Une police au service de la préservation des ressources naturelles
Érosion accélérée de la biodiversité, changements climatiques, appauvrissement des sols ou encore altérations des milieux aquatiques… Les conséquences économiques à court et moyen termes de ces pressions, dont on commence seulement à appréhender les coûts, sont d’ores et déjà considérables. Sans compter les effets à long terme sur les systèmes écologiques qui entretiennent la biosphère.
Réglementer pour préserver et restaurer
Des services de polices spécialisés
Au-delà des missions générales de police judiciaire confiées à la gendarmerie nationale et à la police nationale, des structures spécialisées au sein des services de l’État ou de ses établissements publics ont été créées pour contrôler le respect de la réglementation relative à la préservation des milieux naturels :
- les Directions départementales des territoires et de la mer, chargées de réglementer et de contrôler les activitésafin d’assurer la protection et à la gestion durable des eaux, des espaces naturels, forestiers, ruraux et de leurs ressources, la prévention des incendies de forêt, la protection et la gestion de la faune et de la flore sauvages ainsi que la chasse et la pêche ;
- l’OFB, chargé de missions d’appui technique à l’État dans la réglementation des activités et chargé des contrôles dans les domaines de l'eau et de la nature, de la chasse , de la pêche en eau douce et maritime, mais aussi chargée de réglementer et de contrôler les activités dans le périmètre des parcs naturels marins ;
- les Parcs nationaux, chargés de réglementer et de contrôler les activités dans leur périmètre, et plus largement d’opérer des contrôles dans les domaines de l’eau et de la nature ;
- les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement, chargées des installations classées (principalement des activités industrielles) et de la protection des sites et des paysages ;
- les directions départementales de la protection des populations, chargées des installations classées (élevages) et des établissements de faune sauvage captive ;
- les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ;
- les agences régionales de la santé.
Des autorités de polices
Les contrôles ainsi réalisés donnent lieu à rapportage, notamment lorsqu’ils permettent de détecter des situations de non-conformité réglementaire ou infractionnelles. Les autorités de police compétentes décident alors d’entrer ou non en voie de sanction, après appréciation au cas par cas de chaque situation. Toute sanction est précédée d’une phase contradictoire, permettant aux intéressés d’émettre des observations en défense.
En police administrative, le rapport de manquement administratif, adressé à la personne contrôlée pour observations préalables, donne lieu à mise en demeure préfectorale, c’est-à-dire à une invitation amiable à se mettre en conformité avec la réglementation méconnue dans un délai déterminé. A défaut de respect, le préfet peut ordonner diverses sanctions : consignation financière, exécution d’office de travaux, suspension administrative, astreinte financière, amende administrative (plafonnée à 15000 €).
En police judiciaire, le procès-verbal d’infraction est adressé au procureur de la République. La personne mise en cause est auditionnée, pour lui permettre de s’expliquer sur les faits répréhensibles. Une fois l’enquête terminée, le procureur de la République décide ou non de poursuites devant la juridiction pénale compétente (tribunal correctionnel, de police), de classer sans suite (en cas d’absence d’infraction), ou d’engager des mesures alternatives à des poursuites (transaction pénale, composition pénale, médiation pénale, etc). En cas de poursuites, c’est le juge pénal qui décidera après débat contradictoire de la culpabilité et de la peine adaptée à la gravité de l’infraction consommée.
De nombreux rapports publics (Cour des Comptes, Conseil d’Etat) soulignent l’insuffisance des actions de police de l’environnement et des sanctions qui en sont l’issue, dans un contexte préoccupant de carence dans l’application des législations européennes. Cette situation milite pour un renforcement des contrôles et sanctions, afin d’éviter à l’Etat toute condamnation devant la Cour de justice européenne.