devant servir à la ponte des Cistudes. Cette action a nécessité plus de 100 heures de travail (soit environ 16 jours), toute action confondue. Afin de suivre l’évolution de la population de Cistude d’Europe suite à cet aménagement et dans le cadre du Plan National d’Action Cistude d‘Europe, un protocole de suivi des populations a ainsi démarré en avril 2014 et se poursuit chaque année (protocole selon méthode de Capture/Marquage/Recapture).
Désensablement de l’embouchure de l’Argens pour le maintien des échanges hydrauliques.
Une des actions prioritaires inscrites dans le Document d'Objectifs est de pouvoir intervenir physiquement pour créer une brèche et reconnecter l'Argens avec la mer, dans le cas où les échanges ne se font plus. Les connexions entre la mer et les cours d’eau de la plaine de l’Argens étaient plus importantes par le passé, ce qui pouvait atténuer l’effet « bouchon sableux » en particulier lors des phénomènes de crues. Le débit faible du fleuve et les faibles pluies entrainent très souvent son ensablement, et donc sa fermeture, surtout en période estivale. A cela s'ajoute un banc de sable situé au droit de l'embouchure à quelques centaines de mètres large susceptible de se déplacer selon les courants marins et accentue davantage le risque d'obstruction. Le désensablement de l’embouchure de l’Argens a été réalisé en juillet 2012 au bénéfice de la procédure d’urgence prévue par l’article R.214-44 du Code de l’Environnement accordé par Le Préfet du Var, dispensant de la procédure d’autorisation normalement requise au titre de la législation sur l’eau (Loi sur l’Eau). S’échelonnant sur une période de 15 jours, cette opération a consisté à un pompage du sable et des sédiments sur le chenal préférentiel du fleuve (en s'appuyant sur le tracé d'écoulement naturel). A ce moment là, l'embouchure était complètement obstruée et n'était ouverte que sur un mètre de large et à peine quelques centimètres de profondeur. Le but était donc d'utiliser cette faible ouverture encore existante comme point de départ des travaux. La quantité extraite (environ 3000 m3) a permis de retrouver une dynamique hydraulique conséquente.
La démarche réglementaire
- 2.3.1.0 (A) Rejets d’effluents sur le sol ou dans le sous-sol
- 3.2.1.0 (D) Entretien de cours d'eau
- 4.1.3.0 (A) Dragage et/ou rejet y afférent en milieu marin.
La gestion
Le service environnement & développement durable de la commune de Fréjus est gestionnaire des Etangs de Villepey, et collabore avec la nouvelle Communauté d’agglomération Var Esterel Méditerranée (CAVEM).
En réponse aux objectifs de conservation prioritaires qui figurent au DOCOB, la connexion hydraulique mer-lagune a amélioré la qualité des eaux du point de vue de son eutrophisation et une plus grande richesse spécifique a pu être observée au niveau de l’habitat aquatique (constats de terrain). La gestion choisie va dans le sens de préserver cette connexion hydraulique et d’éviter autant que possible l’obstruction du grau et de l’embouchure du cours d’eau par ensablement.
Le suivi
En regard des objectifs fixés au DOCOB, l’équipe de gestion de la mairie de Fréjus suit l’évolution du milieu et intervient sur les étangs de Villepey pour la mise en œuvre du suivi physico-chimique et du suivi d’espèces et des habitats, notamment ceux d’intérêt communautaire (cas de l’anguille d’Europe avec la mise en place d’un protocole d'échantillonnage par Migrateur-Rhône-Méditerranée et la Fédération de Pêche du Var, pour mesurer le potentiel de colonisation des poissons migrateurs sur les affluents des fleuves côtiers, notamment l'Argens). Par exemple, suite aux travaux de création de la mare pour le maintien de la population de Cistude d’Europe, le nombre d’individus capturés par CMR, a augmenté de 33 individus en 2014. En septembre 2016, l’effectif de population est de 41 individus.
D’autre part, la finalité des études et suivis engagés sur les embouchures des étangs et du cours d’eau est de permettre à la commune de disposer d’un outil d’aide à la décision. Celui-ci lui permettra d’avoir une gestion à long terme de son littoral face aux changements climatiques futurs (élévation du niveau de la mer, tempêtes marines et érosion, etc…).
Depuis fin 2014 grâce aux subventions du Département du Var, le suivi réalisé à l'embouchure de l'Argens vise :
- à mettre en œuvre des actions de prévention des risques naturels et des phénomènes d’érosion du littorale, avec une adaptation des activités et pratiques économiques sur l’ensemble de la frange littorale de Fréjus.
- à révéler la physionomie des plages, habitats naturels reconnus d'intérêt communautaire, ainsi que les laisses de mer. Ainsi, il est possible de montrer si ces habitats s'étendent ou au contraire régressent.
- à évaluer l'amplitude d'ouverture et la dynamique de l'embouchure de l'Argens, permettant ainsi d'observer les flux hydrauliques entre l'Argens et la mer.
Les suivis mis en place sont :
- Le suivi du bouchon sableux à l’embouchure de l’Argens (photographies régulières)
- Le suivi du trait de côte : réalisé tous les 3 mois, à pied en suivant la frange littorale à l'interface plage/mer, en relevant à l’aide d’une tablette et d’un GPS un point par seconde. Les données sont ensuite traitées par le service SIG de la commune. D’autre part, plusieurs photos sont prises le long du parcours pour faire des comparaisons annuelles, notamment à l'embouchure de l’Argens. Ce suivi permet de voir l'évolution des secteurs qui sont fortement soumis à une érosion marine sur le long terme et pouvoir réagir avec de possibles aménagements pour limiter le phénomène.
- Le suivi bathymétrique du littoral fréjussien couplé au suivi du trait de côte (notamment pour suivre l’érosion des différents secteurs de plage de la commune, de Saint Aygulf à la limite communale de Saint Raphaë).
Le bilan et les perspectives
Du point de vue des objectifs de conservation des habitats naturels et des espèces considérés comme prioritaires, le maintien des connexions hydrauliques a conduit globalement à un retour à des richesses spécifiques jusqu'alors disparues, notamment l’ichtyofaune, mais au détriment d’espèces d’eau douce telle que la Cistude d’Europe. En 2012, un inventaire piscicole réalisé sur les étangs de Villepey a prouvé que les inondations de 2010-2011 ont permis de restaurer les qualités écologiques d'un habitat naturel jusqu'alors en déclin. Des compléments d'études, dont des inventaires entomologiques, sont venus compléter les données déjà obtenues par le passé sur l’habitat aquatique. Par conséquent, la lagune abrite maintenant des espèces piscicoles essentiellement marines, ce qui implique aussi une vigilance accrue au regard de la libre circulation des espèces migratrices sur l’ensemble du bassin versant.
