Reméandrage du Longeau par reprise des anciens méandres entre Brainville et Dompierre
Page mise à jour le 01/12/2017
Créée le 19/05/2017
Créée le 19/05/2017
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Reméandrage |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de plaine |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Bon état des habitats |
Début des travaux Fin des travaux |
janvier 2011 juin 2013 |
Linéaire concerné par les travaux | 15000 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | Le Longeau |
Distance à la source | 30.00 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
8.00 m
12.00 m
|
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
8.00 m
12.00 m
|
Pente moyenne | 1.00 ‰ |
Débit moyen | 2.00 m3/s |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRCR383 |
Référence du site Natura 2000 |
Non concerné |
Code ROE |
Non renseigné |
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhin-Meuse |
Région(s) |
LORRAINE |
Département(s) |
MEURTHE-ET-MOSELLE (54) |
Communes(s) |
ALLAMONT (54009) BRAINVILLE (54093) FRIAUVILLE (54213) |
Région | GRAND EST |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Améliorer les capacités auto-épuratoires du Longeau.
Restaurer le bon fonctionnement hydromorphologique.
Préserver et améliorer la diversité des habitats dans le lit majeur, les berges et le lit mineur.
Le milieu et les pressions
<p style="text-align: justify;">Le Longeau est un affluent de l’Yron et un sous-affluent du Rhin. Ce cours d’eau, long de 37 km, prend sa source sur les Côtes de Meuse à Hannonville-sous-les-Côtes. Son bassin versant couvre une superficie de 214 km2, principa­lement occupée par des cultures et des pâtures humides. Au début du XXe siècle, des travaux de recalibrage af­fectent le cours aval du Longeau. Ils se poursuivent des années 1960 aux années 1990 avec, en parallèle, le drai­nage des terres agricoles pour réduire les inondations.</p><p style="text-align: justify;">Ces lourds travaux ont entraîné la perte du tiers du li­néaire du Longeau dans sa partie aval. Le cours d’eau méandriforme long de 15 km est passé à un cours d’eau rectiligne de 10 km.</p><p style="text-align: justify;">Les impacts de ces travaux sont nombreux :</p><ul><li style="text-align: justify;">enfoncement du lit mineur dû à la réduction du linéaire. Les berges sont abruptes sur certains en­droits, limitant les échanges latéraux ;</li><li style="text-align: justify;">déconnexion des méandres recoupés après le reca­librage, réduisant ainsi leur intérêt écologique pour la reproduction piscicole ;</li><li style="text-align: justify;">déstabilisation de la ripisylve, vieillissante et non entretenue depuis les travaux de recalibrage, parfois perchée sur des zones incisées, entrainant la forma­tion d’embâcles bénéfiques pour la vie aquatique mais peu compatibles avec l’activité agricole.</li></ul>
Les opportunités d'intervention
<p style="text-align: justify;">Le Longeau, depuis la fin des travaux de recalibrage dans les années 1990, n’est plus entretenu par les riverains. Face aux nombreux constats de dégrada­tion (embâcles, ripisylve trop dense et perchée, etc.) observés par les exploitants en 2003, le Syndicat intercommunal d’aménagement du Longeau et de la Seigneulle (SIALS) veut étudier les potentialités de restauration du cours d’eau. Cette première étude, menée en 2004, propose un programme d’actions préconisant surtout l’entretien de la ripisylve. Après de nombreuses discussions entre les partenaires et le SIALS, il est décidé, en 2006, de réaliser des prospec­tions supplémentaires en vue d’une action de restau­ration fonctionnelle et durable dans le temps.</p><p style="text-align: justify;">Cette étude met en évidence la possibilité de re­méandrage du cours d’eau avec la présence d’anciens méandres, parfois encore en eau, dans un bon état de conservation (ripisylve présente, tracé marqué). Ce type d’action, écologiquement plus viable, demande une forte concertation pour obtenir l’accord des pro­priétaires riverains. Cette concertation, menée par le SIALS et trois bureaux d’études, aboutit à des accords avec les propriétaires, notamment sur la conservation de l’ancien lit rectiligne pour assurer une surverse en cas d’inondation, le risque d’aggravation de l’ennoie­ment des parcelles étant l’une de leurs craintes.