Moustiques & zones humides
Appartenant à l’ordre des Diptères, famille des Culicidés, les moustiques sont des insectes à métamorphose complète qui ont besoin d’eau pour effectuer leur cycle de développement. La vie des moustiques comprend une phase immature aquatique et une phase adulte aérienne.
Parmi les moustiques recensés, certains sont sources de nuisance car fortement anthropophiles, c’est-à-dire que les femelles piquent préférentiellement les hommes pour assurer leur cycle de reproduction. Néanmoins, Tous les moustiques peuvent potentiellement être vecteurs de maladies. Toutefois seules quelques espèces dont le moustique tigre, sont associées à un risque de transmission important qui n’existe que lorsque des personnes infectées par une maladie vectorielle sont présentes.
Aussi, en Europe, différents virus sont surveillés par l’European Center for Desease prevention and Control (ECDC), notamment le virus West Nile.
Conformément à l’avis de l’Expertise collégiale (IRD, 2009), la surveillance et la régulation des espèces anthropophiles passant notamment par des actions de lutte anti-vectorielle préventive, sont menées selon des modalités différentes en fonction de la présence avérée ou non des vecteurs et du suivi des cas de maladies vectorielles autochtones ou importés. Les risques de transmission de maladie sont ainsi significativement diminués.
LES ESPECES DE MOUSTIQUES EN CHIFFRES - 3 500 espèces dans le monde, - 105 espèces en Europe, - 67 espèces en France, Attention tous ne piquent pas l'Homme !!! - 9 espèces régulées en fonction des caractéristiques d’agressivité, d’abondance, de mobilité et de compétences vectorielles. Source : EID Atlantique |
Les trois ententes interdépartementales de démoustication (EID)
Elles sont au nombre de trois, l'une sur l'atlantique, la seconde sur Rhône-Alpes et la troisième sur le pourtour méditerranéen français. Ce sont des établissements publics administratifs encadrés par la loi du 16 décembre 1964 relative à la lutte contre les moustiques, les opérations de démoustication sont menées chaque année au titre d’un arrêté préfectoral pris après avis du Comité de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) qui fixe les zones de lutte contre les moustiques, les modalités pratiques de traitement ainsi que l’organisme de droit public habilité à procéder à ces opérations sur toutes propriétés publiques et privées.
Les EID assurent ainsi quatre missions principales :
La démoustication dans les espaces naturels une question de santé publique ?
Le Bti (Bacillus thuringiensis israelensis), un bio-insecticide, est utilisé lors des épandages aériens et terrestre en milieu naturel, par les EID, considéré comme très sélectif et inoffensif pour le reste de la biodiversité. En parallèle, un suivi scientifique, par plusieurs équipes de recherche et piloté par la Tour du Valat, institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, a été mené pour évaluer les impacts de ce produit sur la biodiversité de Camargue.
Les résultats des études menées depuis 2006 montrent que dans certains milieux traités au Bti, l'abondance des chironomes (insecte communément confondus avec le moustique, inoffensif pour l'homme mais indispensable pour la biodiversité) baisse de 30% à 80% comparativement au même milieu non traité. "On s'est aperçu que les libellules diminuaient de moitié… Pour les hirondelles, la nourriture accessible pour les jeunes est de moins bonne qualité parce que les chironomes ne sont pas là. Ils sont nourris avec d'autres espèces moins nutritives. Conséquence, leur mortalité augmente d'un tiers", détaille Jean Jalbert directeur de la Tour du Valat.
La démoustication des zones naturelles a pour objectif de limiter la nuisance des moustiques qui peuvent parcourir des dizaines de kilomètres pour atteindre les centres urbains, des nuisances pour les habitants et aussi pour les touristes. Toutefois, il ne s'agit pas vraiment de santé publique.
QUID du moustique tigre ?
Le moustique tigre, vecteur du Chikungunya, de la dengue ou encore du virus Zika, prolifère en milieu urbain, principalement dans les jardins, c'est pourquoi leur éradication est particulièrement difficile. A l'inverse le moustique tigre est rare en dehors des espaces urbains et péri-urbains, les zones humides ne faisant pas partie des habitats les plus favorables à sa reproduction.
Des solutions existent elles ?
Partant de ce constat pourquoi alors ne pas laisser vivre les autres moustiques dans leur milieu naturel et protéger les habitants particulièrement exposés en créant une ceinture invisible autour des centres urbains qui pourrait piéger ces moustiques.
C'est l'ambition du projet techno-Bam développé en grandeur nature au coeur de la Camargue. Des machines émettent du CO2 comme les humains pour attirer les moustiques et grâce à un aspirateur, les piègent une bonne fois pour toutes ! Moustiques des marais et aussi moustiques tigres, la machine ne fait pas la différence…
Emission de CO2 ? Pas terrible pour la planète tout ça… sauf si le CO2 émis a été capté ailleurs. Du CO2 recyclé selon Simon Lillamant, co-inventeur de la borne anti-moustique de la société Techno Bam. "Le CO2 est capté au niveau des serres de fermentation de blé et il est mis en bouteille". Du coup, pas de surplus de CO2 dans l'atmosphère…
L'expérimentation suit son cours pour la deuxième année mais déjà les résultats de la première année sont très concluants.
En audio
Ecoutez l'interview de Marion Vittecoq Chercheuse à la Fondation Tour du Valat , "zones humides rempart contre certaines maladies" réalisée lors de la journée mondiale des zones humides 2015.
En images
|
|
Dans ce dessin animé, Aida, le moustique tigre , raconte son cycle de vie, sa reproduction et explique comment il transmet des maladies… Sous un angle humoristique, mais scientifiquement exact, ce film nous donne des recommandations pour nous protéger du moustique tigre qui peut transmettre des virus responsables de maladies graves comme la dengue ou le chikungunya . En France, il est maintenant présent dans près de vingt départements, ainsi que sur l’ile de La Réunion et à Mayotte . |