Suite aux travaux à l’embouchure de l’Argens, le désensablement a montré son efficacité du moins à court terme. La dynamique fluviale (régime, débit, courantologie, substrat du fond du fleuve, largeur, pluviométrie) ne permet pas de maintenir en permanence une ouverture suffisante. Seul un chenal préférentiel est conservé par un tracé naturel. La rencontre des masses d’eau mer/Argens conduit inévitablement à un ensablement, qui est récurrent et auquel il est possible d’y remédier sur le moment mais pas sur la durée. Des solutions doivent encore être étudiées pour parvenir à une ouverture pérenne de l'embouchure.
Enfin, face au double enjeu de maintien de la qualité des milieux aquatiques et de limitation du risque d’inondation, des actions doivent être portées plus en amont, tel que le maintien des champs naturels d’expansion de crues. Il s’agit là d’une action coordonnée entre le Conservatoire du Littoral et des opérateurs tels que la SAFER ou l’EPF qui pourrait permettre une valorisation maîtrisée du lit majeur de l’Argens et l’installation d’activités agricoles extensives sur les rives du fleuve limitant ainsi les intrants et les risques d’inondations. La reconquête des zones de ripisylves parfois réduites à un fin liseré est une autre priorité pour améliorer la qualité des milieux aquatiques et maintenir une continuité écologique.
La valorisation de l'opération
Reportage France 3 Côte d'Azur:https://www.youtube.com/watch?v=YhK775IwEQc&feature=youtu.be
Article Var Matin:http://embouchure-argens.n2000.fr/sites/embouchure-argens.n2000.fr/files/documents/page/Var20Matin20-20embouchure20argens.pdf
Article Fréjus Info : http://embouchure-argens.n2000.fr/sites/embouchure-argens.n2000.fr/files/documents/page/frC3A9jus20info.pdf
Les médias ont communiqué assez largement sur cette opération de désensablement. C'est la diminution du risque inondation dans la plaine de l'Argens qui a été mise en avant, mais c'est surtout le maintien d'une connexion hydraulique Argens/mer qui a motivé cette opération.
Medias
Document de communications
Document de communications
Coûts
29 500 € HT désensablement et 20 252 € TTC : creusement de la mare
Coût des études |
Non renseigné |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
Non renseigné soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération |
Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Région Provence-Alpes-Côte d’Azur - Département du Var (Suivi bathymétrique) - Europe FEDER (Site Natura 2000) - Etat (100% pour le désensablement et 80% pour la mare ) |
Partenaires techniques du projet | - SMA (Syndicat Mixte de l’Argens) - Bureau d’étude Artélia (étude dans le cadre du PAPI) |
Maître d'ouvrage | Mairie de Fréjus
|
Contacts | Kevin BERGERON et Alain ABBA |
Hôtel de Ville,
service environnement,
45 Place Formigé,
83370 Fréjus
k.bergeron@cavem.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
Non renseigné
Restauration des étangs et marais des salins de Camargue dans le cadre du LIFE + MC SALT (LIFE 10 NAT/IT/000256)
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 05/10/2016
Créée le 05/10/2016
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Continuité écologique Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales Elévation du niveau de la mer Ressource en eau (quantité) |
Début des travaux Fin des travaux |
novembre 2011 novembre 2016 |
Surface concernée par les travaux | 5400.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Restauration des étangs et marais des salins de Camargue dans le cadre du LIFE + MC SALT (LIFE 10 NAT/IT/000256) |
Contexte réglementaire | Parc Naturel Régional Site du CELRL Site inscrit Site classé |
Autres | Espace boisé classé (montilles et pinèdes de Beauduc et du Platelet) |
Loi |
Loi littoral |
Références au titre des directives européennes
Rattachement à une Masse d'eau |
Non concerné |
Référence du site Natura 2000 |
FR9301592
FR9310019
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Communes(s) |
ARLES (13004) SAINTES-MARIES-DE-LA-MER (13096) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Restaurer l’écoulement gravitaire au sein de l’hydrosystème des anciens salins
Restaurer les habitats d’intérêt communautaire et leur biodiversité
Favoriser la reproduction des oiseaux d’eau coloniaux
Valoriser le site pour le public
Le milieu et les pressions
La restauration des étangs et marais des salins de Camargue au sein du Parc naturel régional de Camargue fait l’objet d’un programme européen Life + MC-Salt, pour la conservation et la gestion environnementale des marais salants et des lagunes côtières en Méditerranée. Sur 5 sites concernant 10 périmètres Natura 2000 (France, Italie et Bulgarie), les objectifs sont de maintenir ou rétablir, dans un état de conservation satisfaisant, les habitats et les espèces d’oiseaux.
Sur le site des étangs et marais des salins de Camargue, le Conservatoire du littoral et ses co-gestionnaires cherchent à recréer des conditions favorables à l’évolution naturelle des écosystèmes pour une restauration durable des habitats d’intérêt communautaire. Les actions ciblent principalement les lagunes côtières, les fourrés halophiles méditerranéens (sansouïres), les végétations à salicornes annuelles, les laro-limicoles coloniaux et le flamant rose.
Le site couvre environ 6500 ha, dont 5400 ha étaient auparavant exploités pour la production de sel. Il a été cédé au Conservatoire du littoral (Cdl) par la Compagnie des Salins du Midi entre 2008 et 2012. Le site jouxte l’étang du Vaccarès au nord, également propriété du Cdl, et constitue avec ce dernier et les Espaces naturels sensibles du Département des Bouches-du-Rhône, un ensemble protégé unique en France par sa taille (20 000 ha) et sa renommée.
Afin de développer l’activité salicole, de nombreux aménagements (digues, stations de pompage, ouvrages hydrauliques) avaient été réalisés à partir des années 60 pour canaliser et acheminer artificiellement l’eau. Aujourd’hui, les stations de pompage sont démantelées et les ouvrages hydrauliques se sont dégradés (rupture de digues, envasement de canaux), les rendant inadaptés aux écoulements hydrauliques (sous-dimensionnement, digues faisant obstacle aux écoulements, etc) et à l’orientation de renaturation souhaitée par le Cdl. Sur certains secteurs, ces ouvrages ne permettent plus de maîtriser les apports d’eau estivaux et limitent les possibilités de restauration des sansouires. Les échanges hydrauliques avec l’hydrosystème Vaccarès ont été bloqués par endiguement depuis les années 60 et le processus naturel de formation de nouveaux milieux lagunaires et d’îlots utilisés pour la nidification par les oiseaux coloniaux est interrompu, tandis qu’une érosion généralisée intervient sur les îlots subsistants.