</p><p style="text-align: justify;">En 2008, dans le but de faire de cette opération une vitrine et d’en tirer un bon retour d’expériences sur les reméandrages, des investigations supplémen­taires sont menées pour qualifier l’état écologique de la vallée. Cette étude révèle la présence d’une faune et d’une flore protégées (mulette épaisse, cuivré des marais, stellaire des marais, germandrée des marais, etc.) et des habitats d’intérêt communau­taire (reine des prés, lisière humide à grandes herbes, etc.). L’intérêt écologique de la vallée du Longeau suscite alors de nombreuses questions autour du projet. Des réunions avec les associations protectrices de l’environnement et le Conseil national de la pro­tection de la nature (CNPN) aboutissent à un dossier d’incidence incluant des mesures pour limiter l’im­pact des travaux, notamment sur la mulette épaisse. Face à ce diagnostic, le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle classe la vallée du Longeau et de la Seigneulle en espace naturel sensible (ENS) sur environ 627 ha. Ce site bénéficie ainsi, depuis mai 2014, d’une gestion particulière pour conserver les habitats et les espèces qui la composent.</p>
Les travaux et aménagements
<p style="text-align: justify;">Les travaux de restauration de six annexes hydrauliques débutent en 2011. La présence des anciens méandres encore bien conservés facilite leur réalisation. Les tra­vaux commencent par le terrassement des 5 km d’an­nexes hydrauliques. Ils consistent à créer un gabarit du même ordre que celui rectifié prenant la forme d’un lit emboité. Comme prévu dans le dossier d’incidences, des moules sont déplacées, avant les pêches de sauve­garde, et replacées dans les secteurs du Longeau non impactés par les travaux. Le nouveau bras est ensuite mis en eau. L’ancien bras est partiellement comblé, avec des matériaux issus du chantier, pour permettre la décharge des crues. En retour, le substrat du lit com­blé est repris et disposé dans les nouveaux méandres pour diversifier les habitats. Des aménagements com­plémentaires sont effectués sur les parcelles agricoles pour faciliter leur utilisation (abreuvoirs, clôtures, etc.). Sur certains tronçons, des boutures sont plantées pour diversifier et densifier la ripisylve.</p>
La démarche réglementaire
Déclaration d’Intérêt Général
Mesures d'insertion environnementale,
Nomenclatures s'appliquant sur le site :
3.1.1.0 (A) Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d’un cours d’eau, constituant
3.1.2.0 (A) Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau
3.1.5.0 (A) Destruction de frayère
3.3.1.0 (A) Assèchement, mise en eau, imperméabilisation, remblais de zones humides ou de marais
La gestion
<p>Les méthodes de gestion sont à l’étude dans le cadre des ENS.</p>
Le suivi
<p style="text-align: justify;">L’état initial sur cette vallée est mené en 2008. Il prend en compte le lit mineur et plus globalement la vallée alluviale du Longeau, d’Allamont jusqu’à la confluence avec la Seigneulle. L’état initial pour le lit majeur se compose d’inventaires faune et flore. Les mesures réalisées sur le lit mineur portent sur les poissons, la macrofaune benthique, les diatomées, les macrophytes et les caractéristiques hydromorphologiques. Des études poussées sont menées sur la mulette épaisse. L’état post-travaux sur le lit mineur est prévu annuellement de 2014-2015 (selon les paramètres mesurés) jusqu’en 2020. Ce suivi reprend les mêmes principes que l’état initial mais sur six stations : trois restaurées et trois situées en dehors de la zone d’intervention. L’état post-travaux sur le lit majeur est reproduit deux ans, quatre ans et six ans après travaux.</p>
Le bilan et les perspectives
