L'ancien golfe de Saintonge (marais de Brouage) a été officiellement classé au titre de la loi de 1930 sur " la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, légendaire ou pittoresque ".

Il y a 11.000 ans environ, la mer a envahi les terres basses de ce qui est aujourd’hui la Charente-Maritime, créant deux vastes golfes desquels émergeaient quelques lambeaux de territoire plus hauts. Ainsi est né, au sud, le Golfe de Saintonge, avec son île d’Hiers et sa presqu’île de Broue. Au IVème siècle de notre ère, les alluvions de la Charente commencent à envaser et à colmater le golfe, peu à peu transformé par l’homme en marais salants.

L’envasement est toutefois très progressif : ainsi, au Moyen-Age encore, un port actif se situe au fond du golfe, au pied de la Tour de Broue. Quant au port fortifié de Brouage, fondé en 1555, où naquit Samuel Champlain, on connaît son importance historique, notamment au cours des guerres de Religion. Supplanté sous Louis XIV par Rochefort, Brouage, dont l’accès maritime est progressivement envasé, commence alors, derrière ses magnifiques remparts, un long déclin que seul le tourisme arrêtera de nos jours.

Malgré la mise en culture d’environ 10 % de leur superficie, essentiellement au nord, les marais de Brouage ont conservé à peu de choses près leur aspect du passé, même si l’exploitation salicole a définitivement disparu depuis les années 1950, et constituent un milieu et un paysage originaux, méritant pleinement d’être sauvegardés pour eux-même, bien au-delà de la notion d’écrin de la citadelle de Brouage, qui bénéficie déjà d’une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP).

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