D’autre part, sur le secteur de Beauduc, la forte fréquentation (activités de loisir, tourisme) génère une importante circulation de véhicules à moteurs, fragilisant les dunes et empêchant la reproduction des colonies de sternes naines sur les plages.
Les opportunités d'intervention
Des études préliminaires, pour comprendre le fonctionnement hydraulique des anciens salins et établir un inventaire des habitats et des espèces, ont permis d’identifier les enjeux et définir les objectifs du projet LIFE+MC-Salt. En complémentarité, d’autres études préalables ont été réalisées entre 2012 et 2014 pour définir les travaux de restauration à réaliser dans le cadre du programme LIFE.
Un schéma global des nouveaux axes de circulation des eaux a été défini. Pour le valider et le rendre opérationnel, la Tour du Valat a réalisé les Modèles Numériques de Terrain (MNT) de 4 lagunes afin d’estimer leurs volumes en fonction des niveaux d’eau. Une modélisation hydrodynamique bidimensionnelle a ensuite été développée en prenant en compte les effets du vent sur le basculement des plans d’eau. Ce travail a permis de définir et dimensionner plusieurs projets d’ouvrages hydrauliques.
Le potentiel de restauration des fourrés halophiles à salicornes pérennes et des végétations à salicornes annuelles a été évalué en s’appuyant sur des données topographiques, historiques, à partir de cartes et photos aériennes anciennes, sur les caractéristiques pédologiques, les durées et hauteurs d’inondation et les salinités constatées avant restauration. Les cartes établies sur la base de cette évaluation laissent présager la possibilité à long terme, de restaurer plus de 700 ha de sansouires pérennes et 330 ha de végétations à salicornes annuelles. Pour atteindre une partie de cet objectif à court terme, des niveaux d’eau mensuels ont été définis sur plusieurs secteurs pouvant être maîtrisés hydrauliquement.
Pour accueillir la reproduction des oiseaux coloniaux, une étude préalable a été conduite afin de créer des îlots artificiels. Les emplacements potentiels ont été évalués en s’appuyant sur une analyse multi-critères intégrant la protection contre les prédateurs terrestres et le dérangement humain, l’exposition au phénomène d’érosion, la faisabilité de réalisation des travaux et la compatibilité avec d’autres enjeux de conservation. Les résultats de cette étude ont permis de définir deux projets d’aménagement d’îlots, l’un pour les petits charadriiformes coloniaux (sternes, mouettes, Goéland railleur, Avocette élégante), l’autre pour les Flamants roses.
Les actions de conservation et de restauration (travaux hydrauliques, aménagements d’îlots) ont été menées entre 2014 et début 2016 sous maîtrise d’ouvrage du PNR de Camargue.
Les travaux et aménagements
A- Travaux d’aménagements et de restauration hydraulique.
De nombreux travaux hydrauliques ont été réalisés, parmi lesquels : la restauration d’un ouvrage hydraulique entre les anciens salins et l’hydrosystème Vaccarès, la restauration d’un pertuis entre les étangs du Galabert et l’étang du Fangassier, la création d’un ouvrage hydraulique entre les étangs du Galabert et l’ancien partènement de pourtour Rascaillan, le curage de chenaux et l’aménagement d’un ouvrage d'écoulement entre les étangs de Beauduc et du Galabert. Enfin, sur le canal de la Vignole, des travaux de renforcement de berges ont eu lieu, poursuivis par la reprise des berges d’arrivée du canal de la Vignole et la pose de martelières.
B- Travaux de gestion de la fréquentation touristique.
Depuis 2013 la fréquentation des plages de Beauduc fait l’objet d’un aménagement.
Sur la plage de la Comtesse (plage Nord), deux zones spécifiques ont été définies comme étant prioritaires pour les écoles de kitesurf autorisées. La circulation et le stationnement des véhicules à moteur y ont été interdits. Seuls les telliniers professionnels et les professionnels des écoles de kitesurf ont été autorisés à circuler et stationner sur cette zone. Une signalétique, une chaine puis une barrière de type DFCI ont été installées à l’entrée sud de la plage de la Comtesse au niveau d’un gabarit en rochers.
La pointe des Sablons, quant à elle, est interdite aux véhicules à moteurs depuis trois ans. Seuls les telliniers professionnels justifiant de leur activité ont un accès autorisé avec leur véhicule. En décembre 2013, un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) a été mis en place sur cette partie de la plage et permet une protection plus stricte de la nature : l’accès à pied, à vélo ou à cheval est autorisé pour la journée (camping et bivouac sont interdits), les feux ne sont pas tolérés et les chiens doivent être tenus en laisse.
Cette réglementation concernant la circulation et le stationnement des véhicules a également eu comme effet positif de limiter fortement l’utilisation de la plage pour l’organisation de fêtes ou de raves parties.
Enfin un enclos de protection de 5 ha, visant à favoriser la reproduction des sternes naines, a été mis en place sur la pointe de Beauduc dès 2013.
C- Création d’ilots de nidification pour les oiseaux d’eau.
Un îlot de nidification de 250 m² a été construit dans l’ancien salin de la Vignole en décembre 2014 pour optimiser la reproduction de nouvelles colonies de laro-limicoles.
Dans l’étang du Fangassier, un nouvel îlot de 5 000 m², spécifique à l’accueil des flamants roses, a été construit à l’automne 2015, afin de remplacer celui construit dans les années 1970 devenu moins accueillant en raison des difficultés de gestion des niveaux d’eau. Sa configuration est en effet plus favorable au maintien de niveaux d’eau suffisants sur sa périphérie pour préserver les couvées des prédateurs terrestres. Enfin, une plateforme pour la reproduction des sternes pierregarins a été mise en place dans l’étang du Galabert au printemps 2016.
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
La gestion du site associe le Parc naturel régional de Camargue (gestionnaire coordinateur) en partenariat avec la Tour du Valat (institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes) et la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN, gestionnaire de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue).
