Dans le cadre du plan Ecophyto II+, des appels à projets nationaux sont lancés chaque année pour soutenir des projets en faveur de la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, et de la limitation des risques et des impacts qui y sont liés. Un nouvel appel à projets est ainsi lancé par l’Office français de la biodiversité (OFB) et les ministères co-pilotes du plan. Il vise à recueillir des propositions qui s’inscrivent dans les actions du plan Ecophyto II+ en complément de ses actions structurantes (réseau des fermes Dephy, bulletin de santé du végétal ...).

Cette année, l’appel à projets national Écophyto sera décliné en plusieurs volets, lancés successivement. Le premier volet de cet appel à projets est doté d’une enveloppe globale minimum de 2,5 millions d’euros. Des projets de portée nationale ou ultramarine intégrant un volet transfert et diffusion sont attendus. Ils devront permettre :

• de faire évoluer les pratiques et les systèmes vers une sortie des produits phytopharmaceutiques, ou vers une moindre dépendance à ces produits tant dans le domaine agricole que dans le domaine des jardins, espaces végétalisés et infrastructures, en mobilisant différents leviers (itinéraires techniques alternatifs, biocontrôle, préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP)…) ;
• d’améliorer les connaissances sur les risques et les impacts des produits phytopharmaceutiques sur la santé et l’environnement, ainsi que sur l’exposition de la population et des opérateurs, afin de mieux les protéger.

Ce premier volet se déroule en deux temps :

• une première phase de dépôt de lettres d’intention au plus tard le 11 octobre 2020 au soir ;
• puis une seconde phase de dépôt de dossiers complets pour les lettres d’intention sélectionnées, au plus tard le 11 janvier 2021.

À l'issue de la première phase, les porteurs de projets dont les lettres d’intention auront été sélectionnées seront invités à présenter leur projet lors d’un séminaire d’échanges qui sera organisé le 1er décembre 2020.

La liste des projets lauréats sera rendue publique sur les sites Internet de l’OFB et des ministères co-pilotes du plan au plus tard le 31 mars 2021.

Date limite de candidature à la première phase : 11 octobre 2020 au soir

Pourquoi pas une étude sur les milieux humides & les produits phytosanitaires ?

Le pouvoir épurateur des milieux humides de produits azotés ou phosphorés n'est plus a démontrer, mais il reste fragile. Des apports de substances phytosanitaires peuvent entraîner leur dérèglement.

La culture de céréales (blé, riz, maïs ...), en agriculture intensive à des conséquences non négligeable sur la qualité des eaux des  3 millions d’hectares milieux humides dont 900 000 ha de marais en France métropolitaine.

Exemple : L'itinéraire cultural de la riziculture en Camargue est de type intensif irrigué avec semis direct, c'est-à-dire sans repiquage (abandonné depuis le milieu des années 1960). Après la récolte, qui se termine généralement en octobre, on brûle les pailles et on déchaume au cover crop dès que l'état du sol le permet. A la fin de l'hiver, on laboure ou on griffonne les terres à une profondeur qui n'excède pas 20 cm, puis on nivelle le sol avec une lame asservie par un rayon laser. Le sol est fertilisé avec un engrais complet, enfoui à l'aide d'une herse rotative équipée d'un rouleau, qui permet de réaliser le lit de semence. Enfin, on creuse des rigoles afin de mieux réguler l'irrigation et le drainage des parcelles. On procède à la mise en eau et on commence les semis dès le 20 avril. Après le semis, la gestion de l'eau dans la parcelle a un rôle déterminant pour la conduite de la culture. En cours de culture, les riziculteurs pratiquent des désherbages, apportent des engrais azotés et interviennent selon les besoins contre les attaques d'insectes. La récolte, qui débute mi-septembre, est réalisée avec une moissonneuse-batteuse équipée pour intervenir sur des sols humides.

De manière contextuelle, l'interconnexion des zones humides avec des zones agricoles adjacentes conduit à une contamination chronique des écosystèmes aquatiques et de leurs réseaux trophiques. En raison de leur position de réceptacle des eaux de drainage des exploitations rizicoles et des eaux de ruissellement des autres agrosystèmes, les étangs camarguais (étang du Vaccarès et des Impériaux notamment) sont particulièrement menacés. Ils reçoivent des résidus de traitement de produits agrochimiques de manière continue ou intermittente, auxquels s’ajoutent les polluants transportés par le Rhône, dont l’eau est captée pour l’irrigation.

Il est a noter que des taux élevés de polluants organiques (herbicides 2,4-MCPA et bentazon) et de métaux lourds (arsenic, zinc, cuivre) ont été détectés dans l’eau et les sédiments à des concentrations supérieures aux normes environnementales, et ce notamment dans les zones où la régression des herbiers avait été observée.

Sources : Comoretto L., Arfib B., Chiron S., 2007. Pesticides in the Rhône river delta (France): basic data for a field-based exposure assessment. Sci. Total. Environ, 380: 124-132.

Comoretto L., Arfib B., Talva R., Chauvelon P., Pichaud M., Chiron S., Höhener P., 2008. Runoff of pesticides from rice fields in the Ile de Camargue (Rhône river delta, France): field study and modeling. Environmental Pollution, 151: 486-493.

Comoretto L., 2009. L’étude des herbicides dans la phase dissoute des eaux superficielles Camarguaises. Apport, Transfert et Devenir.Thèse de Doctorat, Université de Provence, Marseille, 190 p

Espel D., Diepens N.J., Boutron O., Buffan-Dubau E., Chérain Y., Coulet E., Grillas P., Probst A., Silvestre J., Elger A. 2019. Dynamics of the seagrass Zostera noltei in a shallow Mediterranean lagoon exposed to chemical contamination and other stressors. Estuarine, Coastal and Shelf Science 222:1–12. doi: 10.1016/j.ecss.2019.03.019

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Candidatez à l’appel à projets national Écophyto II+ 2020-2021

Règlement de l’appel à projets

Plan Ecophyto II+

Etude en cours sur l’impact des contaminants aquatiques sur les reptiles en Camargue.