Les formations sur les milieux humides en France - 2017 (OIEau-2019)
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Communiquer, éduquer, sensibiliser et participer
Pour mettre à exécution les plans d'action en faveur des milieux humides (et de la biodiversité en général), il faut s'assurer de la coopération de nombreux acteurs sectoriels, de différentes organisations, de particuliers et du plus grand nombre possible de réseaux. Pour parvenir à cette coopération, la convention internationale de Ramsar sur les zones humides incite ses parties contractantes à se doter d’un plan d'action de « Communication éducation, sensibilisation, participation» mis au service de la préservation et de la restauration des milieux humides.
Un cadre national d'action
Cette stratégie de coordination des acteurs agissant sur les différents territoires englobe les concepts suivants :
• la « communication » qui, dans le cadre de la convention de Ramsar, est définie comme le processus interactif établi entre les parties contractantes pour échanger des informations, des connaissances et des compétences en matière de préservation et de restauration des zones humides, de façon à ce que l’ensemble des acteurs impliqués soient en mesure de prendre ou de mettre en oeuvre les décisions en connaissance de cause;
• l'« éducation » qui, dans son acception la plus large, est un processus qui se prolonge tout au long de la vie. Il peut contribuer à informer, orienter et motiver des acteurs en leur donnant les moyens de soutenir la préservation des zones humides. Ce processus éducatif peut favoriser d’une part des changements dans les comportements individuels en suscitant des changements de modes de vie ou bien encore dans les actions collectives en sensibilisant par exemple , les institutions, les entreprises voire les gouvernements à penser et agir différemment. Ce processus peut se dérouler dans un cadre plus ou moins officiel;
• la « sensibilisation » qui vise à fixer un programme et à le défendre, en incitant un groupe cible à comprendre pourquoi les questions relevant de la préservation des zones humides sont importantes et ce qu’il peut être fait pour améliorer la situation. C’est une force constructive et potentiellement catalytique dont le but ultime est de stimuler un groupe cible (qui pourrait comprendre une multitude de parties prenantes) à agir en faveur de la préservation et de la restauration des zones humides (Sayers, 2006);
• la « participation », qui s’entend comme l’engagement plus ou moins actif d’acteurs à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation communes d’actions en faveur de la préservation et de la restauration des zones humides. Le degré et les modalités de participation peuvent être très variables, selon le contexte spécifique et le type de décisions prises par les acteurs individuels ou collectifs qui sont à l’origine et pilotent la dynamique.
Quelle action, pour quelle ambition, avec quels outils ?
L’ambition affichée pour chaque objectif, définie selon les capacités à faire et à mobiliser, est de favoriser, à des degrés divers, l’appropriation d’un enjeu par les publics cibles. Pour atteindre l’ambition associée à un objectif, différentes actions sont proposées avec leurs outils.
Actions | Ambitions | Outils |
Information | Le public cible est informé | Articles / plaquettes / diffusés dans les réseaux (sites web, lettres électroniques) |
Communication | Le public cible comprend | Publication / Séminaire / Colloque/ Présentation |
Sensiblisation | Le public cible accepte | Ateliers / journée d'échanges |
Education | Le public cible sait faire | Formation |
Participation | Le public cible fait et promeut | Faits / mise en oeuvre d'outils / expérimentation / Sciences participatives |
La formation, au coeur de l'accompagnement des acteurs
En ce qui concerne les actions d'éducation nécessitant la mise en place de formation continue, nous incitons les porteurs de ce type d'action à être certifié Qualiopi.
Au 1er janvier 2022, la certification qualité est obligatoire pour tous les prestataires d’actions concourant au développement des compétences qui souhaitent accéder aux fonds publics et mutualisés ; la marque Qualiopi concerne donc tous les prestataires, y compris les formateurs indépendants, dispensant des actions :
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Pour quels publics cibles ?

Domaines | Groupes d’acteurs cibles |
Aménagement du territoire et milieux humides | les décideurs publics - autrement dit les élusCGEDD, Ramsar, les administrations publiquesRamsar |
Urbanisme et milieux humides | les urbanistes et les architectes CGEDD |
Agriculture, forêt et milieux humides | les acteurs agricoles CGEDD |
A ces acteurs doivent être ajoutés d’autres groupes d’acteurs cibles qui constituent une cible secondaire mais néanmoins importante car ils représentent soit l’avenir de la société, soit l’avant-garde de la préservation des zones humides :
Domaines | Groupes d’acteurs cibles |
Mobilisation citoyenne et milieux humides | le grand public, en particulier la jeunesse Ramsar |
Espaces naturels et milieux humides | les gestionnaires de site Ramsar Ramsar |
Une nouvelle coordination
Le Ministère en charge de l'écologie a missionné ces deux coorespondants CESP gouvernemental (OFB) et non gouvernemental (Association Ramsar-France, antérieurement à la SNPN) auprès de la convention de Ramsar pour élaborer et mettre en oeuvre une nouvelle stratégie CESP 2021-2030.