Depuis 2012, un plan de gestion simplifié permet d’assurer la gestion du site de façon transitoire, dans l’attente de l’achèvement du processus d’acquisition par le Conservatoire du littoral.
Une équipe d’éco-gardes est mobilisée quotidiennement en été pour sensibiliser les acteurs et les usagers du littoral. Ils réalisent des enquêtes de suivi des usages, participent à la protection de la faune et de la flore et interviennent sur le terrain avec des travaux de piquetage et de mise en place de signalétique.
Le suivi
Le suivi de la reproduction des oiseaux coloniaux a été initié sur le site à partir des années 50 par la Tour du Valat et se poursuit actuellement, avec la collaboration des Amis des marais du Vigueirat pour le suivi des sternes naines nichant sur les plages et celle du Parc de Camargue. Ces suivis sont réalisés tous les ans et pour les laro-limicoles, ils s’appuient sur un protocole commun mis en œuvre sur l’ensemble du pourtour méditerranéen français.
Le suivi de la macrofaune benthique a été mis en place en 2010 et renouvelé en 2015 et 2016. 15 stations réparties dans 6 lagunes ont été suivies en 2016. Le suivi de la végétation aquatique (phanérogames et macro-algues) a été mis en place en 2010 sur 82 stations réparties sur l’ensemble des lagunes ; il a été renouvelé en 2015 et 2016 et un suivi partiel ciblant 4 lagunes a également été effectué en 2013. Ces deux suivis suivent les protocoles définis pour les milieux lagunaires dans le cadre de la mise en oeuvre de la Directive Cadre sur l’Eau.
Pour les sansouires et les végétations à salicornes annuelles, une cartographie associant observations sur le terrain et interprétation de photos aériennes a été réalisée en 2011 sur les anciens partènements salicoles ciblés pour la répartition de ces habitats. La cartographie a été renouvelée en 2015.
Le bilan et les perspectives
Par ces travaux, les co-gestionnaires et le Cdl, en lien avec les communes d’Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer œuvrent ensemble à la restauration et la préservation de la richesse écologique de ces écosystèmes littoraux.
Les suivis post-travaux font ressortir les résultats suivants :
Le site retrouve progressivement des cycles de mise en eau et d’assèchement plus proches des variations naturelles, avec des submersions hivernales et des assèchements estivaux.
Sur la pointe de Beauduc, les sternes naines se sont installées durant 3 printemps consécutifs dans l’enclos de protection. Ce résultat est d’autant plus encourageant qu’aucune reproduction n’avait été constatée sur ce secteur durant les 8 ans précédant la mise en place de l’enclos, cependant, entre 2013 et 2015 les effectifs recensés et le succès de reproduction demeurent faibles.
Au printemps 2015, l’îlot construit pour les petits charadriiformes a vu s’installer une colonie comprenant 380 couples nicheurs de 7 espèces différentes, dont les rares goélands railleurs et sternes hansels. De tels effectifs n’avaient plus été observés sur le site depuis 12 ans. Au printemps 2016, cet îlot a de nouveau accueilli une colonie comprenant notamment 240 couples de sternes hansels.
En 2015, les aménagements hydrauliques ont permis de maintenir un niveau d’eau suffisant pour la protection de la colonie de flamants roses, dont les effectifs ont atteint plus de 13000 couples nicheurs. En 2016, l’îlot nouvellement créé dans l’étang du Fangassier n’a accueilli qu’une petite partie de la colonie, la plus grande partie s’étant à nouveau installée sur l’ancien îlot. La reproduction a échoué en raison de la prédation et du dérangement par des renards sur l’ancien îlot ; d’autres facteurs de dérangement, tels qu’un survol aérien à basse altitude ou un survol par un drône, pourraient être en cause.
Les suivis de la macrofaune benthique et de la végétation aquatique montrent entre 2015 et 2016 une amélioration sensible de l’état écologique des étangs du Galabert et de Beauduc, avec une augmentation du recouvrement des herbiers de Ruppie spiralée dans ces deux étangs, l’augmentation de la présence d’algues Rhodophycées dans Beauduc, l’apparition de tellines (Tellina tenuis) et l’augmentation des densités de coques (Cerastoderma edule) dans le Galabert.
Sur les anciens partènements salicoles ciblés pour la restauration des sansouires et des végétations à salicornes annuelles, le recouvrement de ces habitats, estimé à 34 ha en 2011, atteignait 280 ha en 2015.
Ces résultats sont jusqu’ici encourageants, néanmoins la réussite des actions de restauration ne peut être évaluée sur les seules premières années. Des bilans à moyen et long termes seront nécessaires pour tirer des conclusions solides de ces travaux. Des ajustements visant à optimiser la gestion hydraulique et les aménagements pourront être envisagés, de même que la poursuite de travaux hydrauliques complémentaires à ceux entrepris dans le cadre du LIFE+ MC-SALT.
Plus de résultats sont disponibles dans le rapport d’activités EMSC 2015 et d’autres seront à venir lors des prochains suivis programmés pour les années à venir, notamment pour les suivis environnementaux et hydrauliques.
Parmi les perspectives suite à ces travaux, une réflexion est engagée autour des impacts potentiels des eaux d'irrigation et de drainage agricoles sur la flore et la faune du site. Un partenariat avec le WWF-France a été lancé autour de deux actions : (1) la sensibilisation des agriculteurs pour promouvoir des pratiques minimisant l'apport de pesticides et (2) l'acquisition de données pour quantifier la qualité de l'eau et des sédiments dans les canaux d'eau douce et divers étangs du site. Ces données visent à procurer une cartographie des polluants du site, pouvant mener à des préconisations de gestion. Afin d’évaluer l’efficacité de la reconnection hydraulique entre les anciens salins et l’hydrosystème Vaccarès, il est également prévu un suivi des peuplements piscicoles à partir de l’automne 2016.
Le projet de restauration des anciens salins a aussi pour vocation d’apporter une contribution à la revitalisation du village de Salin-de-Giraud. Ainsi, les habitants, le Conservatoire du littoral et les gestionnaires du site ont lancé, dans le cadre d’un projet soutenu par la Fondation de France, une démarche participative autour du « tourisme respectueux » visant à proposer de nouvelles offres de découverte du site aux touristes (parcours VTT et équestre) adaptées aux objectifs de restauration écologique et aux contraintes d’accessibilité.
