Prix national du Génie écologique 2020

L’objectif de ce Prix national est de valoriser des projets de Génie écologique exemplaires, par leur conception, par les techniques employées ou par leur intégration au contexte socio-économique local. Il s’agit de mettre en valeur les savoir-faire de cette filière en émergence et de favoriser son développement.

Parmi les 8 lauréats de cette 3ème édition, plusieurs projets mettant les milieux humides à l'honneur se sont vus récompenser à l'occasion d'une cérémonie dédiée, aux Assises Nationales pour la Biodiversité.

Le Grand Prix du Génie Écologique 2020 

Pour cette 3 ème édition, c'est le projet de "Restauration hydromorphologique de l’Armance, du Landion et de leurs zones humides d’accompagnement (10)" qui s'est vu attribué le grand Prix! 

La restauration de l'Armance et du Landion sur le site de Davrey a permis de reconnecter les zones humides en créant notamment : 5 mares ; une platière humides de 3 hectares, 5000 m² de noues et frayères... 

Ces opérations de restauration visent à enrayer la dégradation des milieux naturels causés par les aménagements historiques des cours d'eau du territoire (perte de biodiversité, des milieux aquatiques et humides ; une déconnexion des zones humides avec leurs cours d'eau ; une dégradation de la qualité physico-chimique de l'eau).

Découvrez ce projet sur le site du SMBVA 

Prix spécial « Milieux Humides »

Cette année, le prix spécial "Milieux Humides a été attribué "Restauration hydrique et agroenvironnementale de 60 ha de milieux humides ouverts dans le marais de Chautagne (73)".

L'Office national des Forets et ses partenaires travaillent depuis 2016 à restaurer cette zone humide qui tend à s'assécger du fait des nombreux aménagements (barrage, réseau de drainage) et du changement climatique). Les opérations visent à limiter les effets de ces ouvrages (comblement de drains...) et à travailler sur les essences végétales en réimplantant des espèces adaptées aux forêts alluviales. 

Découvrez 2 vidéos sur le marais de Chautagne et le projet de renaturation

De nombreux projets en "milieu humide" récompensés

- Restauration d’écosystèmes, de populations, Lauréat : Suppression du drainage de la zone humide du Castagné – Bassin de la Cère, Sousceyrac-en-Quercy (46)Cette opération visait à la restauration d’une tourbière drainée et à la mise en place d’un pâturage extensif permettant sa conservation.Ce qui a été souligné ici c’est notamment la précision des travaux de dédrainage établis sur un état des lieux précis, l’intégration au système agricole local et donc une vision dépassant la stricte restauration fonctionnelle, ainsi que la mise en place de suivis qui permettront d’observer l’évolution du milieu et d’évaluer cette opération sur le long terme.

- Gestion des espèces envahissantes, Lauréat : Réduire la dynamique d’invasion de la Jussie par l’ingénierie écologique, Marais de Brière (44)Ce programme vise à un contrôle à grande échelle des jussies par le rétablissement d’un fonctionnement plus naturel du marais notamment par le rétablissement de flux d’eaux saumâtres. L’action menée se distingue par une réelle approche écosystémique et ambitieuse au regard du territoire concerné mais aussi par une forte intégration du contexte local et notamment des activités agricoles et de pêche. Elle illustre comment le rétablissement du fonctionnement notamment des hydrosystèmes permet de rétablir les équilibres entre espèce et l’importance de s’appuyer sur la résilience des milieux.

- Protection et restauration des sols et de leurs fonctions, Lauréat : Expérimentation d’itinéraires techniques de reboisement de terrains érodés à Mayotte utilisant des espèces indigènes et des endomycorhizesCes expérimentations, menées à Mayotte, visaient à restaurer un couvert végétal composé d’espèces natives et restaurer le biofonctionnement du sol. Ce projet se fonde sur une connaissance du fonctionnement des sols et des interactions entre organismes. Si l’efficacité dans ce cas précis reste encore à suivre, la démarche mise en œuvre, à la fois scientifique et pragmatique apparaît, quant à elle, reproductible et exemplaire. Il illustre comment les sols sont des compartiments-clés des écosystèmes sur lequel peuvent s’appuyer des démarches de restauration globale

- Amélioration de la continuité écologique, Trame Verte et Bleue, Lauréat : Aménagement du bassin de l’Herbasse et de son réseau à ValherbasseInitialement conçu autour de la suppression de deux seuils infranchissables, le projet s’est élargi à une restauration physique global du ruisseau intégrant une rehausse des fonds par injection de matériaux et la reconnexion de méandre. Ce projet a été retenu pour son ambition technique et son parti assez “novateur” de laisser une liberté future au cours d’eau et d’accepter sa dynamique y compris en favorisant la mise en œuvre de formes initiales instables et sans recours à des techniques de stabilisation en dur. L’exemplarité porte aussi sur la recherche d’acceptabilité sociale des partis techniques et de la réalisation dans une vision globale du cours d’eau qui ne s’arrête pas à la problématique initialement identifiée.

- Réhabilitation des services écosystémiques, Lauréat : Restauration de la dynamique fluviale de l'Allier sur l'île des Cailloux à Maringues Le projet mis en œuvre visait au rétablissement de la fonctionnalité de l'hydrosystème de l’Allier, par la suppression d’ouvrages de protection de berge, permettant le rétablissement des processus d’érosion et de recharge sédimentaire. Ce projet est apparu très bien structuré et bénéficie d’une bonne visibilité notamment grâce aux financements européens. C'est un bel exemple de restauration hydromorphologique avec un suivi précis du transport solide à venir ainsi que la prise en compte des enjeux naturels associant les acteurs locaux.

- Le prix « Coup de Cœur » du jury, Lauréat : Amélioration des hydrosystèmes sur l’exploitation du lycée agricole de Rochefort MontagneCe programme, fondé sur une approche globale de la place de la biodiversité sur l’exploitation du lycée agricole et sur un travail de diagnostic des hydrosystèmes, mené par des étudiants en BTS Gestion et protection de la nature a conduit à repenser tout le fonctionnement de l’exploitation vis-à-vis de ses zones humides et à proposer des aménagements afin de diversifier celles-ci et d’améliorer la gestion du cours d’eau.L’approche menée a particulièrement séduit le jury par la mobilisation des différentes filières de formation tant orientées vers la gestion de la biodiversité qu’agricole. Ce programme apparaît ainsi exemplaire en termes de mobilisation de futurs professionnels et d’approche pédagogique. Il illustre la façon dont certaines problématiques de conservation de la biodiversité et des zones humides peuvent être intégrées à l'enseignement agricole.

En savoir plus

- Actualité de l'A-IGEco

- Actualité du centre de ressources génie écologique

- Actualité de l'OFB

Page mise à jour le 19/01/2021
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