Avec l'appui technique de l'Office international de l'eau
Les Pôles-relais zones humides, chevilles ouvrières de la mise en oeuvre de la stratégie
Le Ministère de la transition écologique (MTE) et l’Office français de la biodiversité (OFB), ont souhaité conforter la place des Pôles-relais zones humides à travers une nouvelle charte actualisée en 2021 pour répondre aux défis de demain.
Les Pôles-relais zones humides en collaboration avec de nombreux partenaires dont les agences régionales de la biodiversité et les agences de l'eau..., sont le bras armé de la nouvelle stratégie nationale de communication, éducation, sensibilisation, participation 2021-2030 sur les milieux humides.
Les Pôles-relais zones humides assurent un rôle de coordinateur des actions mise en oeuvre pour répondre aux objectifs de la stratégie avec l'OFB, le Ministère, la SNPN et l'association Ramsar France(voir tableau de bord).
Les acteurs institutionels moteurs dans les territoires
Depuis plusieurs années, les services déconcentrés de l'Etat (DREAL), les établissements publics de l'Etat (OFB, AE), les collectivités territoriales (Régions) et leurs groupements ont vu leur mission "d'accompagnement des acteurs" évoluer.
Nous les invitons à se mettre en relation avec les pôles-relais zones humides.
Vu la loi d'orientation n° 92-125 du 6 février 1992 et la loi n° 95-115 du 4 février 1995, les directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement sont des services déconcentrés relevant du ministre chargé de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire. Elles ont pour mission élaborer et mettre en œuvre les politiques de l’État en matière d’environnement, de développement et d’aménagement durables mais aussi de contribuer à l’information, la formation et l’éducation des citoyens aux enjeux du développement durable.
Pour ce qui est des Régions, le rôle de « Chef-de-File Biodiversité » que leur confère la Loi de modernisation de l’action publique territoriale du 28 janvier 2014, ainsi que celui qu’elles jouent au niveau de la trame verte et bleue -dont les milieux humides sont les points nodaux- rendent évidemment cet échelon stratégique. Les Régions peuvent en outre se porter volontaires pour la compétence « gestion de l’eau ».
Avec la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, du 20 juillet 2016, l’implication des agences de l’eau s’élargit à la biodiversité terrestre et marine. Ce renforcement de la compétence des établissements publics démultipliera et facilitera leurs approches globales notamment là où les enjeux aquatiques et terrestres sont parfois étroitement mêlés. Le champ d’action des agences de l’eau au titre de la biodiversité s’est consolidé au fil du temps et intensifié depuis le début des années 90 lorsque les agences de l’eau ont appréhendé le grand cycle de l’eau. Elles interviennent de manière directe par des aides aux actions spécifiques de conservation/restauration des espaces naturels (rivières, lacs, zones humides, champs d’expansion des crues, espaces rétro-littoraux et littoraux), de restauration des continuités écologiques, ou de mesures en faveur d’espèces patrimoniales mais également par des aides pour l'accompagnement des acteurs .
Créé au 1er janvier 2020 par la loi n°2019-773 du 24 juillet 2019, l’Office français de la biodiversité travaille chaque jour en mobilisant un ensemble d’acteurs, de décideurs et de citoyens autour de la biodiversité : État, collectivités territoriales, associations, entreprises, scientifiques, agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, pratiquants des sports de nature… Un rôle de levier indispensable à la réduction des pressions exercées sur la faune, la flore et leurs habitats.
Avec la création des Agences régionales de la biodiversité (ARB), l'État, les Régions et l’OFB font le pari des territoires. Les ARB jouent un rôle de catalyseur des énergies et des compétences territoriales et impulsent une dynamique partenariale collaborative pour généraliser au plus près du terrain les bonnes pratiques de préservation et de restauration de la biodiversité. |
A noter que la mise en place, par les lois de décentralisation du 27 janvier 2014 et du 7 août 2015 du dispositif « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) », semble manifester, dans son intitulé-même, la reconnaissance du rôle des zones humides dans l’atténuation des inondations. Elle constitue de la sorte une opportunité à saisir pour donner à des groupements de communes, à partir de ce lien législatif entre « MA » et « PI », la responsabilité de la préservation, de la gestion et de la restauration des zones humides.
Ces derniers, sont donc considéré dans cette stratégie comme un public cible à faire monter en compétence sur le sujet.