A terme, il est prévu de développer et diversifier les offres d’accueil du public. Un projet de sauvegarde du château de Tourvieille, ancienne tour de défense du XVIIe siècle inscrite aux Monuments historiques, aura pour but de marquer l’entrée du site des étangs et marais des salins de Camargue et pourrait se munir d’un belvédère qui offrira une vision panoramique sur ces espaces camarguais.
La valorisation de l'opération
Une lettre d’information du projet LIFE MC-SALT a été publiée en 2012 et une autre est en préparation pour diffusion fin 2016. Un article sur le projet LIFE MC-SALT a été publié dans la lettre d’information « Natura 2000 dans le delta du Rhône » n°4 (janvier-février 2015) et une affiche sur la biodiversité des aires marines protégées de Camargue (et notamment sur la zone de protection de biotope de la pointe de Beauduc) a été éditée en juin 2015 dans le cadre des LIFE MC-SALT et LIFE ENVOLL. Il s’agit de la reproduction d’une aquarelle de Cyril Girard.
Sur l’étang du Fangassier, des visites guidées organisées par le Bureau des guides naturalistes sont proposées dans le but de développer et diversifier l’information et les échanges avec le grand public.
Le PNR de Camargue a reçu le Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015 consacré à l’adaptation aux changements climatiques, pour sa coordination de la gestion adaptative sur les étangs et marais des salins de Camargue. David Grzyb, Président du PNRC s'est vu décerner ce prix par Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, à l'occasion du festival « Refaisons le climat » à Montpellier en septembre 2015. Les partenaires ont été invités à valoriser leur initiative exemplaire et innovante en décembre 2015 dans le cadre de Paris Climat 2015 lors de la COP 21
Medias
Document de communications
Prix
Document de communications
Prix
Coûts
921716 TTC
Coût des études | 137882 |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
456545
soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | 293782 |
Coût total de l’opération | 888209 |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Région Provence-Alpes-Côte d’Azur - Europe - Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse - Ministère en charge de l’Ecologie - Conservatoire du littoral |
Partenaires techniques du projet | - Amis des marais du Vigueirat |
Maître d'ouvrage | Parc naturel régional de Camargue / Tour du Valat
|
Contacts | Gaël Hemery / Marc Thibault |
g.hemery@parc-camargue.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
Parc naturel régional de Camargue, Tour du Valat, Société nationale de protection de la nature (2016). Rapport d’activités 2015 : Site des étangs et marais des salins de Camargue. 174 + annexes. http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?aloId=6844&page=alo&cid=351
G. Cavaillès (2014). Plan d’action opérationnel de restauration des habitats côtiers des sites des Etangs et marais des salins de Camargue – secteur des anciens salins. Mémoire de stage de Master SupAgro. Université de Montpellier, Tour du Valat, 176.
Conservatoire du littoral (2016). Plan de gestion du Conservatoire du littoral : Site des étangs et marais des salins de Camargue. 8p.
http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=6776&cid=286
Parc Naturel Régional de Camargue (2012-2017). Contrats de delta Camargue : état des lieux et diagnostic/ résumé/dossier définitif/ document contractuel / Fiches actions.
http://www.parc-camargue.fr/index.php?pagendx=356&search_kw=218
Parc Naturel Régional de Camargue (2016). La lettre du Parc Naturel Régional Visage de Camargue – Etangs et marais des salins de Camargue. PNRC : 4.
http://www.parc-camargue.fr/newsletter/Lettre_bimensuelle.pdf
Parc Naturel Régional de Camargue (2012). Lettre d’information n°1 LIFE+MC-Salt en Camargue. Parc naturel régional de Camargue : 4.
http://www.pole-lagunes.org/sites/default/files/Lettre_life_salt_1_Sept_oct_2012.pdf
Tour du Valat (2014). Lettre d’information n°17 - Actu 3 : Avancées du projet LIFE+ MC-SALT sur les Étangs et marais des salins de Camargue. Tour du Valat.
http://www.tourduvalat.org/fr/newsletter/actu_3_avancees_du_projet_life_mc_salt_sur_les_etangs_et_marais_des_salins_de_camargue
PNR de Camargue (janv-fev 2015). Lettre d’information n°4. Natura 2000 dans le delta du Rhône – actualités des programmes LIFE+ en Camargue en page 8. PNR de Camargue.
http://www.parc-camargue.fr/getlibrarypublicfile.php/42bf668ae85a5e968334bfca75e705fd/parc-camargue/_/collection_library_fr/201500001/0001/Natura_2000_janvier_fevrier_2015.pdf
http://www.parc-camargue.fr/getlibrarypublicfile.php/42bf668ae85a5e968334bfca75e705fd/parc-camargue/_/collection_library_fr/201500001/0001/Natura_2000_janvier_fevrier_2015.pdf
Parc naturel régional de Camargue, Tour du Valat, Société nationale de protection de la nature (2013). Notice de gestion (2013-2016) Site des étangs et marais des salins de Camargue. Rapport pour le Conservatoire du littoral, 153 + annexes.
http://www.pole-lagunes.org/ftp/web/2015/NoticegestionEMSC2013-2016.pdf
Les Echos - Article de presse « En Camargue, un programme sans précédent pour rétablir le système hydrographique naturel » par Paul Molga, le 30 août 2016.
http://www.lesechos.fr/paris-climat-2015/actualites/0211120458155-en-camargue-un-programme-sans-precedent-pour-retablir-le-systeme-hydrographique-naturel-2023501.php
La restauration du lido du Jaï (étang du Bolmon) par des méthodes écologiques, simples et participatives
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 15/03/2016
Créée le 15/03/2016
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Continuité écologique Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales Contrôle des espèces invasives Elévation du niveau de la mer |
Début des travaux Fin des travaux |
décembre 2008 janvier 2013 |
Surface concernée par les travaux | 1.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | La restauration du lido du Jaï (étang du Bolmon) par des méthodes écologiques, simples et participatives |
Contexte réglementaire | Site du CELRL |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Rattachement à une Masse d'eau |
FRDT15C |
Référence du site Natura 2000 |
FR9301597
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Communes(s) |
CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES (13026) MARIGNANE (13054) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Restauration des habitats dunaires par le retour d’une végétation dense et riche sur les espaces piétinés du lido, et en restreignant son accès
Renforcement de la stabilité dunaire par le fascinage en utilisant des branchages de tamaris et de pins présents sur le site
Sensibiliser le public, de favoriser l’insertion sociale et d’aider les populations locales à s’approprier l’objectif de préservation du site
Le milieu et les pressions
Situé à la fois sur les communes de Châteauneuf-les-Martigues et Marignane, le lido du Jaï est une étroite bande sableuse de 6,5 km de long et de largeur moyenne de 200m (de 125 à 325 m). Orienté Sud-ouest Nord-est, il sépare l’Etang de Berre de l’Etang de Bolmon. Site naturel protégé, le Conservatoire du littoral est propriétaire de 720 ha composé de l’Etang du Bolmon et d’une partie du lido.
