Démarches participatives
Le terme de participation est usité pour décrire ici une ambition politique visant à voir des citoyens au sens large prendre part à un projet, un programme ou une politique les concernant à différents titres. L’idéal de participation prend son sens quand les citoyens sont effectivement parties prenantes de l’élaboration de ce projet, programme ou politique et non pas uniquement « bénéficiaires » de sa mise en œuvre. Cette lecture « citoyenne » de la participation n’exclut pas une conception orientée sur la mobilisation de porteurs ou représentants d’intérêts (ex. collectivités/élus, acteurs de la société civile, Etat), davantage développée en termes de pratiques dans le cadre de la gestion de l’eau.
Dans le système démocratique actuel, l’intérêt que suscite la participation est essentiellement lié aux critiques subies par la représentation politique, modalité dominante consistant à voir les citoyens déléguer leur pouvoir à des représentants élus. La participation est recherchée principalement pour les décisions affectant certaines catégories de la population, particulièrement dans les domaines de l’urbanisme et des rénovations urbaines ou encore dans celui de la gestion des ressources (eau, paysage...) et de l’environnement. Convoquée dans une acception générique, la participation recouvre ici l’ensemble des moyens, procédés et pratiques, destinés à favoriser la participation au sens politique du terme. Parmi ces moyens et pratiques, sont généralement distingués :
- L’information qui est considérée en démocratie comme le premier stade nécessaire à ce que des citoyens puissent se forger une opinion. A ce titre, elle constitue généralement le premier pas d’un processus participatif, même si en soi, elle ne présuppose pas de réaction des publics visées. En pratique, informer vise pour le porteur d’un projet ou d’une politique à le faire connaître, à diffuser des informations à son sujet, à différents stades de son développement, à destination d’un public plus ou moins large (acteurs concernés, portions de population, grand public). Soucieuse d’objectivité, l’information diffère de la communication, qui manie la même matière première – l’information - dans le but de convaincre le public concerné par un projet, afin d’en favoriser l’acceptation.
- La consultation qui recouvre la mise en place de moyens permettant d’écouter et recueillir les points de vue et avis d’un public concerné par un projet ou une politique. A ce titre, elle fait généralement suite à l’information de ce public. Si ces opinions peuvent à terme inspirer le projet ou le faire évoluer, la consultation ne l’exige en aucun cas et le porteur de projet n’a aucun engagement à cet égard, conservant tout pouvoir sur ses décisions. La consultation ne repose pas forcément sur la mise en place d’un débat, car le porteur de projet peut consulter individuellement les membres du public visé, notamment en mobilisant des technologies de communication, telles qu’Internet.
- La concertation qui, autour d’un projet ou d’une politique, envisage que les publics concernés - qui gagnent à ce stade le statut d’acteurs, parties prenantes du projet - soient invités à prendre part à un débat entre eux. Cette co-construction peut concerner la détermination des enjeux présidant au projet, la formulation de ses objectifs et l’élaboration du projet lui-même. L’initiative peut revenir aux porteurs de projets mais également émaner de la demande d’acteurs concernés.
- La négociation suppose pour sa part un échange entre parties prenantes sur une décision formelle. Sans prétendre à la co-décision - pratique rare ne serait-ce qu’au regard, par exemple, des implications en termes de responsabilité ou d’investissement que revêt un projet ou une politique pour son porteur -, le pouvoir de décision est au moins partiellement mis en jeu.
- La médiation introduit la notion de conflit entre différentes parties prenantes autour d’un projet ou d’une politique. Elle repose sur des cadres d’intervention et des pratiques spécifiques, qui sont a priori mobilisés sur un temps limité, le temps de résoudre le conflit en question. Ce type d’approche peut être naturellement confronté, dans le cadre de démarches de concertation, à une crise conflictuelle.
- La facilitation recouvre l’ensemble des moyens, techniques et outils destinés à rendre plus aisée et efficace la participation au sein d’un groupe, ayant à répondre par lui-même à des questions ou enjeux. Le facilitateur construit un processus collaboratif, visant à favoriser la participation de tous les participants, l’écoute mutuelle, la créativité, l’intelligence collective, etc.