Retour sur le #hackbiodiv
Le hackathon #HackBiodiv, imaginé et organisé par le Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, s’est tenu du 3 au 5 juin à Paris. Cet événement était organisé dans le cadre de la communauté GreenTech verte, lancée en février 2016 par Ségolène Royal. Plusieurs projets développés pendant le #hackbiodiv ont été primés par la Ministre.
Un hackathon ? Qu'est ce que c'est ?
Le mot hackathon désigne à la fois le principe, le moment et le lieu d'un événement où un groupe de développeurs volontaires se réunissent pour faire de la programmation informatique collaborative, sur plusieurs jours. (source Wikipedia)
#hackbiodiv
A la croisée du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et du projet de loi pour une République numérique, le Hackathon #hackbiodiv s’inscrit dans le cadre de la communauté GreenTech verte, initiative lancée par Ségolène Royal en février 2016. Il vise à faciliter l’émergence de nouveaux usages et développer des outils collaboratifs autour de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), plate-forme nationale du système d’information sur la nature et les paysages (SINP).
Du 3 au 5 juin, entrepreneurs, développeurs, designers, spécialistes des données, scientifiques et observateurs de la biodiversité ont eu 48h pour concevoir des services et des outils valorisant la biodiversité en particuliers sur les enjeux suivants : à la croisée d’enjeux agricoles, touristiques, de santé publique, d’emploi, d’urbanisme ou encore de changement climatique.
S’appuyant sur l’expertise et les ressources des partenaires du ministère (Etalab, Muséum national d’Histoire naturelle, Météo France, IGN, Onema, Irstea), de nombreux jeux de données originaux ont été rendus accessibles pour l’occasion avec l’appui d’Etalab.
Près de 35 millions de données issues de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), plate-forme nationale du SINP, ont été ouvertes. Il regroupe des données d’observation de faune, flore et de fonge sur plus de 160 000 espèces, d’habitats naturels, ainsi que plus de 24 000 contours d’espaces naturels et leurs descriptions.
D’autres jeux de données sur les milieux aquatiques, la météo, l’occupation des sols ou forestière ont été mis à disposition pour ce week-end d’innovation.
Les objectifs du hackathon :
- faciliter l'implication du citoyen dans la compréhension de la biodiversité,
- mettre à disposition des acteurs de la biodiversité des applications facilitant la collecte des données,
- exploiter les données existantes pour produire de nouveaux services.
Les défis du #hackbiodiv
Lors d’un premier rendez-vous de travail collaboratif le 14 avril 2016, le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer a réuni acteurs privés, associations, citoyens, organismes publics, jeunes pousses et étudiants, pour préparer le hackathon.
8 défis clés ont été collectivement identifiés ; ils ont guidé les travaux des participants du hackathon :
- Défi 1 : Tourisme et biodiversité
- Défi 2 : Liens entre la santé et la biodiversité
- Défi 3 : Biodiversité, qualité environnementale et cadre de vie
- Défi 4 : Biodiversité en ville
- Défi 5 : Effets du changement climatique sur la biodiversité
- Défi 6 : Agriculture et la biodiversité
- Défi 7 : Acquisition et collecte de données
- Défi 8 : Valorisation des données de la biodiversité
Programme
Le #hackbiodiv s'est déroulé au Tank (Paris 11e) qui est resté ouvert 24h sur 24 durant toute la durée de l'événement.
Après une soirée de présentation et constitution des équipes le vendredi 3 juin, les équipes ont travaillé sans relaches jusqu'au dimanche 5 juin pour essayer de décrocher le prix et la dotation remis par le MEEM après délkibération d'un jury constitué pour l'occasion.
Les lauréats ont bénéficié également d’une valorisation de leurs projets au travers :
- d’une communication portée par le ministère et ses partenaires
- d’un accès privilégié à l’incubateur du ministère dépendant du type de données traitées et de la nature du projet. Un lien doit exister entre l’objet de l’incubateur et le projet.
Composition du Jury
- Présidence du jury : Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, représentée par Bruno David, Président du Muséum national d’Histoire naturelle.
- Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des espaces verts
- François Mitteaut, Directeur de l’eau et de la biodiversité, MEEM
- Paul Michelet, Directeur de l’ONEMA
- Pierre-Edouard Guillain, Directeur de la Fondation pour la recherche biodiversité FRB
- Yvan Faucheux, Directeur du programme énergie et économie circulaire du CGI
- Fabienne Benest, Cheffe du département écologie forestière de l’IGN
- Sylvain Boucherand, Administrateur Humanité Biodiversité
- Viviane de Beaufort, Fondatrice de Women ESSEC Programmes
- Yan Thoinet, Directeur général Clean Tech Business Angels
- Anne Claire Poirier, Journaliste, cheffe d’enquête de GreenUnivers
- Cyrielle Hariel, Journaliste Green & Positive, chroniqueuse dans Ushuaïa le Mag sur Ushuaia TV spécialiste des acteurs du changement
- Bernard Limal, Président du Fonds de dotation pour la biodiversité
Palmarés du hackathon #biodiversité
Premier prix : Invasiv'Alerte
L'application interroge les réseaux sociaux Google et Twitter à partir de certains mots clés sur les espèces invasives afin d'identifier les occurrences de ces mots à des fins de détection et d'alerte. De plus, l'application permet à tout individu de signaler par des photos géolocalisées la présence de certaines espèces en interrogeant les bases du SINP. Ces informations ont vocation à enrichir le SINP.
Deuxième prix: Green-Watch
L'équipe utilise une nouvelle application d'intelligence artificielle de Google mise en ligne sous forme d'API afin d'identifier le nom de l'espèce que l'on vient de photographier. Ces photos sont croisées avec les bases de données du SINP. L'application permet de lancer des défis à des observateurs afin de favoriser l'acculturation de tout un chacun à la biodiversité.
Troisième prix: Biosentinelle
Le jeu en ligne proposé est complété par une action terrain. Il s'agit de lancer des défis dans l'espace urbain par exemple, pour repérer certaines espèces dans certains lieux identifiés ("qui a vu les coquelicats à Bastille?") ou pour faire prospérer la biodiversité.
Coup de coeur: Map-Pollen
L'application utilise les données géolocalisées des différentes espèces d'arbres dans les bases du MNHN et dans celles de certaines grandes villes comme Paris pour identifier les lieux particulièrement sujets aux pollens allergisants. Une information en temps réel par les individus enrichira la localisation de ces pollens sous forme collaborative.