Formé sous l’influence des deux étangs, le lido s’est stabilisé depuis longtemps grâce à la couverture végétale qui fixe naturellement le sable et qui constitue naturellement un frein naturel à l’érosion du lido. La surface du lido sur sa partie sableuse est doublée si l’on ajoute celles des marais d’arrière dune.
La partie la plus centrale revêt le caractère naturel le plus visible du lido et en constitue un des principaux atouts paysagers. On y trouve l’association dunaire de Ammophiletum avec un cortège d’espèces psammophiles et des groupements palustres : phragmitaies, jonçaies, scirpaies et sansouires (IARE, 1996). Du nord vers le sud, le secteur du Jaï dans sa partie naturelle présente :
- une plage de plusieurs mètres de large
- une dune embryonnaire partiellement reconstituée en haut de plage
- une piste qui relie les deux extrémités du cordon
- une dune fossile (grise ou fixée) végétalisée
- une succession de biotopes humides en direction de Bolmon : marais temporaires, sansouïre, pelouses à Anthenis, pelouse pâturée…
- l’étang de Bolmon
Une quinzaine d’habitats naturels sont représentés, à la fois dunaires, et lagunaires.
La richesse floristique du cordon du Jaï principalement due à la juxtaposition de ces différents habitats sur une petite surface, est cependant menacée par les activités humaines, qui conduisent à une grande vulnérabilité de ce cordon dunaire unique de l’étang de Berre.
Les pressions d’origine anthropique ayant eu des effets directs sur la structure et la composition de la végétation ont été la circulation quotidienne des véhicules à moteur et le stationnement automobiles, le piétinement humain et le dépôt de détritus. Les effets indirects pouvant également être liés aux piétinement et pâturage des chevaux. Cette emprise humaine engendre également une réduction du couvert végétal et une érosion du cordon.
Tout comme la laisse de mer, fixant le sable de la plage, les racines des espèces inféodées au cordon du Jaï, permettent le maintien cohérent des grains de sable. Ainsi les graminées et le tapis d’Ephédra à deux épis (Ephedra distachia), espèce rare et protégée devaient être protégés de l’action conjuguée de la circulation automobile et du piétinement
Même si l’Obione (Halimione portulacoides) et le Chiendent des Sables (Elytrigia juncea) semblaient résister à cette pression de fréquentation, le cordon dunaire du Jaï n’en restait pas moins un milieu dégradé et encore exposé à des atteintes quotidiennes.
Les opportunités d'intervention
En avril 2008, une étude menée sur l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine a permis d’évaluer les évolutions récentes de l’étang du Bolmon et du lido du Jaï (SAFEGE-SECOTRAP). Très riche du point de vue écologique avec au minimum de 9 biotopes différents, le site est intégré au réseau Natura 2000. Le lido du Jaï est (ou a été) soumis à plusieurs types de détériorations :
1/ Pendant de nombreuses années, l’érosion était surtout liée à la dynamique marine avec, en particulier par Mistral fort, la formation d’un talus d’érosion en haut de plage. De nos jours le dépôt de coquilles sur la plage est à nouveau permis grâce à la restauration progressive des milieux naturels de l’étang de Berre (notamment limitation du turbinage de l’usine EDF de Saint-Chamas), ce qui protège cette partie du cordon de la dynamique venue de l’étang.
2/ La détérioration du cordon dunaire semblait plutôt être liée à la présence de la piste passant dans la partie centrale du cordon. L’érosion touchait plutôt la dune fossile, située en arrière de cette piste qui constituait en soit une rupture dans le profil transversal du cordon, empêchant les échanges entre les parties nord et sud du cordon. Il apparaît ainsi que la dune fixée bénéficiait de peu de renouvellement faute d’apport et de transit sédimentaire. Le sable de la piste était complètement tassé et le passage régulier de véhicules empêchait toute colonisation par la végétation.
3/ La présence de la piste favorisait l’accès des véhicules à moteur aux dunes du Jaï : la pratique du quad et de la moto abîmait les fragments de cordon embryonnaire tandis que les voitures et camionnettes s’en servaient de parking. Ceci expliquait l’allure très fragmentée de la dune embryonnaire située en haut de plage.
En 2011, des chercheurs en écologie terrestre de l’Institut Méditerranéen de Biologie et Ecologie (IMBE) ont constaté que depuis quelques années certaines espèces telles que l’Euphorbe peplis (Euphorbia peplis) avaient disparu, dû en grande partie à la disparition des milieux de sables vifs (dune embryonnaire et dune mobile) ou à leur amenuisement. Lorsque des populations de plantes sont trop morcelées, pour que des échanges génétiques réguliers et nécessaires se fassent entre elles, elles ont tendance à se fragiliser. Dès qu’elles atteignent des effectifs trop faibles, elles se raréfient avant de disparaître complètement.
Afin de protéger au mieux cet écosystème riche et menacé, le conseil syndical du Sibojaï a souhaité mettre en place plusieurs actions de restauration de l’écosystème dunaire tout en restreignant l’accès au site. D’une part, il a été convenu de limiter le plus possible la circulation sur cette zone pour que la dynamique dunaire soit à nouveau fonctionnelle, d’autre part, de renforcer la stabilité dunaire par l’amélioration de la couverture végétale naturelle en place.
Les travaux et aménagements
Sur le Lido du Jaï, les chantiers participatifs mis en place depuis 2011 étaient ouverts à tous, sans exigence de compétences scientifiques en matière de biologie ou d’écologie, et dans un esprit commun de rendre au Jaï ce qui fait sa singularité : une grande diversité biologique aux portes de la ville dans un contexte largement industrialisé.
Le SIBOJAI a favorisé les méthodes simples, écologiques et efficaces pour réparer la nature sans ajouter aux multiples dégradations déjà subies par ce site, un supplément de pollutions (engins lourds, rejets de CO2, bruits).