<p style="text-align: justify;">L’opération permet de réouvrir 5 km de nouveaux méandres et de diversifier les habitats. Le diagnostic met en avant une vallée avec un fort intérêt écolo­gique. Au total, 101 espèces protégées sont recen­sées, dont deux espèces pour la flore et 99 espèces pour la faune.</p><p style="text-align: justify;">Les premiers résultats des études morphologiques du lit mineur montrent que les habitats se diversi­fient (substrat, faciès d’écoulement, etc.). L’hydro­morphologie des nouveaux méandres est encore en évolution du fait de la faible dynamique du Longeau qui demande un temps d’ajustement plus long. Des zones de dépôt et d’érosion sont cependant déjà ob­servées, signe d’un bon transport sédimentaire. Les faciès d’écoulement des nouvelles annexes hydrau­liques sont diversifiés pour la plupart.</p><p style="text-align: justify;">Deux ans après les travaux, aucune aggravation des inondations n’est observée.</p><p style="text-align: justify;">Le suivi sur le long terme, prévu jusqu’en 2020, per­mettra de valoriser le gain écologique apporté par ce type d’opération et d’estimer les bénéfices ou les préjudices apportés aux écosystèmes associés.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Les points forts de cette action sont : </strong></p><ul><li style="text-align: justify;">la réalisation d’un diagnostic initial à l’échelle de la vallée alluviale qui a mis en avant le fort intérêt écologique de celle-ci ;</li><li style="text-align: justify;">l’étroite collaboration de plusieurs bureaux d’études et des acteurs publics qui a permis le bon déroulement du projet.</li></ul><p style="text-align: justify;"><strong>Les points faibles de cette action sont : </strong></p><ul><li style="text-align: justify;">l’impact écologique des travaux, sur un milieu abri­tant des espèces patrimoniales</li><li style="text-align: justify;">la concertation avec les exploitants qui a nécessi­té de longues négociations. Ces complications n’ont d’ailleurs pas permis de réaliser l’ensemble des tra­vaux projetés notamment la reconnexion d’une an­nexe hydraulique.</li></ul>
La valorisation de l'opération
<p style="text-align: justify;">Un dossier de candidature est déposé pour les <em>Trophées de l’eau</em>. Ce site est visité par diffé­rents publics comme les universités ou les écoles d’in­génieurs pour présenter les travaux de restauration.</p>
Document de communications
Prix ou récompense
Prix ou récompense
Coûts
Coût estimatif du suivi sur dix ans
Coût des études préalables | Non renseigné |
Coût des acquisitions | Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
860 230 € HT
soit, au mètre linéaire : Non renseigné |
Coût de la valorisation | 5 100 € HT |
Coût du suivi | 234 550 € HT |
Coût total de l’opération | 1 100 650 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Agence de l'eau Rhin-Meuse (AERM) 60% - Conseil départemental de la Meurthe-et-Moselle 10% - Conseil régional de la Lorraine 10% - DREAL Lorraine 10% - Fédération départementale de pêche 54 5% - SIALS 5% |
Partenaires techniques du projet | - Onema - Direction départementale des territoires - AERM - Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle - DREAL Lorraine - Fédération départementale de pêche 54 |
Maître d'ouvrage |
Syndicat intercommunal d'aménagement du Longeau et de la Seigneulle (SIALS)
|
Contacts | |
SIALS Mairie de Brainville, 26 Grand-rue 54800 Brainville |
Maître d'ouvrage | |
Contacts |
|
Référence(s) bibliographique(s)
<p style="text-align: justify;">• Synthèse des mesures d’insertion environnementale associées au projet de renaturation du Longeau - Bilan pour l’année 2013. Esope. 30 janvier 2014, 74 pages.<br />• Retour d’expérience d’un projet de reméandrage : le Longeau. Pierre Mangeot, AERM ; Christelle Soulas, Bureau d’études Sinbio. 2013, 26 pages. Consultable sur http://www.reseau-rever.org/?option=com_t41&t41=details&t41_db_id=biblio&id=116<br />• Projet de renaturation du Longeau Meurthe et Mosellan<br />- Présentation d’avant-projet. Atelier des Territoires,<br />Bureau d’études Sinbio. Janvier 2008, 18 pages.<br />• Projet de renaturation du Longeau Meurthe et Mosellan<br />- Étude de faisabilité et d’avant-projet. Atelier des Territoires,<br />Bureau d’études Sinbio. Janvier 2008, 52 p.<br />• Le Longeau et la Seigneulle en Meurthe et Moselle : Contribution de l’évaluation du milieu physique au suivi des travaux de restauration. GEREEA, AERM. Janvier 2010, 88 pages.</p>