Fonctions biologiques
Les milieux humides, des réservoirs de biodiversité
L’eau est à la source même de la vie sur terre. Il n’est donc pas étonnant que les milieux humides soient riches d’une biodiversité extraordinaire. Les images qui peuvent illustrer ce propos sont innombrables : les flamands roses de Camargue, le foisonnement végétal du marais Poitevin, les pêcheurs à pied allant chercher les coquillages lors des grandes marées basses...
Les milieux humides, comment ça marche ?
La multitude des conditions abiotiques - nature du sol, présence d'eau, salinité, relief...- des milieux humides est à l'origine de nombreuses adaptations des espèces.
Afin de mieux appréhender le fonctionnement écologique des milieux humides, découvrez les flux organiques de ces quatre milieux humides. (Cliquez sur les schémas ci dessous pour les agrandir)
Tourbières
|
Marais et prairies humides
|
Marais atlantiques
|
Lagunes
|
Quelles sont les conséquences de ces mécanismes ?
Cette richesse présente deux dimensions principales :
Une forte production biologique
Grâce à l’abondance de l’eau et des matières nutritives, les milieux humides connaissent généralement une production biologique intense. Les marais littoraux figurent parmi les milieux les plus productifs de la planète, en quantité de matière organique produite. La production de marais salés de la Canche, en Artois, a été estimée à 24 t/ha/an. D’autres milieux sont particulièrement productifs : étangs, roselières, forêts humides... La production d’espèces comme les roseaux se situe entre 30 et 40 t/ha/an en région tempérée et peut atteindre 50 à 100 t/ha/an en zone tropicale (Barnaud G., Fustec É., 2007). On peut encore citer la fourchette de 15 à 30 t/ha/an pour le phytoplancton produit en milieu d’eau douce.
Quelques milieux humides sont toutefois dans une situation bien différente ; il s’agit en particulier des tourbières de montagne, alimentées en eau seulement par la pluie et la neige, et où l’activité biologique est limitée par la faiblesse des apports minéraux et des températures. La production de tourbières à Sphaignes est estimée entre 1 et 4 t/ha/an et celle de tourbières arborées entre 5 et 15 t/ha/an.
La productivité des milieux humides constitue un atout majeur en termes économiques, en particulier pour des usages tels que l’agriculture, la sylviculture ou l’aquaculture.
Une grande diversité
Toutes les facettes de la biodiversité s’expriment au plus haut point dans les milieux humides.
Diversité spécifique
Les milieux humides abritent un très grand nombre d’espèces animales et végétales.
Ne couvrant que 6,4 % de la surface des continents, les milieux humides hébergent 12 à 15 % du nombre d’espèces animales de la planète, dont (hors océans), 35 à 40 % des vertébrés, 40 % des poissons, 100 % des amphibiens et 25 % des mollusques. Ainsi, en France, 30% des espèces végétales remarquables et menacées vivent dans les milieux humides, environ 50% des espèces d'oiseaux dépendent de ces zones.
Diversité écologique
Il existe un très grand nombre de types de milieux humides, qui possèdent tous leurs cortèges d’espèces. L’exemple de la Loire montre que chaque zone humide est en fait une mosaïque constituée de communautés vivantes variées et contrastées.
Cliquez sur l'image ci dessus pour découvrir la biodiversité du l'estuaire de la Loire
Diversité interspécifique
Il existe aussi une diversité au sein même de chaque espèce vivante (diversité génétique, diversité des adaptations locales...). L’isolement de certains milieux humides a isolé des populations, jusqu’à permettre l’apparition de sous-espèces, voire d’espèces, à l’image des différents corégones (poissons mangeurs de plancton) des lacs alpins.
La biodiversité est par ailleurs le support de diverses activités : chasse, pêche, observation de la nature... La diversité des espèces est un gage de stabilité et de bon fonctionnement des écosystèmes : un milieu riche en espèces résiste mieux aux perturbations qu’un milieu appauvri ...