Courant de l’hiver 2009, le programme de restauration de la partie naturelle du lido du Jaï est lancé. Il est amorcé avec un chantier de restauration des dunes du Jaï à Marignane. Celui-ci a conduit au désamiantage du site et à la destruction d’un bâtiment sans intérêt historique ni architectural (décabanisation). D’autre part, une action de restauration de la Pinède de Patafloux a été engagée suite à la tempête de neige de janvier 2009.
Entre 2009 et 2011, les acteurs locaux décident d’empêcher la circulation automobile sur la dune. Le site a été fermé à la circulation fin 2010 et un parking « écologique » de 40 places a de surcroit été aménagé dans le cadre de la mise en valeur de l’entrée nord du cordon dunaire. En parallèle l’action de restauration des marais du Jaï à Châteauneuf-les-Martigues est engagée.
En Novembre 2011, un chantier de restauration avec des bénévoles est réalisé dans le cadre de l’opération «Rendez-vous sur les chemins». Celui-ci a conduit à l’installation de fascines disposées et fixées au sol, afin de constituer des obstacles qui amplifient le phénomène d’accrétion de la dune et à terme sa reconstitution.
Le 10 mai 2012, le public est convié à la quatrième phase de cette opération de restauration écologique des dunes du Jaï ayant pour objectif le décompactage du sol. Un labour par traction asine a ainsi été réalisé grâce à l’Association Graines de Soleil qui a mis à disposition son savoir - faire et son âne Pépito pour cette expérience sans précédent sur le site. Cette opération a été menée avec du personnel en insertion sociale encadré par des professionnels de l’agriculture biologique. Ce chantier de labour par traction animale a duré 420 h (soit 3 à 4 mois).
En 2013, ont eu lieu « les semailles du Jaï » lors des journées mondiales des zones humides. Quelques poignées de sable naturellement chargées de graines sont ramassées sur la plage du Jaï et sont semées par les personnes sur les secteurs labourés pour reconstituer la végétation dunaire fixatrice.
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
Outre la maîtrise foncière, la restauration et la préservation du patrimoine naturel du site impliquent de la part du SIBOJAI la mise en place d’une gestion concertée des milieux naturels et de l’accueil du public. Les quatre salariés du syndicat mixte sont gardes du littoral et ils assurent les missions d’entretien courant du site, de surveillance et d’animation auprès du public. Seul le Conservateur est assermenté pour les missions de police sur le site.
Suite au bilan du premier plan de gestion (1996), et dans l’objectif de pérenniser des multiples fonctions du site tout en respectant la richesse du milieu et les équilibres écologiques, le Conservatoire du Littoral a mandaté le bureau d’étude Biotope pour réaliser un diagnostic écologique du site à partir des données existantes, déterminer les objectifs de gestion et définir un nouveau programme d’actions pour la période 2010-2015 (cf. plan de gestion).
C’est ainsi qu’en 2011 le Sibojaï et le conservatoire du littoral se sont engagés dans la requalification paysagère du Lido du Jaï, et ont développé un programme de restauration écologique avec l’appui scientifique de l’Institut méditerranéen de biodiversité et écologie (IMBE). Les scientifiques et étudiants de l’IMBE sont intervenus à différentes étapes du programme de restauration de 2012 à 2014.
A l’automne 2014, une nouvelle opération a eu lieu prenant en compte ces résultats scientifiques (hersage post-estival, récoltes du sol et des graines estivales, semailles automnales). Les obstacles au transport éolien du sable (haies artificielles de tamaris) sont en cours d’enlèvement sur les secteurs restaurés.
Le suivi
Deux types de suivis ont été effectués dans le cadre de ce programme de restauration :
1/Travaux scientifiques menés par l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale qui a étudié les résultats de la reconquête végétale et conseille le Sibojaï dans l'objectif d'atteinte d'un habitat dunaire de référence pour assurer une restauration écologique du lido. Des études d’écologie historique (à partir d’anciennes cartographies) et synchroniques (à partir de milieux similaires à la dune du Jaï dans le sud de la France) ont été réalisées conjointement.
2/D’autre part, une étude visant à évaluer les techniques de restauration de la végétation dunaire (décompaction et transfert de sol) mises en place au niveau de la dune mobile du Jaï (Bouches-du-Rhône) a eu lieu entre 2013 et 2014. Pour cela, des relevés floristiques ont été réalisés sur la zone restaurée au cours des deux années qui ont suivi les opérations.
Ce projet de restauration se traduit donc par une réhabilitation en choisissant un écosystème de référence approprié permettant de recouvrer les fonctionnalités associées. Cet écosystème de référence abriterait alors une communauté végétale proche de celles retrouvées dans les transects deux et trois des sites de l’étang de Vic et de Figuerolles, caractérisé entre autre par : Glaucium flavum,Vulpia fasiculata, Anthemis maritima.
Dans leur étude la description de la Directive européenne « Habitats » et la sélection de sites moins dégradés à l’échelle régionale leur a permis de compiler la liste de plantes que les scientifiques pouvaient espérer trouver sur les parties restaurées du Jaï : Sporobolus pungens,Elytrigia juncea and Anthemis maritima, qui sont des espèces végétales halophiles et Medicago littoralis, Plantago coronopus, Glaucium flavum, qui sont résistantes au sel.
En complément, des suivis de végétation devraient être mis en place suite à la restauration pour juger du bien-fondé de la proposition de réhabilitation. Cependant, il est important de noter qu’une restauration peut évoluer en une large gamme d’états.
Par ailleurs, en avril 2011 un garde du littoral a été recruté sur des missions scientifiques afin d’aider l’équipe en place à mettre en œuvre les objectifs du nouveau plan de gestion 2010-2015.
Les gardes du littoral effectuent un suivi photographique de la reprise de végétation sur la dune et de la cicatrisation des encoches d'érosion sur le haut de plage.
Le bilan et les perspectives
Sur le plan de la restauration, au vu des résultats des experts
Afin de mesurer l’efficacité des techniques de décompaction et de transferts de sols utilisées depuis deux ans par les gestionnaires du site, l’IMBE a effectué des relevés floristiques et étudié la banque de graines présente sur le cordon dunaire.
- Les premiers résultats révèlent que les griffages sont efficaces pour la décompaction du sol en détruisant la croûte qui se forme en profondeur.
- Bien que la banque de graines présente sur la piste n’avait que peu de potentiel vis-à-vis de la restauration, le labourage se révèle efficace seulement quand les conditions suivantes sont réunies: conditions environnementales adéquates pour l’établissement de la végétation dunaire, et une connexion suffisante entre la plage, la dune embryonnaire et la zone restaurée (E. Buisson et al, 2014).
