Appel à vigilance - suveillance des population de Salamandres et Tritons en France

Les amphibiens subissent un déclin mondial sous l’effet des altérations et disparitions de leurs habitats. Les maladies émergentes s’ajoutent à ces effets, comme le champignon Batrachochytrium dendrobatidis responsable de mortalités importantes d’Alytes accoucheurs dans des lacs pyrénéens ou un Ranavirus pathogène de la Grenouille rousse dans le massif du Mercantour.

Une nouvelle menace identifiée

Une surveillance des maladies des amphibiens est animée en France via le site «ww.alerte-amphibien.fr» qui permet la déclaration d’observation d’animaux « malades » et - dans le cas d’observation de mortalité importante - de faire procéder à des analyses.

Très récemment, une nouvelle espèce de champignon Batrachochytrium salamandrivorans a été identifiée comme responsable de mortalité massive de Salamandre tachetée aux Pays-Bas. Ce champignon est particulièrement pathogène, menant les populations touchées à l’extinction. Il a maintenant été localisé également en Belgique. Des expérimentations montrent que ce champignon est très pathogène pour les espèces de Tritons et Salamandres de France, alors que les Grenouilles et Crapauds testés sont résistants.
Face à ce constat, il est urgent de mettre en place une surveillance accrue sur les populations de Salamandres et Tritons de France.

La surveillance, un bon moyen d'enrayer la progression de la maladie

La surveillance doit commencer dès maintenant. Elle peut prendre plusieurs aspects :

  1. Sortir sur le terrain et intégrer dans vos parcours les sites à tritons et salamandres. Particuliérement les sites de reproduction des Salamandres tachetées au moment de la migration printanière, ou à la période où les animaux sont les plus détectables.
  2. En cas d’observation d’animaux morts ou malades : déclarer l’observation le plus rapidement possible sur le site« www.alerte-amphibien.fr » ou par téléphone au 06 51 17 62 43. Si possible ramasser et conserver au congélateur des animaux morts. Attention ! Une autorisation est nécessaire pour le ramassage des espèces protégées dont font partie tout les amphibiens ! Si vous n'avez pas cette autorisation, rapprochez vous des associations naturalistes de votre localité pour connaitre la personne ayant cette autorisation et susceptible de venir ramasser les animaux morts observés. Des démarches sont en cours pour généraliser l'autorisation de ramassage pour les personnes participant au programme de surveillance.
  3. Si vous ne pouvez pas ramasser les animaux morts, utilisez un coton tige du commerce en le passant sur l’ensemble du corps de l’animal (ventre, pattes, 5 aller-retours sur chaque partie du corps qui le permet, éviter les parties qui seraient trop dégradées). Placer ensuite le coton tige dans une enveloppe et la garder au frais (4°C) et nous contacterAttention à ne pas toucher des animaux en bonne santé après avoir touché un amphibien mort ! (voir ci-dessous le protocole d’hygiène).
  4. Mettre en place un suivi : des suivis des tendances des populations d’amphibiens existent pour les tritons (voir POPamphibiens spécifique sur le site de la SHF www.lashf.fr). Pour les salamandres, nous vous proposons de mettre en place un suivi basé sur l’abondance des larves dans des secteurs déterminés (ruisseaux). Contacter nous pour le détail du protocole, très simple d’application.
  5. Ne devenez pas les vecteurs de la dissémination de ce pathogène : l’application de mesures simples de désinfection du matériel de terrain est d’autant plus recommandé.
  6. Toutes vos remarques et observations bienvenues !

Les informations sur ce programme de surveillance « Batrachochytrium salamandrivorans » seront disponibles sur le site « www.alerte-amphibien.fr »

En savoir plus

- Site internet Alerte Amphibiens

Page mise à jour le 10/09/2015
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