Note : Informations et recommandations lors d'interventions ornithologiques en zones humides dans le contexte de l'épisode actuel d'influenza aviaire à H5N8
Suite aux cas déclarés ces derniers mois dans plusieurs pays européens, y compris en France, le niveau de risque épidémiologique dû à l’avifaune migratrice en France est passé de "négligeable" à "élevé" dans tout le territoire métropolitain (arrêté du 05/12/2016), mais les zones humides gardent le plus fort potentiel de risque lié à l’avifaune, compte tenu des concentrations d’oiseaux d’espèces sensibles qui s’y regroupent.
Le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt et le Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, ont produit une note "informations et recommandations lors d'interventions ornithologiques en zones humides dans le contexte de l'épisode actuel d'influenza aviaire à H5N8" à destination des professionnels intervenant en milieux humides.
Ces recommandations sont d’application immédiate et restent valables jusqu’à la publication de l’arrêté ministériel qui ramènera le risque épidémiologique au niveau "négligeable" sur tout le territoire métropolitain.
Carte représentant les foyers IAHP déclarés en France au 16/01/2017 (source : Plateforme ESA)
La surveillance des oiseaux trouvés morts ou moribonds
Les professionnels sont invités à signaler aux interlocuteurs départementaux du réseau SAGIR, (Services départementaux de l’ONCFS ou Fédérations départementales des chasseurs), les cas de mortalité ou de morbidité d’oiseaux des espèces ciblées : cygnes, canards, oies (anatidés), mouettes, goélands (laridés), poules d’eau, foulques, râles (rallidés), dès le premier cas.
Pour les autres espèces, seules les mortalités groupées (plusieurs oiseaux trouvés morts simultanément) doivent être signalés. A titre indicatif, le chiffre d’au moins 3 oiseaux dans le même secteur peut être retenu.
Les règles d’hygiène applicables
Contrairement au virus H5N1 de 2006, la souche de H5N8 ne présente pas de pouvoir pathogène particulier pour l’Homme. En revanche le risque de diffusion au travers des activités humaines est important et nécessite certaines règles d’hygiène :
- Garez-vous autant que possible à distance des zones souillées par des déjections d’oiseaux, afin de ne pas contaminer les roues de votre véhicule : ne roulez pas sur les berges, sur les reposoirs et dortoirs d’oiseaux, ni dans les zones de gagnage ;
- Prévoyez une paire de chaussures de rechange ; après intervention et avant de monter dans votre voiture mettez vos chaussures ou vos bottes souillées dans un sac ; au retour, lavez-les et désinfectez-les, par exemple avec de l’eau de Javel diluée en respectant les recommandations d’utilisation inscrites sur l’étiquette du produit pour en garantir l’efficacité ;
- Prévoyez une tenue de terrain et des vêtements propres pour pouvoir en changer s’il y a un risque de souillure par des déjections d’oiseaux ; changez de tenue avant de monter dans votre voiture si vos vêtements de terrain ont été souillés ;
- L’équipement : si vous avez utilisé un équipement sur site et qu’il a pu être souillé (contact avec des fientes ou avec l’eau), utilisez un désinfectant compatible avec le matériel (les gels hydroalcooliques peuvent convenir pour la plupart des surfaces).
- Dans la mesure du possible évitez la présence de chiens, et si ce n’est pas possible veillez à ce qu’ils ne puissent pas entrer en contact avec des oiseaux domestiques à votre retour ;
- Si vous êtes amenés à manipuler des oiseaux vivants, notamment lors d’interventions ornithologiques (baguage...), portez des gants à usage unique (non stériles) ; d’une façon générale entre deux oiseaux il est recommandé de changer de gants et de désinfecter le matériel en contact avec les oiseaux, par exemple avec des lingettes antiseptiques utilisables sur la peau ; en fin d’intervention lavez-vous les mains au savon si vous le pouvez, et désinfectez-les avec un produit antiseptique type gel hydro-alcoolique.
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Plateforme nationale de surveillance épidémiologique en santé animale