- D’autre part, de 2013 à 2014 leur suivi a également révélé que la topographie parait influencer la composition et le recouvrement végétal. Sur les zones de bosses exposées au vent, les traitements « labourés » ou « labourés et transférés » semblent offrir les résultats de restauration écologique les plus probants.
En conclusion, il était préconisé de continuer sur plusieurs années les transferts de sols et supprimer la haie de tamaris séparant la plage de la dune mobile pour permettre de favoriser la dispersion des graines sur les zones à restaurer.
Les résultats actuels sont néanmoins remarquables compte-tenu des 5 m environ de sable gagnés sur les hauts de plage et des zones fragilisées qui se cicatrisent progressivement.
Des visites sur ces secteurs de lutte contre l’érosion devraient être conduites par la suite afin de montrer qu’il est possible de favoriser la croissance naturelle en imitant la nature avec des moyens simples, reproductibles et renouvelables.
Sur le plan social : un partenariat tourné vers la réinsertion, un bénéfice réciproque
Grâce à son partenariat avec l’association Graine de Soleil, le gestionnaire a pu bénéficier d’un savoir-faire en matière de traction animale. En retour cette association a mis en place des activités favorisant l’insertion socio-professionnelle de personnes de tout âge en difficulté sociale et professionnelle, permettant ainsi de lutter contre les exclusions et la précarité.
A l’occasion de ces chantiers participatifs qui se sont mis en place depuis 2011, le public a pu être sensibilisé au fonctionnement de l’écosystème dunaire et de la laisse de mer, à la mise en œuvre de moyens simples, écologiques et efficaces pour « réparer » la nature.
Au-delà de la valeur symbolique du projet, il est à retenir que les résultats de la restauration dunaire, bien visibles sur le Jaï, ont été encourageants pour les personnes impliquées et ont confirmé la vertu réparatrice et pédagogique de ce projet participatif. Il est à noter que la convivialité partagée avec le gestionnaire lors de ces chantiers a été une des composantes essentielles de ces rendez-vous éco-volontaires.
La valorisation de l'opération
Brochure,
Articles de Presse,
Reportages télévisés(France 3, Maritima TV,
Sites Internet
Séminaire SER 2013 d’Ecologie de la restauration
Bien que cette opération de restauration n’ait pas été primée dans le cadre de l’appel à projet du prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015 « S’adapter aux changements climatiques en territoire lagunaire», elle figure parmi les actions exemplaires valorisées dans la brochure de présentation de ce prix
Medias
Document de communications
Prix
Document de communications
Prix
Site du Syndicat mixte du Bolmon et du Jaï
Page Facebook du SIBOJAI
Site de Rivage de France : le lido du Jaï se refait une solide nature
La Provence – 10 février 2012
La Provence – 9 mai 2012
La Provence – 8 août 2012
La Provence –28 mai 2014
Reportage Maritima TV
Journées de l'ingénierie écologique - Edition 2014. Fiche 17. CNRS, IRSTEA
Brochure de présentation des projets Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015
Page Facebook du SIBOJAI
Site de Rivage de France : le lido du Jaï se refait une solide nature
La Provence – 10 février 2012
La Provence – 9 mai 2012
La Provence – 8 août 2012
La Provence –28 mai 2014
Reportage Maritima TV
Journées de l'ingénierie écologique - Edition 2014. Fiche 17. CNRS, IRSTEA
Brochure de présentation des projets Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015
Coûts
8455€ TTC pour le chantier de labour.
Coût des études |
Non renseigné |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
Non renseigné soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération |
Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Commune de Marignane - Commune de Châteauneuf-les-Martigues - Conseil Régional de PACA - Conseil Général des Bouches-du-Rhône - Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse |
Partenaires techniques du projet | - Association Graines de Soleil - Conservatoire du littoral |
Maître d'ouvrage | Conservatoire du Littoral avec Syndicat Intercommunal du Bolmon et du Jaï en assistance à maîtrise d’ouvrage
|
Contacts | Luc BRUN |
Luc.brun@sibolmonjai.org |
Référence(s) bibliographique(s)
BUISSON, E. et al. (2014). Plant communities of a coastal lagoon foredune: definition of the reference and restoration after Compaction. Acta Botanica Gallica: Botany Letters.
BIOTOPE. (2009). Plan de gestion du site de Bolmon. Période 2010-2015. Conservatoire du littoral : 153 p.
DUBREUCQ, C., MIEUSSET, J. (2013). Définition de l’écosystème de référence pour la restauration écologique des dunes du Jaï à Marignane (13). Mémoire de projet tutoré de 1ère Année de Master SET, option Sciences de la Biodiversité et Ecologie (SBE), réalisé sous la direction d’Elise Buisson (IMBE – UMR CNRS 7263 / IRD 237) en collaboration avec Luc brun (SIBOJAI).
BAILLOT, N., BRAVET, P., SADONES, L. (2013). Evaluation d’une méthode pour la restauration écologique des dunes du Jaï. Mémoire de projet tutoré de 1ère Année de Master SET, option Sciences de la Biodiversité et Ecologie (SBE), réalisé sous la direction d’Elise Buisson (IMBE – UMR CNRS 7263 / IRD 237) en collaboration avec Luc brun (SIBOJAI).
BRUHAT, L., MERHAN, B. (2014). Evaluation d’une méthode pour la restauration écologique des dunes du Jaï. Mémoire de projet tutoré de 1ère Année de Master SET, option Sciences de la Biodiversité et Ecologie (SBE), réalisé sous la direction d’Elise Buisson (IMBE – UMR CNRS 7263 / IRD 237) en collaboration avec Luc brun (SIBOJAI).
GIPREB. (2013) Document d’objectifs des sites Natura 2000 « Marais et zones humides liées à l’étang de Berre » FR9301597 et « Salines de l’étang de Berre » FR9312005. Tome I : diagnostics, enjeux et objectifs de conservation : 344 p. http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=6407&fonds=&menu=&cid=35
SAFEGE. (2009). Étude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine Phase 1 : Synthèse des connaissances existantes, Conseil général des Bouches-du-Rhône. 138 p.
BULTEAU, T., GARCIN, M., OLIVEROS, C., LENOTRE, N. (2011). Synthèse des travaux menés sur l’observation de l’évolution du trait de côte. Rapport BRGM/RP-59396-FR : 136 p. http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-59396-FR.pdf