Retour sur la 12 ème Conférence des Parties de la Convention de Ramsar
D’autres résolutions intéressent directement la France, en particulier celles portant sur l’évaluation de la gestion, la prévention des risques, les petites îles méditerranéennes, mais surtout celle instituant un nouveau Label pour les villes, qui doit être prochainement lancé au niveau national.
Souhaitant maintenir son investissement, la France reste membre, suppléant, du Comité permanent, dont le rôle est de superviser les affaires de la Convention et les activités du secrétariat.
La prochaine COP se tiendra en 2018 aux Émirats arabes unis. A également été présentée la convention bientôt signée entre Uruguay, France et Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), suite à une première phase ayant permis la mise en place d’un Système national d’aires protégées sur le modèle et avec l’appui des parcs naturels régionaux français (notamment PNR du Vercors et de Camargue), pour travailler au développement économique des territoires en poussant à l’adoption de bonnes pratiques compatibles avec le maintien de la biodiversité et des services fournis par les écosystèmes. Le FFEM apportera 1 M€ sur les 8,7 M€ du projet. |
Le 4ème Plan stratégique de la Convention de Ramsar
Bien que poursuivant les actions entreprises précédemment, ce plan a été entièrement redéfini et intègre avec force l’articulation avec les autres Conventions, notamment avec les Objectifs du développement durable de la Conférence Rio+20, et surtout avec la Convention sur la diversité biologique (CDB) : il s’inscrit en effet dans la mise en oeuvre des objectifs d’Aïchi et sa durée passe de six à neuf ans, sur la période 2016-2024 avec une révision aux deux tiers du parcours, afin de pouvoir prendre en compte les travaux de la CDB dont la COP (Convention on Biological Diversity) se tiendra en 2020.
- En s’attaquer aux moteurs de la perte et de la dégradation des zones humides, objectif nouveau demandant aux Parties de mobiliser davantage les acteurs pertinents et l’ensemble des politiques impactantes ;
- En conserver et gérer efficacement le réseau de sites Ramsar, objectif récurrent de mise en oeuvre de l’un des axes majeurs de la Convention ;
- En utiliser toutes les zones humides de façon rationnelle, objectif élargissant la prise en compte des milieux humides au-delà des seuls sites « Ramsar » ;
- En améliorer la mise en oeuvre de la Convention, objectif opérationnel recherchant une mobilisation forte et entière de tous les organes de la Convention, et de tous les partenaires et acteurs, à tous les niveaux.
Pour la première fois, il définit un socle d’indicateurs, qui sera toutefois complété lors de la prochaine COP.
La France, co-présidente du groupe de travail sur ce projet, souhaite poursuivre son investissement notamment au niveau de la définition de nouveaux indicateurs et de la mise en oeuvre du Plan au niveau national, dans le cadre du 3ème plan national 2014-
2018 et de ses suites.
Outre l’adoption de ce nouveau programme de Communication, d'éducation, de sensibilisation et de participation (CESP) pour la période 2016-2024, articulé avec le nouveau plan stratégique tel qu’adopté in fine, la résolution demande également, notamment : - que le 51ème Comité permament établisse un mécanisme pour guider la politique de communication du secrétariat, et qu’une nouvelle approche pour améliorer et soutenir la CESP de la Convention soit définie, avec l’aide du GEST, et proposée à la prochaine COP ; - que le secrétariat recherche un renforcement de la coopération avec les MEAs au travers du Groupe declinaison pour la Biodiversité ; - que le secrétariat améliore le site web avec l’appui des Parties qui le souhaitent. |
Du nouveau sur la définition du statut des sites Ramsar
internationale. À l’heure actuelle, cette liste compte 2 188 sites répartis dans 168 pays. La résolution VI est l’occasion de rappeler qu’entre le 13 juillet 2012 et le 28 août 2014, la liste des sites désignés à la convention a augmenté de 149 unités : plus d’un site par semaine en plus, ce qui montre la vitalité de la Convention et l’intérêt manifesté par les États à inscrire leurs zones humides à la Convention.
