Reconstitution des écoulements de surface de deux affluents temporaires de la Clauge amont
Page mise à jour le 19/02/2018
Créée le 10/06/2010
Créée le 10/06/2010
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Reméandrage |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de tête de Bassin |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Ressource en eau (quantité) Conservation d’espèces patrimoniales Bon état des habitats |
Début des travaux Fin des travaux |
septembre 2007 novembre 2008 |
Linéaire concerné par les travaux | 3000 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | La Clauge |
Distance à la source | 6.00 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
2.00 m
|
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
Non renseigné |
Pente moyenne | 10.00 ‰ |
Débit moyen |
Non renseigné |
Contexte réglementaire |
Parc Naturel Régional Réserve Biologique Domaniale |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDR621 |
Référence du site Natura 2000 |
FR4301317
|
Code ROE |
Non renseigné |
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
FRANCHE-COMTE |
Département(s) |
JURA (39) |
Communes(s) |
CHISSEY-SUR-LOUE (39149) FRAISANS (39235) PLUMONT (39430) |
Région | BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE |
Les objectifs du maître d'ouvrage
<P>Ralentir les écoulements et retrouver des conditions hydrologiques proches de celles des années 1970.<BR> </P>
<P>Bloquer l’érosion régressive.</P>
<P>Rehausser la nappe d’accompagnement du cours d’eau pour améliorer la production sylvicole.</P>
Le milieu et les pressions
<P> Le ru de la Sommière du Moulin et le ru de la Verne Fendue sont deux affluents temporaires de la Clauge amont. La Clauge parcourt 35 kilomètres avant de se jeter dans le Doubs. Elle s’écoule pour 70 % de son linéaire en forêt de Chaux, troisième massif feuillu d’un seul tenant par sa surface (22 000 hectares). Le réseau hydrographique du massif comprend 460 km de ruisseaux dont un dixième seulement est alimenté de manière permanente. Le peuplement piscicole est composé de la truite commune, du chabot et de la lamproie de Planer. L’écrevisse à pieds blancs est présente sur un petit secteur (quelques centaines de mètres). Dès 1950, inspirés par les agronomes, les forestiers, convaincus du caractère nuisible des nappes dans les sols pour les arbres, ont drainé, rectifié et curé, une centaine de kilomètres de cours d’eau dans le massif de Chaux, dans le but d’assainir ces parcelles.<BR>L’évacuation rapide des hautes eaux provoque alors de fortes érosions régressives. Les ruisseaux s’enfoncent et les habitats du cours d’eau se banalisent entrainant une régression des populations d’écrevisses. Depuis les années 1970, on observe un assèchement du chevelu du cours d’eau ; les limites à partir desquelles l’écoulement est permanent ont reculé de plusieurs centaines de mètres vers l’aval. Enfin, les exploitants forestiers de ce secteur observent, en particulier pour les chênes, une tendance au dépérissement.</P>
Les opportunités d'intervention
<P> Une partie de la forêt de Chaux (1 900 hectares) fait partie du site Natura 2000 « Vallons forestiers, rivières, ruisseaux, milieux humides et temporaires de la forêt de Chaux ». Dans le cadre du programme Life Nature « Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée », ce site est choisi pour un projet de reconstitution des réserves hydriques.</P>
Les travaux et aménagements
<P> Le lit méandriforme originel est réhabilité en oblitérant le fonctionnement du lit rectiligne à l’aide d’une série de « bouchons » étanches. Simultanément, un sillon étroit, peu profond et sinueux, est creusé pour amorcer le tracé méandriforme. Ce dernier est réalisé uniquement lorsque le tracé originel ou la connexion avec le méandre aval ne sont plus visibles. Cette « rainure » ne sert que de guide pour éloigner l’écoulement du tracé rectiligne : elle est donc impérativement sous-dimensionnée par rapport au gabarit supposé du lit méandriforme. À moyen terme, les segments de lit rectilignes et les fossés relictuels devraient être partiellement oblitérés par l’accumulation de la matière organique (débris ligneux, feuilles). Pour favoriser ce processus naturel, l’enlèvement des débris, encombres et embâcles dans le lit des ruisseaux, et même toute intervention sur leur ripisylve, sont proscrits.</P>
La démarche réglementaire
Nomenclatures s'appliquant sur le site :
3.1.2.0 (A) Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau
La gestion
