Récit d’un littoral renaturé : le Petit Travers

Instaurer un droit à l’expérimentation, telle est la spécificité de ce projet inédit. Une rare convergence d’intérêts entre collectivités, État, société civile et Conservatoire du littoral a permis d’atteindre un résultat réputé impossible : supprimer une route pour renaturer un espace littoral. Le récit de site, réalisé dans le cadre du projet Life Adapto, vise à conserver la mémoire de cette transformation pionnière en France, et à partager un savoir-faire avec d’autres territoires littoraux qui connaissent des enjeux similaires.

Initié par le Conservatoire du littoral, le projet Adapto a pour objectif d’explorer, sur les territoires littoraux naturels, des solutions face à l’érosion et à la submersion marine dans un contexte d’accentuation du changement climatique (élévation du niveau de la mer, augmentation de l’intensité des évènements climatiques extrêmes). Sur 10 sites pilotes, appartenant en tout ou partie au Conservatoire du littoral, Adapto teste une gestion souple en redonnant de la mobilité au trait de côte. Le projet démontre ainsi l’intérêt écologique et économique d’améliorer la résilience des espaces littoraux pour protéger les activités humaines.

Parmi ces 10 sites, le Petit Travers est l’un des plus aboutis.

Le secteur du Petit Travers, situé sur le lido de l’Or, est un cordon littoral sableux de 2 km de long qui s’étend sur 60 hectares (90 % propriété du Conservatoire du littoral). Ce cordon sépare l’étang de l’Or de la mer Méditerranée et représente la coupure d’urbanisation entre Carnon et La Grande Motte. La plage est fréquentée toute l’année par les résidents de la conurbation Nîmes-Montpellier, et l’été par les touristes.

L’accès se fait essentiellement en voiture, et jusqu’en 2013 le stationnement se concentrait sur les bas-côtés de la RD59 implantée sur le massif dunaire. En pointe de fréquentation, on comptabilisait 2000 véhicules/jour stationnés dans la dune. Le cordon dunaire était également marqué par 18 km de cheminements sauvages et d’accès à la plage anarchiques. Ce site, relié à la cellule sédimentaire de la baie d’Aigues Mortes, subit par ailleurs les effets d’une érosion régulière.

Ces impacts cumulés sur le fonctionnement des écosystèmes, sur le paysage et sur la qualité même de la fréquentation (bouchons, difficultés de stationnement, insécurité), ont conduit les pouvoirs publics dans les années 2000 à engager une réflexion pour la transformation de cet espace naturel. Un projet a émergé dans une dynamique de co-construction.

Le premier récit de site ainsi construit, souhaite valoriser l’expérience d’une co-construction réussie vers les autres sites Adapto, pour prolonger la dynamique et maintenir l’esprit d’un « site atelier et novateur » en termes de gestion souple du littoral.

Ce projet a bénéficié du concours financier du programme Life de l’Union Européenne et de celui de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

En savoir plus

Télécharger la brochure

Page mise à jour le 16/12/2020
Share
Top