Grisam : la sauvegarde de l’anguille européenne au milieu du gué

Près de 100 personnes, fédérations de pêche, scientifiques, acteurs socio-économiques, structures techniques, étaient réunis à Boulogne-sur-Mer à l’invitation du Groupement d’intérêt scientifique sur les amphihalins migrateurs (Grisam): trois journées (du 17 au 19 novembre 2015) d’information et de débat sur la biologie de l’anguille européenne, l’état de ses stocks et les efforts déployés pour sa sauvegarde.

« Le recrutement de l’anguille européenne est-il reparti à la hausse ? » C’était le titrede l’une des premières présentations des journées anguilles 2015 du Grisam. Après plusieurs décennies d’un déclin continu, les données rassemblées par le Groupe de travail international sur l’anguille (WGEEL) suggèrent une augmentation sensible des remontées de civelles dans les estuaires européens depuis 2011.

S’il est trop tôt pour conclure à une tendance durable, cette amélioration est constatée au moment où les plans de gestion adoptés en 2008-2009 aux échelles communautaire et nationale, dont certaines mesures à effet rapide (fermeture de pêcheries, arrêts de turbinage...), doivent porter leurs premiers fruits.
 
Cette restitution des travaux lors des journées anguille du Grisam montre la diversité des approches et des acteurs impliqués, mais aussi le chemin qui reste à parcourir pour pérenniser l’espèce dans nos eaux. Une dynamique s’est enclenchée sur les territoires, mobilisant scientifi ques, structures techniques, acteurs  associatifs, pêcheurs professionnels et amateurs autour d’objectifs partagés. Elle doit être poursuivie et amplifiée. Un axe de progression réside dans la valorisation des données collectées, notamment par les associations (stations de piégeage, pêches électriques) : un travail reste à faire pour le partage des méthodes, l’harmonisation des indicateurs et le transfert des résultats aux gestionnaires, via par exemple des portails collaboratifs. Un autre levier pour améliorer l’efficacité des plans d’action nationaux vise à une meilleure prise en compte du potentiel d’accueil des zones humides littorales pour l’anguille. La contribution de celles-ci au stock reste insuffisamment connue, faute d’outils de suivi et de diagnostic adaptés. C’est déjà l’objet d’une action spécifique, lancée en 2015 au titre du 3e plan national d’action en faveur des milieux humides. Plus largement, l’opportunité de rapprocher les efforts entrepris pour l’anguille et les travaux des pôle-relais zones humides a été soulignée lors du séminaire. Le prochain rendez-vous du Grisam sur l’anguille, en 2017 à Rouen, permettra sans doute de rendre compte d’avancées en ce sens.

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- Télécharger le document : Les Rencontres N° 39, mai 2016

Page mise à jour le 29/06/2016
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