<P> Pour mieux prendre en compte les ruisseaux dans l’exploitation forestière, un schéma de desserte et d’exploitabilité « orienté eau » est mis en place par l’ONF. Ce schéma vise à aménager les dessertes, notamment les zones de franchissement des cours d’eau, et à adapter le parcellaire en fonction des ruisseaux de manière à diminuer l’impact de l’exploitation forestière sur ces derniers. Ce schéma permet de réduire d’au moins 30 % le nombre de passages busés (travail avec l’Onema pour le choix des passages busés et des gués).</P>
Le suivi
<p> Un état initial est réalisé en 2005-2006 par l’université de Franche-Comté. Un premier suivi est réalisé en 2008-2009. Le niveau de la nappe et les invertébrés aquatiques sont étudiés. Des piézomètres sont installés sur trois ruisseaux. Des mesures manuelles (tous les dix jours) et automatiques (tous les douzes heures, sonde de Schlumberger WS) du niveau de la nappe sont effectuées. Pour les invertébrés, les imagos sont capturés dans la végétation rivulaire à l’aide d’un filet d’entomologiste de type « fauchoir ».</p>
Le bilan et les perspectives
<P> Le suivi met en évidence une modification du fonctionnement hydrique des sols. La nappe est plus superficielle (– 20 cm) et l’amplitude des battements est diminuée. Le niveau en hautes eaux est rehaussé, les écoulements sont plus lents et donc plus favorables à la faune aquatique. Le stockage d’eau est plus important dans les sols. Le reméandrage a pour l’instant permis d’avoir quinze jours supplémentaires d’eau dans les sols au printemps (chiffre qui devrait augmenter avec le temps). Ces gains permettent de lutter contre le dépérissement du chêne.<BR>Un plus grand nombre de taxons d’invertébrés est recensé après les travaux. Une espèce jamais vue auparavant a été capturée, il s’agit du phrygane à carreaux (présents sur la liste rouge des invertébrés menacés d’extinction), qui est une espèce amirale des zones humides.<BR>Idéalement, pour restaurer complètement le fonctionnement hydrologique des deux affluents, il aurait fallu combler complètement les cours rectilignes ainsi que la totalité des fossés. Cependant, l’ampleur des travaux nécessaires à la mise en oeuvre de cette approche « exhaustive » auraient pu conduire à un bouleversement profond du couvert forestier, tout en risquant de dégrader les sols. Son coût s’avérerait également prohibitif, en particulier en raison de la quantité de matériaux à transporter.<BR>Au fil du temps, les bouchons vont devenir de plus en plus étanches et les parties rectilignes du cours d’eau se combleront naturellement. Le projet est peu interventionniste et les forestiers, qui ont l’habitude de travailler dans la durée, laisseront le temps qu’il faut au cours d’eau pour s’auto-combler dans les parties rectilignes (cinquante ans peut-être).<BR>Cette opération permet également de prévenir des effets potentiels du réchauffement climatique en agissant dès à présent pour rendre le sol plus frais.</P>
La valorisation de l'opération
<P> Cette expérience est valorisée à travers divers articles et rapports dans le monde forestier.<BR>Des visites du site ont été organisées lors de la restitution des travaux du Life. Des panneaux d’informations ont été mis en place.</P>
Document de communications
Prix ou récompense
Prix ou récompense
effets du reméandrement de ruisseaux temporaires en forêt de chaux
rapports de suivis
Coûts
Coût des études préalables | Non renseigné |
Coût des acquisitions | Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
100 000 € HT
soit, au mètre linéaire : 33 |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût du suivi | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 100 000 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - LIFE Ruisseaux (Union européenne, ministère de l’environnement, conseil régional, agence de l’eau RM&C et SN |
Partenaires techniques du projet | - Université de Franche-Comté - parc naturel régional du Morvan - Office national de l’eau et des milieux aquatiques - délégation interrégionale Bourgogne Franche-Comté et service département |
Maître d'ouvrage |
Office national des forêts
|
Contacts | Vincent Pietra |
Office national des forêts
ou
Parc naturel régional du Morvan
vincent.pietra@onf.fr |
Maître d'ouvrage | |
Contacts |
|
Référence(s) bibliographique(s)
<P> Lucot E., Degiorgi F., Augé V., Pereira V., Badot P-M., Durlet P. (2008). « Les effets du reméandrement de ruisseaux temporaires en forêt de chaux (jura, France) sur le fonctionnement hydrique des sols riverains : premiers résultats », Forêt wallonne 97: 29 - 38.</P>
<P><BR> </P>