Les reptiles et amphibiens toujours menacés en métropole

Le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle, en partenariat avec la Société herpétologique de France ont réalisé un état des lieux sur les reptiles et les amphibiens de la métropole dans le cadre de l'actualisation des listes rouges d'espèces menacées en France.

Les résultats montrent que depuis 7 ans, la situation générale des reptiles et des amphibiens ne s’améliore pas. 9 espèces de reptiles sur 38 et 8 espèces d’amphibiens sur 35 sont menacées de disparition sur le territoire métropolitain. L’étude révèle également que l'évolution des populations est en déclin pour plus de la moitié de ces espèces. 

Première cause du déclin : La dégradation des milieux naturels 

L'évolution inquiètante constatée est principalement due à la régression et la fragmentation des milieux naturels. Les populations de reptiles et d'amphibiens y sont en effet particulièrement sensibles de par leur faible capacité de dispersion et leurs exigences écologiques.

Les transformations du territoire (urbanisation, développement des infrastructures de transport et intensification des pratiques agricoles) conduisent à la dégradation des espaces naturels. Les milieux humides ou les zones de bocage sont particulièrement concernés. L’assèchement des zones humides et le comblement des mares représentent par exemple des menaces pour la survie de la Grenouille des champs et du Pélobate brun, tous deux classés "En danger". L’urbanisation, la conversion de terres en vignobles et les incendies affectent quant à eux la Tortue d’Hermann, classée "Vulnérable" en France et "En danger" dans le Var.

La réduction des espaces de vie s'accompagne d'une réduction de la qualité des habitats notamment due aux rejets de polluants (pesticides, engrais, métaux lourds…) dans les milieux aquatiques et terrestres.

Autre menca identifiée, les espèces exotiques envahissantes, telles que les écrevisses américaines ou la Grenouille taureau, qui représentent localement une menace pour les espèces autochtones, particulièrement chez les amphibiens.

Certaines espèces ne sont pas directement menacées du fait de leur localisation. Mais leur aire de répartition très réduite les rend très vulnérables face aux évolutions du milieux qui pourraient survenir (construction de routes; d'infrastructures; réchauffement climatique pour les espèces d'altitude comme le Lézard d’Aurelio, classé "En danger").

Des efforts à poursuivre

Plusieurs espèces (4 reptiles et 12 amphibiens) sont classés dans la catégorie "Quasi menacée". Elles sont en effet encore relativement répandues mais subissent une dégradation continue de leurs habitats (Triton ponctué; Lézard des souches).

Cette constatation fait que le nombre d'espèces menacées pourrait significativement augmenter dans les années à venir si rien n'est fait pour remédier à la situation, alors même qu'elles bénéficient d'une protection réglementaire depuis une trentaine d'années.

Il faut toutefois noter que les espèces les plus menacées font l'objet d'actions spécifiques, comme les plans nationaux d’actions (Sonneur à ventre jaune; Vipère d’Orsini; Lézard ocellé; Crapaud vert). Mais ces actions ne seront pas suffisantes si des efforts de conservation des milieux naturels ne sont pas entrepris pour enrayer le déclin de ces espèces.

En savoir plus

- La publication présentant les résultats est disponible sur le site de l'UICN

Page mise à jour le 16/10/2015
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