Le projet APEX : améliorer les performances des élevages extensifs dans les marais et les vallées alluviales
Le projet APEX (Améliorer les Performances des Elevages eXtensifs dans les marais et les vallées alluviales) est un projet CASDAR, mené de 2015 à 2018, sur un réseau de 50 fermes des Pays de la Loire, situées en zone Natura 2000. L'ojectif du projet était de de mieux comprendre les systèmes d’élevage dans ces territoires à forts enjeux environnementaux et à fortes contraintes naturelles.
Le projet APEX
Les éleveurs pratiquant l’élevage extensif comptent parmi les principaux gestionnaires des zones humides de marais et de vallées alluviales et sont garants de leur préservation. Le maintien de l'activité d’élevage est dépendant des performances économiques des exploitations.
L’objectif de l’étude APEX est de fournir aux éleveurs des clés d’amélioration de leur système d’exploitation, spécifiques à ces milieux à fortes contraintes naturelles. Afin de répondre à cet aspiration générale, le projet APEX vise à :
- établir des repères de comparaison entre les systèmes d’élevage en zones de marais et de vallées alluviales en vue d’identifier des éléments-clés et des spécificités (technico-économiques, environnementales et sociales) de fonctionnement, et de conduire des analyses comparatives sur cette base.
- améliorer la connaissance du milieu prairial et identifier des leviers d’optimisation de l’activité de pâturage en zones humides.
- transférer les connaissances acquises via des actions de communication et de formation à destination des acteurs agricoles, environnementaux et de l’enseignement ; et via des actions de sensibilisation auprès du grand public.
Un réseau de fermes de référence impliquées dans le projet APEX
Le projet s'est appuyé sur un réseau de 50 fermes de références réparties sur 11 territoires Natura 2000 : les marais de Brière, les marais du lac de Grand Lieu, l’Estuaire de la Loire, la vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé, Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau, les Basses Vallées Angevines, le marais Breton, le marais de Vilaine, le marais de Guérande et du Mès, le marais de l’Erdre et le marais de Goulaine.
Les premiers résultats
Les différents rapports relatifs aux axes d'étude ne sont pas encore publiés. Mais les premiers résultats ont été présentés à l'occasion du séminaire de cloture du projet APEX au mois d'avril 2018.
Suivi technico-économique : des exploitations rentables malgré de fortes contraintes naturelles
Sur la base des deux années de suivi technico-économique des exploitations du réseau, l’Institut de l’élevage a pu établir une typologie à six classes :
- petites exploitations autonomes « bovin-viande herbager » ;
- exploitations autonomes « bovin-viande herbager » avec une vision économique de l’exploitation ;
- exploitations « bovin-lait herbager pâturant » ;
- exploitations « bovin-lait (ou mixte) » avec un niveau de production élevé ;
- exploitations « polyculture-élevage » ;
- très grandes structures avec plusieurs productions.
Cette typologie met en évidence la diversité des exploitations et les différences de stratégies technico-économiques. Le principal atout de ces exploitations étant le fort niveau d’autonomie fourragère.
Suivi fourrager : des résultats hétérogènes
L’acquisition des données sur la prairie a été un travail important du projet APEX. En effet, pas moins de 310 analyses fourragères ont été réalisées par l'INRA et l'Université de Rennes, au cours des trois campagnes de prélèvement (2015, 2016, 2017) sur les marais et vallées alluviales des Pays-de-la-Loire.
La première campagne devait définir une typologie des prairies en zones humides; le deux suivantes devaient mesurer l’évolution de la végétation et de la valeur alimentaire.
Les résultats sont encore en cours de traitement mais il ressort une forte biodiversité floristique avec notamment des légumineuses (type Luzerne, trèfle) et que la qualité et la quantité de fourrages sont
fortement dépendantes des niveaux d’eau.
Suivi sanitaire : des risques infectieux plus faibles que la moyenne
Durant les trois années du projet, le Groupement de Défense Sanitaire de Loire-Atlantique a conduit des enquêtes terrain afin de répertorier les pratiques sanitaires des éleveurs. Une analyse des risques parasitaires et infectieux ainsi que de la mortalité des animaux a été effectuée.
Les premiers résultats mettent en évidence que la nature spécifique du milieu influe directement sur le risque parasitaire, avec une variabilité tenant aux pratiques et typologies de marais. Des conseils ont été apportés lors du séminaire de cloture sur une gestion raisonnée du parasitisme (améliorer le diagnostic/optimiser les pratiques) afin de gagner en efficacité technique et financière.
Et après ?
Le projet APEX se termine mais ses participants sont determinés à continuer leurs travaux. Projet très marqué sur les aspects d'accompagnement techniques et financiers de l'élevage en zones humides, APEX sert de référence à un autre projet : Préservation de l'élevage extensif, gestionnaire de milieux humides.
Ce nouveau projet, issu des recommandations d'une mission interministérielle menée en 2016-2017 et animé par le Forum des marais atlantiques s'appuie sur 3 sites pilotes :
- Marais de Brouage (Charente-Maritime);
- Marais du Cotention et du Bessin (Manche);
- Baie de Somme (Somme).
Il s'agit d'imaginer des projets de territoire permettant de garantir le maintien de l'élevage extensifs en milieux humides en traitant d'aspects plus larges que les seuls parcours techniques comme : la maitrise du foncier; la gestion des niveau d'eau ou la mise en place de circuits court.
En savoir plus
- Site internet de la Chambre régionale d'agriculture Pays de la Loire
- Site internet du Forum des marais atlantiques (prochainement)