Le secrétariat de la convention de Ramsar a néanmoins constaté que, sur ce total, 1 238 (soit 57 %) n’ont pas fourni d’éléments d’actualisation de leur fiche de renseignement ou une carte actualisée depuis la date de leur désignation. Ainsi, il n’est pas possible de disposer d’une vision précise de la situation des zones humides.
La Conférence des Parties a émis le souhait que les renseignements relatifs à ces sites soient actualisés très rapidement et que, pour l’ensemble des fiches, les informations contenues n’aient jamais plus de six ans d’ancienneté sans mise à jour. Ceci est d’autant plus important que les descriptions des sites se remplissent désormais en ligne et nécessitent de reprendre les informations à la base afin de renseigner les différents champs qui la composent. Un autre point important est qu’aucune partie contractante n’a ajouté de site au registre de Montreux, le registre des sites menacés, au cours des trois dernières années, tandis que pendant ce temps un seul site en a été sorti. Faut-il s’en réjouir ? Le manque d’informations sur les sites ne permet pas de dire si des sites mériteraient d’être inscrits ou non sur le registre de Montreux, ou à l’inverse d’en sortir
ou non. Un nouveau questionnaire a été présenté au cours de la conférence afin de renseigner les sites qui devraient entrer ou sortir du registre. Aucun site français n’est inscrit sur ce registre.
Le secrétariat de la convention de Ramsar, a mis en place d’une nouvelle interface web, dite RSIS, ou chaque fiche description ramsar devra être intégré dans les prochains mois. Cette procédure chronophage au début pour les parties contractants et leurs gestionnaires, devraient permettre une meilleure capitalisation et valorisation de ces données. Sur proposition de la république de corée et de la Thaïlande, un cadre facultatif d'évaluation de l’efficacité de la gestion et de la conservation des Sites Ramsar, a été défini dans la résolution 15 de cette conférence. |
Des villes labellisées Ramsar
Désormais, des villes disposant de zones humides importantes, par leur biodiversité ou les services qu’elles rendent, en leur sein ou en périphérie vont pouvoir bénéficier d’un label « ville des zones humides » accréditée par la convention de Ramsar. L’initiative d’une résolution allant en ce sens a été lancée par la Tunisie et la Corée du Sud et a été soutenue par la France. La résolution vise à reconnaître les efforts entrepris par des agglomérations (villes ou villages) en matière de conservation de leurs zones humides intra muros ou des zones humides situées à proximité. Pour cela, une ville devra déposer une candidature montrant son implication et son activité en matière de conservation des zones humides et des services que ces dernières peuvent rendre, y compris pour la biodiversité. Elles doivent montrer que les activités menées sur leur territoire, comme l’agriculture, la gestion des forêts, la pêche, les activités liées au tourisme, contribuent à
la conservation des zones humides de son territoire et qu’elles sensibilisent les populations à adopter de bonnes pratiques de gestion.
Elles doivent également montrer qu’elles disposent d’une politique;allant dans ce sens, sous forme d’actions de sensibilisation, d’un centre d’éducation aux zones humides et de leur participation à la Journée mondiale des zones humides. Un comité local doit permettre de rédiger le dossier et est garant de la bonne application du label délivré pour six ans, renouvelable si la politique de la zone urbaine à l’égard de ses zones humides est restée équivalente ou s’est améliorée.
La procédure d’accréditation n’est pas encore lancée. Elle va nécessiter la mise en place d’un comité d’examen des candidatures au niveau international, avec au préalable un filtrage national.
Pour une mise en oeuvre effective en France
Une nouvelle circulaire ministérielle permettra prochainement de mieux préparer les dossiers et de disposer des outils nécessaires à l’animation et à la coordination des actions sur les sites français.
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En savoir plus
- Résolutions de la 12ème conférence des partie de la convention de Ramsar
- Compte-rendu du MEDDE suite à la COP 12
- Plan national d'action en faveur des milieux humides 2014-2018
- Site web de la convention de Ramsar
- Site web RSIS (Fiches électroniques de description des sites Ramsar)
- Site web "world weltands days" (forte participation de la France)
- Compte youtube de la convention de Ramsar
- Animations et publications réalisées pour 12ème COP de la convention de Ramsar
Texte réalisé par les membres de la délégation française